Dernier round à Lafayette

Le festival de Lafayette s’achève ce dimanche. L’occasion pour nous de rencontrer Zachary Richard et d’assister à l’hommage rendu au maître du zydeco, Clifton Chenier.

Zachary Richard et Clifton Chenier

Le festival de Lafayette s’achève ce dimanche. L’occasion pour nous de rencontrer Zachary Richard et d’assister à l’hommage rendu au maître du zydeco, Clifton Chenier.

Zachary Richard joue ce dimanche après-midi sur la grande scène Vermillon. Son complet brillant refléterait presque les chauds rayons du soleil. Un panama sur la tête et des lunettes de soleil vissées sur le nez, le chanteur louisianais assure le spectacle.

Bondissant malgré la chaleur, Zachary n’a pas de problème d’adaptation au climat local. Même s’il habite la plupart du temps à Montréal au Québec, le pays cajun lui est très familier, ses habitants aussi.

Sur scène, il mélange allègrement les genres jouant sans problème de la guitare acoustique ou électrique et de l’accordéon. Avec son groupe essentiellement constitué de musiciens québécois, il passe du rock au blues avec un petit tour par la musique cajun. Il fait même «danser les Crawfish», en franglais dans le texte et le public participe avec enthousiasme. Après le show, il faut attendre un bon moment avant de pouvoir l’approcher. Entre les groupies locales et celles venues directement du Canada, on doit attendre patiemment.

L’homme est en effet très populaire dans ce pays. Son dernier album s’est très bien vendu là-bas alors qu’il n’est pas sorti en Louisiane, ni même en France. «Ma précédente maison de disques française a fait faillite et pendant deux ans, j’avais des problèmes juridiques à régler pour récupérer les droits. Je viens généralement en France quand je dois enregistrer. Dans un studio à Cergy Pontoise. Pour relancer ma carrière dans ce pays, il me faudrait non seulement sortir un disque mais aussi en assurer la promotion. En tout, il faudrait plus de six mois. » Et Zachary est un homme très occupé. Il vient de faire une tournée au Canada francophone et repart dès demain pour le nord du pays. Mais surtout il s’adonne maintenant un autre genre de création, la poésie. « Sachant en plus que j’ai mis ma carrière américaine (en langue anglaise, ndlr) entre parenthèses. Je n’ai pas sorti d’album dans cette langue depuis sept ans. »

Pour lui, la défense de la langue française semble en effet une priorité. «Je suis un francophone militant». Plus que l’usage d’une langue, il défend une culture. Son militantisme s’applique aussi à l’environnement naturel. «Tout ce qui est menacé en somme ». A cinquante ans, Zachary est toujours aussi motivé pour défendre ce à quoi il croit. «Je pense que je peux avoir une influence positive sur la façon de penser des gens, c’est pour cela que je continue dans cette voie».

L’âme de Clifton Chenier plane sur Lafayette

Après ces quelques mots de Zachary, on terminera ce festival par l’hommage rendu au « king » du zydeco, Clifton Chenier, mort il y a une quinzaine d’années mais toujours aussi vénéré ici. L’incontournable Buckweat Zydeco mènera largement la danse avant que le fils du maître lui-même, C.J.Chenier ne monte sur scène. Soirée mémorable que ce « Tribute to Clifton Chenier » qui demeurera au dire des organisateurs un des plus grands moments de ces dernières éditions du Festival International de Louisiane.