Trenet et vous

Suite à la disparition de l'auteur de La Folle complainte ou de Débit de lait, débit de l'eau, certains d'entre vous, internautes et fans de chanson française, nous ont envoyé quelques mots évoquant l'artiste. In memoriam.

Les internautes se souviennent du chanteur

Suite à la disparition de l'auteur de La Folle complainte ou de Débit de lait, débit de l'eau, certains d'entre vous, internautes et fans de chanson française, nous ont envoyé quelques mots évoquant l'artiste. In memoriam.

"Je suis américain, francophile à défaut d'être francophone. La musique de Charles Trenet, je l'ai rencontrée pour la première fois en voyant le film Toto le héros il y a dix ans (ndlr : film belge de Jaco Van Dormael 1991). Je l'ai récemment revu et je ne me souvenais pas que ce film était si troublant. En fait, j'avais oublié le film sauf la chanson Boum! qui m'avait enchanté sur le champ.

» Je suis désolé de sa mort. J'aurais voulu rencontrer, un jour, cet esprit chaleureux, vif, et léger ! Ce qui m'impressionne le plus dans ces chansons, c'est leur qualité spontanée provenant d'une générosité divine. Mon intérêt musical principal, c'est le Lied et la mélodie classique, mais les chansons de Trenet s'approchent de ces mélodies, par les textes autant que par la musique. Je n'exagère pas ! Il faut se rappeler que la mélodie française a évolué de Gounod jusqu'à nos jours, mais il y a beaucoup de compositeurs classiques doués également pour le populaire, dont Hahn, Satie, De Severac, Poulenc, même Ravel qui a prêté sa plume, sinon son nom, à Fascination.

» Comme interprète, Mr Trenet était si charmant mais puissant également. Avec la chaleur de sa belle voix et la clarté de sa diction, la prosodie de ses vers souvent un peu "tordue" semble toujours gaie, fraîche et franche comme une fleur. De son style, j'ai appris beaucoup sur le rythme de la langue française.

» Pour imaginer une telle étoile dans le firmament américain, il faudrait marier Frank Sinatra et Cole Porter, tous les deux, avec un cuillère de Tony Bennett, Leonard Bernstein et Doris Day!

» Pour Mardi gras, j'ai fabriqué un masque de Charles Trenet emprunté à l'une de ses caricatures. Ça m'a fait du bien dans ma tristesse. C'est étrange de me voir pleurer en écoutant ses chansons ! Ma favorite est Moi, j'aime le music-hall. Mais ça changera peut-être, parce que avant son décès je ne me suis pas aperçu qu'il a continué d'écrire après 1955."

Terry Serres
Minneapolis, MN, Etats-Unis

"Bonjour à tous...
J'écris du Québec pour me joindre à vous en cette triste période empreinte de souvenirs du Fou chantant. Je viens de terminer l'écoute d'une émission spéciale sur la carrière internationale de notre poète. Je suis sidéré par la qualité de ses dernières prestations télévisuelles. Et surtout par celle du Printemps du Bourges en 1987. Il y est fantastique de vivacité et de charme. Je vous remercie."

Serge Giguère
Québec

"Mon Charles Eternel.
Charles Trenet est devenu le ciel, la mer, la nature qu'il chantait.
J'habite au Japon mais quand je vois le ciel, je sens l'odeur de Charles.
Charles continuera à nous sourire du ciel n'importe quand, à jamais.
Merci mon grand Charles, et vive Charles !
Tant qu'il y aura des jours il existera tout près de nous…"

"Pour moi, professeur de Français en Italie, Trenet c'est bien sûr, la poésie de La mer, mais c'est aussi l'ironie, le sourire qu'on pouvait et qu'on peut imaginer même seulement en écoutant, par exemple, Je chante, Le Soleil et la lune et bien des chansons encore. Les élèves italiens, mes élèves, ont le plaisir de le connaître, en particulier, pour son Verlaine, toujours très apprécié. Amicalement."

Anna Guerranti

"Madame,je suis un mordu du tango, et à ce sujet, Trenet nous a laissé une chanson caricaturale L'horrible tango qui s'apparente à celle de Brel Les Paumés du Petit matin. Mais cette impression n' est qu'apparente, car dans le reste de son œuvre, il possède la même sensibilité, la même nostalgie que celle que développe le tango argentin à travers ses poètes comme Homéro Manzi ou Virgilo Esposito. Le retour sur son passé dans Mes jeunes années ou Que reste-t-il de nos amours ?, le thème de l'homme seul, abandonné dans Vous qui passez sans me voir, la nostalgie des vieux quartiers de sa ville natale dans Coin de rue sont des thèmes forts du répertoire du tango argentin. Bien sur son œuvre ne recouvre pas que cela, mais dans ses chansons nostalgiques, il n'a rien à lui envier et il trouve les mêmes moyens pour exprimer sa peine intérieure."

Georges GALOPA, vice-président de l'association "Carlos Gardel" de Toulouse (France).