Lisa Barel ou Pascal Parisot

LISA BAREL

Sur la pochette couleur sépia, une jeune femme, blonde, jolie, en trench-coat sombre et chapeau assorti nous regarde l'air surpris. L'album porte son nom, tout simple mais inconnu : Lisa Barel. Qui est-elle ? Encore une de ces nouveautés transparentes ? Ecoutons. Aux premières notes, on se demande si ce n'est pas le nouveau Axelle Red. Puis très vite, le style et la voix reprennent leur personnalité. Des mélodies enjouées et romantiques, sans pathos ni lourdeur, des textes malins, des bouts de prose, un style un peu télégraphique, l'univers de Lisa Barel est tendre et déluré. Comme son héroïne dont le portrait se dessine au fur et à mesure de l'écoute.

Pendant quelques années, cette jeune femme, bretonne et voyageuse, promène ses doigts de pianiste dans les pianos-bars et les grands hôtels, en France et ailleurs, pour divertir une clientèle distraite. Puis, un jour, elle laisse tomber tout ça pour s'enfermer et écrire. Pascal Colomb l'aide à arranger l'ensemble. Ainsi naît ce bel album sorti de nulle part et si agréable à écouter. La jeune femme chante l'amour et ses blessures avec une résignation joyeuse (Balivernes), une tristesse réelle (De toute évidence) ou une douce autorité (Dis-donc). L'ensemble est porté par des orchestrations discrètement pop où l'on perçoit souvent de l'orgue électrique, amour de jeunesse de Lisa Barel, bien avant le piano. Nouvelle venue dans le landernau musical, la jeune inconnue en trench-coat sombre s'illumine soudain. Nous, on note son nom parmi la petite liste des destinées à suivre.

Catherine Pouplain

Lisa Barel (Tôt ou Tard / WEA)

Charme et douceur.

LISA BAREL

Sur la pochette couleur sépia, une jeune femme, blonde, jolie, en trench-coat sombre et chapeau assorti nous regarde l'air surpris. L'album porte son nom, tout simple mais inconnu : Lisa Barel. Qui est-elle ? Encore une de ces nouveautés transparentes ? Ecoutons. Aux premières notes, on se demande si ce n'est pas le nouveau Axelle Red. Puis très vite, le style et la voix reprennent leur personnalité. Des mélodies enjouées et romantiques, sans pathos ni lourdeur, des textes malins, des bouts de prose, un style un peu télégraphique, l'univers de Lisa Barel est tendre et déluré. Comme son héroïne dont le portrait se dessine au fur et à mesure de l'écoute.

Pendant quelques années, cette jeune femme, bretonne et voyageuse, promène ses doigts de pianiste dans les pianos-bars et les grands hôtels, en France et ailleurs, pour divertir une clientèle distraite. Puis, un jour, elle laisse tomber tout ça pour s'enfermer et écrire. Pascal Colomb l'aide à arranger l'ensemble. Ainsi naît ce bel album sorti de nulle part et si agréable à écouter. La jeune femme chante l'amour et ses blessures avec une résignation joyeuse (Balivernes), une tristesse réelle (De toute évidence) ou une douce autorité (Dis-donc). L'ensemble est porté par des orchestrations discrètement pop où l'on perçoit souvent de l'orgue électrique, amour de jeunesse de Lisa Barel, bien avant le piano. Nouvelle venue dans le landernau musical, la jeune inconnue en trench-coat sombre s'illumine soudain. Nous, on note son nom parmi la petite liste des destinées à suivre.

Catherine Pouplain

Lisa Barel (Tôt ou Tard / WEA)

PASCAL PARISOT : Rumba

D’après sa légende, Pascal Parisot jouerait encore dans les bars de l’Est de la France si sa compagne ne l’avait poussé à envoyer quelques cassettes aux éditeurs parisiens. Sorti fin janvier, Rumba, son premier album, conjugue sans faiblir humour et cha cha cha. Pas nouveau, mais franchement agréable.

Tout commence par un malentendu : le critique musical parisien reçoit, vers novembre 2000, une pochette-surprise fluo intitulée "Pascal Parisot, l’album dont tous les zigotos parlent". La dite pochette contient une série d’autocollants acidulés à têtes de nœuds, une flûte-sifflet à coulisse, une biographie qui s’apparente à un jeu de réflexion pour maternelles, et un CD. Il fait quoi, le critique ? Il se débarrasse lâchement de la flûte et des autocollants entre les mains de son fils de quatre ans, destinataire évident du tout (pour la flûte à coulisse, ce n’était pas une bonne idée). Et, pour finir, il range au fond d’un classeur à rideau l’album à zigotos… Erreur !

Saisi d’un vague regret, le critique musical parisien exhume, trois jours plus tard, l’opus musical du Parisot. Et là… Là, il se prend de passion pour Tralala pas toi, hymne cynique qui, sur un superbe flamenco, commence ainsi : "Tu dors sous un carton/ C’est comme ça/ Je vaux mieux que toi"… Puis déroule en quatre minutes pliantes un des mystères de la frénésie de possession comme variante de l’égoïsme fondateur de l’enfant mâle de trois ans. Arrivé là, l’auditeur cultivé pense au Belge Marka (Merci d’avance et l’Idiomatic, Columbia/ Sony, 95 et 97) : gagné ! C’en est même parfois gênant : par exemple dans le sympathiquement contestataire Si j’avais du pognon qui, avec sa belle guitare espagnole et ses rythmes orientaux itératifs, ne peut pas ne pas rappeler Accouplés, gros succès de Marka il y a cinq ans…

Parisot, que sa bio-jeu pour maternelles donne comme inspiré par Ferrer et Vian (ce qui n’est pas faux, mais un peu lointain), est aussi le cousin d’un autre rigolo qu’on aime bien par ici : Cleet Boris, de L’Affaire Louis’ Trio… Y sont pour beaucoup la belle voix grave surjouée (quelque part entre Gainsbourg débutant et Lavilliers-68) et les rythmes cha-cha-mambo (portés à la perfection par Chic Planète, de l’Affaire Louis’ Trio, en 1987)… Ainsi cheminant, Parisot (37 ans, dont dix de guitare-bar à Nancy) ouvre quand même son propre chemin, entre paroles absurdes et belles mélodies (Ça alors), petits instruments faussement naïfs et cœur à paillettes (Diplômé de toi, Je t’aime), fausses salsas impériales et humour décapant (Qui s’ignore, Qui m’aime ne me suive pas)… Sa Rumba, en tout cas, n’est pas retournée au fond du classeur à rideau. La flûte à coulisse, si.

Jean-Claude DEMARI

Pascal Parisot : Rumba (Epic/ Sony)