PETIT ETAT DU MARCHE DU DISQUE FRANÇAIS
Paris, le 28 octobre 1999
La chanson francophone en vedette.
Paris, le 28 octobre 1999
Les chiffres sont éloquents !
Alors que le Syndicat National des Editeurs Phonographiques annonce une légère baisse en volume des ventes de disques depuis le début de l'année (-1,1% soit 103,4 millions d'unités), on peut se réjouir que, pour la première fois depuis 1993, les artistes français et francophones occupent sans discontinuer la première place des ventes d'albums depuis le début de l'année.
Ainsi la production française représente-t-elle désormais près de 60% (59,1%) des ventes de disques de variétés soit un taux de croissance de 15% sur un an.
Francis Cabrel, Mylène Farmer, Lara Fabian, Jean-Jacques Goldman ou encore notre Johnny national ont ainsi dammé le pion à toutes les productions anglophones calibrées pour être diffusées aux quatre coins de la planète, de Stockholm à Sydney, de Los Angeles à Tbilissi.
Cette semaine, Patrick, Johnny et Véronique peuvent être heureux.
Messieurs Bruel et Hallyday, Melle Sanson caracolent en tête des meilleures ventes d'albums.
Trois artistes français, trois générations (les années 60-70 et 80) qui tiennent toujours le haut du pavé.
A l'heure de la mondialisation, la règle de l'exception culturelle mise en œuvre par les pouvoirs publics semble être une réalité auprès du public français.
Et le système des quotas mis en place a eu pour effet de promouvoir la production francophone dans la programmation des radios nationales (40% de productions françaises à l'antenne) permettant ainsi à toute une génération d'artistes d'éclore, des rappeurs de IAM, NTM ou autres Gynéco à celle d' artistes militants pour un métissage sonore et culturel à la française comme Zebda ou Manu Chao.
Nos cousins québecois n'étant pas en reste, les succès de Céline Dion, Lara Fabian et du Notre Dame de Paris de Luc Plamondon prouvent le dynamisme des productions francophones.
Ce constat ne doit pas faire oublier que sur les neuf premiers mois de l'année, le marché du disque est en régression, légère certes, -1,1%, mais érosion tout de même.
Selon le SNEP, cette conjoncture morose s'explique " par le phénomène grandissant de la piraterie".
La piraterie (la copie numérique en premier lieu) touche particuliérement le marché du format court avec - 10% de ventes de "single" depuis le début de l'année.
Un phénomène qui ne touche pas que l'Hexagone et que l'on retrouve dans de plus fortes proportions encore au Japon (- 47%), aux Etats-Unis (-23%) ou aux Pays-Bas (-21%).
Et le prix du disque est souvent rédhibitoire.
Sollicités de toutes parts par l'abondance des produits de consommation, les jeunes doivent arbitrer entre le CD, le CD-Rom, le téléphone portable ou l'abonnement à internet.
Le marché du disque est aujourd'hui à un tournant majeur de sa jeune existence.
La tentation de la copie numérique étant grande, les graveurs de CDs faisant des ravages dans le bilan comptable des maisons de disques, les professionnels doivent trouver la parade afin de rendre le prix du CD plus abordable.
Les marges traditionnelles des distributeurs ne vont-elles pas être laminées par les cybervendeurs?
Et n'assisterons- nous pas demain à la vente par téléchargement des CDs sur les sites d' artistes, producteurs ou distributeurs?
C'est bien là l'enjeu majeur du développement de la musique sur internet.