FESTIVAL MUSIQUES METISSES

Paris, le 8 juin 2000- L'an 2000 est l'année de tous les anniversaires pour le festival "Musiques Métisses " d'Angoulême.
25 ans de festival, 10 ans pour la collection "Indigo" (voir notre article).

Le tour du monde en charentaises

Paris, le 8 juin 2000- L'an 2000 est l'année de tous les anniversaires pour le festival "Musiques Métisses " d'Angoulême.
25 ans de festival, 10 ans pour la collection "Indigo" (voir notre article).



Christian Mousset aura réussi à pérénniser ce festival, initialement consacré au jazz, pour en faire le grand rendez-vous français des musiques du monde.

Du vendredi 9 au lundi 12 juin, les rives de la Charente vibreront aux sons venus des quatre coins de la planète, du Brésil à la Roumanie en passant par le Cameroun, la Louisiane ou les Antilles.

Présentation succinte de la programmation de cette manifestation que vous pourrez suivre sur le site RFIMusique grâce à nos envoyés spéciaux.



Vendredi 9:

Deux légendes et une "Super Etoile" de la musique africaine feront l'ouverture.

Les légendes? Tout d'abord Wendo Kolosoy, l'un des créateurs de la rumba congolaise dans les années 50, puis le Super Rail Band de Bamako, LE groupe malien d'où sont issus Salif Keïta et Mory Kanté et où le chanteur Kassemady Diabaté tentera de faire oublier ses illustres prédécesseurs.
Quant à la "Super Etoile", il s'agit de l'incontournable Youssou N'Dour, qui, entamera dans la cité angoumoisine un week-end chargé, puisqu' il est attendu le lendemain…en Islande, à Reykjavik (nous y reviendrons d'ailleurs la semaine prochaine), pour revenir en France dimanche pour un set dans le cadre du festival Art' Rock, à St Brieuc en Bretagne.

Samedi 10:

Rokia Traoré, avec ses 26 ans, va se sentir bien jeune parmi les "tanties" venues des quatre coins d'Afrique exprimer toute la vigueur de leur soixantaine exhubérante.
La "reine-mère du Bikutsi", la camerounaise Anne-Marie Nzié tentera de prouver que son autre surnom "la voix d'or" n'est toujours pas usurpé.
La "grand-mère du raï" Cheika Rimitti devra oublier les déboires de sa maison de disques, Musisoft, qui après avoir produit son nouvel album ,Nouar, vient tout juste de déposer son bilan.
Quant au trio des Mahotella Queens, elles prouveront, tout comme le mois dernier à Yaoundé, que malgré la disparition de leur "vieux lion" Simon Malathini, leur pêche d'enfer peut les mener avec leur show endiablé sur les planches de Las Vegas…après un détour dans les studios de la Maison de la Culture d'Amiens où Christian Mousset doit leur faire enregistrer une nouvelle version de leur éternel "Kazet"!

Dimanche 11:

Le voyage intercontinental ou quand l'Amérique part à la rencontre de l'Afrique…

Entre la Guyane et le Brésil coule l'Oyapock, mais deux cultures bien distinctes séparent les artistes.
Le guyanais Chris Combette est beaucoup plus proche de la musique antillaise que le brésilien Lénine qui viendra clotûrer à Angoulême une longue tournée française qui l'aura vu jouer dans de nombreux festivals (Bourges , Latitudes Vilette Brésil…).
Ils partageront l'affiche avec deux artistes d'Afrique de l'Est, l'ougandais Geoffrey Oryema, précurseur de la vague acoustique de la musique africaine et l'accordéonniste malgache Régis Gizavo, lauréat des Découvertes RFI en 1990, qui vient de sortir un superbe album…sur le label Indigo.
Comme quoi, la programmation d'Angoulême est largement influencée par les productions discographiques de Christian Mousset et ils ne seront pas moins d'une dizaine cette année sur les scènes de l'île de Bourgines.

Lundi 12:

Les îles…du bout de l'Afrique.

Le maloya, flambeau de la culture créole réunionnaise, sera représenté par Baster, ancien compagnon de Ziskakan, et surtout par Danyel Waro, le plus grand poète, chanteur et compositeur de maloya, qui avait été ovationné par le public "branché" des Transmusicales de Rennes en Décembre dernier.
Quant à Eugène Jaojoby, il viendra faire "guincher" le public sur les pas endiablés du salegy, l'équivalent du mbalax, dans l'Ile Rouge de Madagascar.
Mais il est à parié que l'inconnu qui clotûrera ce 25ème festival d'Angoulême en sera la révélation.
Le camerounais Faadah Kawtal, clône de Youssou Ndour par ses mimiques sur scène et dont la voix rappelle celle d'un dioula du nord de la Côte d'Ivoire, Alpha Blondy, risque bien, pour sa première apparition en Europe de marquer les esprits.

Et surtout,n'hésitez pas à faire un petit tour sur le site du festival

Texte et photos: Pierre RENE-WORMS