Zazie en Asie

Zazie en Asie. A croire qu'elle était faite pour cette tournée extrême orientale la belle aristo. Le 16 mars, la chanteuse a donné le la d'une courte mais exceptionnelle tournée en Asie. RFI Musique est de la fête et vous conte concert après concert, pays après pays, les tribulations d'une grande fillette sur les scènes asiates. Première étape aussi inattendue que passionnante : la Birmanie.

1ère étape : la Birmanie

Zazie en Asie. A croire qu'elle était faite pour cette tournée extrême orientale la belle aristo. Le 16 mars, la chanteuse a donné le la d'une courte mais exceptionnelle tournée en Asie. RFI Musique est de la fête et vous conte concert après concert, pays après pays, les tribulations d'une grande fillette sur les scènes asiates. Première étape aussi inattendue que passionnante : la Birmanie.

Impossible de perdre Zazie dans la foule pourtant compacte de Yangon. Sa tête navigue cinquante bons centimètres au-dessus de la vague brune. Déjà, à Paris, son mètre quatre-vingt d'ex-mannequin ne passe pas inaperçu. Ici, où la taille moyenne culmine à 1,50m, c'est carrément Alien.

Elle est heureuse d'être là, Zazie . Humant les senteurs doucereuses de ces fruits et légumes inconnus. N'hésitant pas à croquer la grosse larve grillée qu'on lui tend, et qui rebutera pourtant le reste de la troupe. Fidèle à son image, non usurpée, de femme curieuse, intelligente, et ouverte sur le monde. Elle en a rêvé, de cette tournée asiatique, et voilà que le rêve commence à se faire réalité.

Première escale, donc Yangon. En soi, c'est déjà un événement. Parce que le Myanmar (ex-Birmanie) n'est pas précisément sur la route des grandes tournées internationales. Venir en Birmanie, c'est un peu comme aller chanter à Toulon ou à Orange; il y a deux écoles. Soit on boycotte un régime peu fréquentable, soit on se dit qu'il faut au contraire apporter un souffle de liberté à une population brimée. Zazie appartient au second camp. Sans prétention ni message politique. Dans son rôle tout simple de saltimbanque, à l'image de ses chansons pas compliquées, mais chaleureuses et dans lesquelles on se retrouve tous.

Chanter à Yangon (ex-Rangoon), c'est aussi un événement parce que, dans un pays où les réunions de plus de quatre personnes sont interdites, on ne monte pas un concert comme ça ! N'oublions pas qu'ici, pour mettre un terme à la turbulence des étudiants, on a tout simplement… fermé les universités. Plus d'étudiants, plus de soucis.

Il aura donc fallu beaucoup d'énergie et de persuasion pour organiser ce concert. Et le millier de personnes qui a fait ce soir le déplacement ne le regrettera pas. Il y a certes toute la communauté française de la ville mais, comme elle n'excède pas 200 âmes, il y a aussi bon nombre de Birmans, pour la plupart des jeunes habitués de l'Alliance française où ils tentent, tant bien que mal, de remplacer les cours de leur défunte université.

Par trente degrés et sous la lune, Zazie va donc perdre pendant une bonne heure les kilos superflus qu'elle n'a pas. Surprise d'abord par l'apparente froideur du parterre, mais comprenant bien vite qu'ici on n'est pas habitué - ni encouragé - à des manifestations trop exubérantes. Et chauffant mine de rien sa petite troupe, jusqu'à un joli chorus avec le public.

La petite voix acidulée de Zazie plait bien ici. Car elle ressemble au fond beaucoup à ces chants de femmes qu'on entend partout en Asie, du dangdut indonésien à la canto-pop chinoise. On sera frappé par la parenté des voix quand une jeune Birmane sera invitée à monter sur scène pour partager "Tous des Anges" avec la vedette. La chanson de variété appartient aussi au village global !

Il nous sera sûrement donné l'occasion de le vérifier à la prochaine étape: Hanoï. Restez branchés sur votre site préféré.

Jean-Jacques Dufayet