PATRICIA KAAS FAIT SON SHOW
Paris, le 16 novembre 1999 - Pour la tournée «Ce sera nous», qui suit la sortie de son album Le Mot de passe, la chanteuse lorraine s'est donnée un décor nord-africain et des nouveaux arrangements modernes et sincères. Après Paris ces jours-ci, opération séduction aux États-Unis à la fin du mois.
Entre le Maroc et Las Vegas
Paris, le 16 novembre 1999 - Pour la tournée «Ce sera nous», qui suit la sortie de son album Le Mot de passe, la chanteuse lorraine s'est donnée un décor nord-africain et des nouveaux arrangements modernes et sincères. Après Paris ces jours-ci, opération séduction aux États-Unis à la fin du mois.
Patricia Kaas se promène entre le Maroc et Las Vegas, et aussi dans toute la France.
L'idée, confesse-t-elle, lui en est venue pendant une émission de télévision dont le plateau était décoré d'artisanat marocain. Les lanternes de cuivre, les grilles de fer forgé, les tapis aux couleurs chaudes, tout lui a plu. Cet été, lorsqu'elle partageait les scènes de sa tournée allemande avec les dizaines de musiciens d'un orchestre symphonique, elle a commencé à semer sa scène de tentures aux couleurs d'ocre, de brique et de soleil, à la piquer de lourds candélabres.
Sa tournée française fait étape par le Zénith de Paris jusqu'au 20 novembre, avant de s'envoler pour deux concerts au Paris, l'immense casino au décor made in France de Las Vegas, qui l'a invitée à chanter les 26 et 27 novembre. Mais, ici comme là-bas, elle chantera sous l'immense toile blanche d'une tente du désert, dans la chaude atmosphère d'un décor marocain chatoyant et à la fois dépaysant et familier.
Ce décor est d'ailleurs en parfaite adéquation avec les nouveaux arrangements de ses chansons, qui évoquent plus le travail de Craig Armstrong que la réalisation de Pascal Obispo sur son dernier album, Le Mot de passe (chez Columbia-Sony). Mais ce sont pourtant les couleurs de ce disque qui ont imposé cette rénovation avec au premier plan un quatuor à cordes et des programmations électroniques : elle en chante onze sur douze chansons, qui consituent la moitié du répertoire de cette tournée.
Un peu partout, des rythmiques synthétiques crépitent, des nappes planent en boucle, des percussions électroniques grésillent, et s'étalent de belles envolées de cordes. Mais les climats mâles, presque martiaux, que Pascal Obispo avait parfois donné aux chansons sur le disque, s'éclairent ici, semblent se féminiser, se bercer de sentiment.
Et même dans les majuscules de Les chansons commencent, l'hymne que Goldman lui a composé pour son dernier album, elle sait préserver une sorte de sérénité et de détermination très sobre qui amplifient l'effet galvanisateur de la mélodie goldmanienne. D'ailleurs, elle manifeste sa fidélité à «Jean-Jacques» en chantant cinq des sept chansons qu'il a composées pour elle depuis 1993 : Il me dit que je suis belle, Je voudrais la connaître, Quand j'ai peur de tout, Les chansons commencent et Une fille de l'Est. Elle a aussi ripoliné de neuf quelques vieux tubes, comme un medley acoustique de Kennedy Rose, Quand Jimmy dit et Les Riches, une version très moderne de D'Allemagne ou une petite correction de rythme dans Mon mec à moi («Celle-là, si vous ne la connaissez pas, je m'en vais»).
Plus détendue que dans les rôles un peu stéréotypés qu'elle se donnait lors de sa tournée précédente (la femme fatale, la séductrice, la fashion victim...), elle a aussi choisi dans sa garde-robe des tenues plus douces et plus naturelles : un petit débardeur un peu hippie pour commencer, une longue robe noire sexy mais sobre, une jupe et un pull tout simple pour s'asseoir sur le bord de la scène et chanter quelques chansons avec arrangements acoustiques. Surtout, les fans découvrent ses lunettes : une jolie forme ovale pour hypermétrope, pour empêcher qu'elle n'oublie les paroles de ses chansons les plus récentes, ni celles d'Avec le temps, l'impérissable succès de Léo Ferré qu'elle reprend en dernier rappel.
Bertrand DICALE
Photos: SONY Music
En concerts au Zénith de Paris, jusqu'au 20 novembre, puis les 26 et 27 à Las Vegas, le 1er décembre à Mulhouse, le 3 à Châlon-sur-Saône, le 4 à Valence, le 6 à Voiron, le 7 à Montreux, le 8 à Vichy, le 9 à Besançon, etc...