Les Gipsy Kings à New York

Si les Etats-Unis devaient se voir grandir géographiquement d’un 51ème Etat, celui-ci porterait sans aucun doute leur nom. Les Gipsy Kings sont désormais à l’Amérique ce que le fromage et le vin sont à la France. Leur tournée américaine vient de s’achever ici même, à New York, et une fois n’est pas coutume, le public a su enflammer la salle du Radio City Music Hall avec une telle ferveur que même les klaxons des taxis se sont tus, sur l’une des avenues les plus fréquentées de Manhattan.

Fin de tournée

Si les Etats-Unis devaient se voir grandir géographiquement d’un 51ème Etat, celui-ci porterait sans aucun doute leur nom. Les Gipsy Kings sont désormais à l’Amérique ce que le fromage et le vin sont à la France. Leur tournée américaine vient de s’achever ici même, à New York, et une fois n’est pas coutume, le public a su enflammer la salle du Radio City Music Hall avec une telle ferveur que même les klaxons des taxis se sont tus, sur l’une des avenues les plus fréquentées de Manhattan.

Récemment, nos artistes français ont même été choisis pour animer le mariage de l’acteur américain Brad Pitt et de Jennifer Anniston. Pour la bagatelle d’un million de dollars, les sept guitares devenues les plus célèbres de la planète, se sont déplacées spécialement pour chanter la sérénade aux deux tourtereaux et à leurs invités. Mais revenons à nos... guitares.

Dommage !

Nous sommes à New York et comme tout Français qui se respecte, nos amis sont en retard. Il est 20h20 lorsqu’un présentateur à l’accent fortement français nous annonce leur arrivée sur scène. "Ladies and Gentlemen, The Gipsy Kings !" Ce à quoi il ajoute : "…accompagnés ce soir, d’une toute nouvelle rythmique. Enjoy the show !" Les guitares prennent alors place, avec derrière elles comme juste annoncé, un clavier, une basse et une batterie.

Lorsque l’on connaît la musique ou que l’on a déjà vu les Gipsy Kings sur scène, on se demande bien pourquoi s’embarrasser de plus d’instruments. Mais lorsqu'on les entend pour la première fois, accompagnés des dits instruments, on ne peut que constater que c’est un peu comme si l’on rajoutait un glaçon à un bon verre de bordeaux. Les connaisseurs vous diront quel dommage ! Je me hais de parler ainsi et je ne me prétends pas plus connaisseuse qu’un autre, mais j’avoue que pendant un long instant, j’ai beaucoup regretté, moi aussi, l’addition de cette dite rythmique. Le clavier ne semblait être là que pour finir les phrases cadencées et le son unique et caractéristique des guitares. Plus forte que les autres et à notre grande déception, elle couvrait les voix, les accentuations et les «lolaï» de circonstance.

Chassez le naturel...

Ne sachant pas trop sur quel pied danser, le public lui, tout au moins pendant la première partie (45 minutes seulement), hésitait entre le «je reste assis mais je ne suis pas venu là pour ça» et le «la prochaine, c’est la bonne et je me déchaîne». Finalement, le prix du billet en tête, la réputation désormais internationale des artistes et l’envie désespérée d’oublier le stress de la journée écoulée, les muscles du bassin ont eu raison des milliers de spectateurs en mal d’ambiance. Au deuxième «Ladies and Gentlemen, revoici les Gipsy Kings!», le clavier et ses acolytes pouvaient bien extirper le meilleur de leur chœur, les rythmes et la verve ont su les dépasser, et la fièvre espagnole pu s’imposer. Bamboleo, Djobi djoba, Bem Bem Maria et les autres n’ont alors fait qu’un. Mes voisines new-yorkaises venues directement du bureau (leur tailleur et leurs baskets ne trompant pas l’œil averti), se sont alors latinement déhanchées. Du troisième balcon, la vue plongeante sur la scène ceinturée par la foule me rappelait agréablement les flots bleus qui caressent toute l’année, en cadence, les Saintes-Maries-de-la-mer.

Myriem Wong