GLAM ROCK ET RETRO DISCO
Paris, le 22 février 2000 - Entre les rappeurs qui se prennent un peu (trop) au sérieux et les technoïdes qui brillent par leur anonymat et/ou leur discrétion médiatique, il y a une véritable piste de décollage pour les rois du déconnage. Deux d’entre eux font parler de leurs loufoqueries intempestives et mélodiques : Lafayette et Jean-Louis 2 000.
Le 21ème siècle sera louf(r)oque
Paris, le 22 février 2000 - Entre les rappeurs qui se prennent un peu (trop) au sérieux et les technoïdes qui brillent par leur anonymat et/ou leur discrétion médiatique, il y a une véritable piste de décollage pour les rois du déconnage. Deux d’entre eux font parler de leurs loufoqueries intempestives et mélodiques : Lafayette et Jean-Louis 2 000.
Le premier ferait plutôt dans le pastiche Stax/Motown façon chemise en soie, pantalon patte d’eph' et perruque afro. Une vraie gravure de mode à la Quentin Tarantino époque Starsky et Hutch. Rouflaquettes et lunettes teintés en plus. Le second revendique son appartenance à la famille démembrée des Gilbert et Maritie Carpentier, célèbres maquignons audiovisuels du mauvais goût variéteux, post-pompidolien néo-giscardique.
Quid de la musique dans tout cela ? Pour Jean-Louis 2000, son site Internet annonce clairement la couleur “L’an 2000 sera disco ou ne sera pas” et dans sa “plus petite discothèque du monde” sous forme de caravane en carton pâte, on retrouve sa joyeuse bande d’acolytes. Car ce disc-jockey philanthrope ne se sépare jamais de sa cours. Deux infirmières, une poignée de groupies et une cohorte de gardes du corps à la mine patibulaire et aux mallettes regorgeant de dollars et de substances psychotropes pour les besoins quotidiens de notre idole. C’est tout cela que l’on peut admirer sur son site Internet www.jeanlouis2000.com sur fond de Boney M, Donna Summer ou Betty Davis (pour les plus initiés à la chose disco-funk). Ce Luis Rego de la fonky music à la voix un peu trop nasillarde nous régale de ses kitscheries jusqu’au bout de la nuit. Ses apparitions happenings dans certains festivals comme les Francofolies de la Rochelle ont marqué toutes les mémoires et laissé pas mal de fans sur le carreau.
Lafayette, lui, regrette un monde où le ridicule ne tuait pas encore une carrière de chanteur. Où l’exubérance n’était pas orchestrée à des fins mercantiles mais faisait partie du show. “J’essaye de reproduire le mieux possible cette époque où on se marrait. Maintenant le ridicule est très orchestré. A l’époque, ils n’avaient pas peur du ridicule. Les chanteurs glam rock avaient des costumes en lamée. Et tout le monde se marrait ”. Parfois aux dépens des chanteurs eux-mêmes, mais il n’y avait pas loin du ridicule à la gloire. Objet d’une chanson de l’album "Un monde merveilleux" où Lafayette de sa voix de rocker solide nous narre la vie d’un chanteur de radio crochet. “C’est l’histoire d’un jeune mec de province qui donne la sensation d’être une vedette trop efféminée pour être prise au sérieux. Et du jour au lendemain, il commence à gagner des concours de chanson et à tourner sur des podiums de l’été. Moqué un jour puis adulé le lendemain.”
Prenez une pincée de Rocky Horror Picture Show, trois louches de Quadrephonia, une cuillère de Patrick Juvet quelques zestes de Michel Delpech période “Pour un flirt avec toi”, les plus belles tenues de David “ziggy” Bowie et vous aurez un aperçu de ce que peut être Lafayette. Un rocker à chemise à jabot qui porte beau et insensiblement vous replonge vous aussi, avec délectation dans le monde merveilleux de la nostalgie.
Lafayette “ Un Monde Merveilleux ” Double T / Sony Music
En concert au Glaz art de Paris le 28 février…
Frédéric Garat