SAINT GERMAIN
Paris, le 6 juin 2000 - Un pionnier de la French Touch est de retour. Référence internationale incontestée et respectée, St Germain nous offre, avec Tourist, une visite d'un Paris cosmopolite. Signé sur Blue Note, référence indiscutable du jazz, le dernier album de Ludovic Navarre (alias St Germain) s'inscrit dans une mouvance électronique qui (re)découvre la mélancolie et les affres si légers inspirés du jazz.
Un 'tourist' attachant.
Paris, le 6 juin 2000 - Un pionnier de la French Touch est de retour. Référence internationale incontestée et respectée, St Germain nous offre, avec Tourist, une visite d'un Paris cosmopolite. Signé sur Blue Note, référence indiscutable du jazz, le dernier album de Ludovic Navarre (alias St Germain) s'inscrit dans une mouvance électronique qui (re)découvre la mélancolie et les affres si légers inspirés du jazz.
En 1995, Boulevard s'est écoulé à 200.000 exemplaires dans le monde. Elu Disque de l'année en Angleterre, il a même été nominé aux Dance Music Awards de Londres en compétition avec des artistes comme Goldie, D'Angelo et Michael Jackson. Quelques années plus tôt, Ludovic Navarre, suite à un accident, immobilisé pendant un certain temps, découvrait la musique assistée par ordinateur. Bidouilleur, un petit peu DJ sur les bords, il s'amuse. Musique de fusion, mélangeant techno et jazz, blues et ambient, house et dub, St Germain crée les mariages. Il sample un vieux bluesman noir américain (rappelez-vous Alabama Blues paru en 1995) et dissimulé sous une collection de pseudos (Deep Side, Soofle, Modus Vivendi, LN'S, Nuages…), dépasse toutes les étiquettes possibles. Il a aussi bien remixé des titres d'artistes tels que le Cap Verdien Boy Gé Mendes ou encore le père de Messe pour le temps présent, Pierre Henry.
Il a, depuis, déniché un groupe de jazz à Saint-Germain-en-Laye, un orchestre (le trompettiste Pascal Ohsé, le saxophoniste et flûtiste Edouard Labor, le claviériste Alexandre Destrez et le percussionniste Edmondo Carneiro). Et tel le comte de St Germain lui-même, au XVIIIème siècle, qui étonna les salons et la cour du roi Louis XV par sa prodigieuse mémoire, ses talents de conteur et ses pratiques de spiritisme, sa musique est épatante et semble âgée de plusieurs siècles. Les Transmusicales de Rennes en 1995 et le Printemps de Bourges l'année suivante s'en souviennent encore.
Aujourd'hui, après cinq années de silence discographique, Ludovic Navarre revient avec Tourist. Cet album est une palette éclatante de maturité. En neuf morceaux, de Rose Rouge, sorte de Take A-Five parisien avec la voix de Marlena Shaw, à What you think about tout droit sorti d'une musique de films noirs américains des années 70, St Germain redécouvre le latin jazz et ses percussions enivrantes sur Latin Note, convie Ernest Ranglin sur Montego Bay Spleen, dub jazzifiant avec l'ombre tutélaire de Wes Montgomery, affine les ambiances africaines et orientales sur La Goutte d'Or, crée une house flûtée (et futée) avec So Flute, revivifie l'orgue cher à Jimmy Smith sur Land Of.
Par l'intermédiaire de St Germain, c'est le Paris jazz mythique qui revit. Mais c'est la Rive Droite Est qui mène le bal. Les rives sont nombreuses, il suffit de se laisser embarquer sur le fleuve.
Emmanuel Dumesnil
St Germain, Tourist Blue Note, 2000