Lââm
On la découvrait il y a trois ans avec une reprise de Michel Berger Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux. Aujourd'hui, Lââm vient de sortir son nouvel album Une vie ne suffit pas, résolument tourné vers le r'n'b même si la dame se réclame à corps et à cri de la grande famille de la chanson française. Entretien.
Une chanteuse de caractère
On la découvrait il y a trois ans avec une reprise de Michel Berger Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux. Aujourd'hui, Lââm vient de sortir son nouvel album Une vie ne suffit pas, résolument tourné vers le r'n'b même si la dame se réclame à corps et à cri de la grande famille de la chanson française. Entretien.
Vous avez un site internet, vous avez participé à sa conception ?
Le site a été monté par une de mes fans qui a onze ans, et son père. Moi, je n'y connais rien. Ils ont tout fait. C'est super.
On parle beaucoup en général de vos tenues, de votre look. L'apparence, c'est important dans ce métier ?
Depuis l'âge de treize ans, j'ai toujours été lookée. C'est un choix de vie, c'est mon truc. Maquillage, coiffure, fringues. J'ai toujours aimé ça. Quand j'allais bosser, j'arrivais avec un look incroyable. J'étais serveuse. Mon patron me disait à l'époque "on n'est pas en boîte de nuit !". Après, je me suis un peu calmée car ce n'était pas vraiment utile d'être hyper lookée pour servir des clients. Mais c'est ma façon d'être. J'adore des chanteuses comme Madonna pour ça.
Au fil des interviews que vous avez données se dégage l'image d'une battante ? En êtes vous consciente ?
Je suis une battante. Si je suis là devant vous, c'est parce qu'il y a douze ans de travail derrière. Il y a beaucoup de persévérance aussi. Mon premier album s'appelait d'ailleurs Persévérance. Je suis quelqu'un qui veut s'en sortir. Oui, je suis une battante mais je ne cherche pas à le montrer. Je suis comme ça. Je ne mets pas ça tout le temps en avant, c'est simplement mon caractère.
On a l'impression que vous n'avez peur de rien ?
Mais si j'ai peur de beaucoup de choses ! Quand je monte sur scène, par exemple. J'ai toujours peur de mal faire les choses. Mais ce n'est pas en montrant sa peur qu'on arrive à avancer. C'est une carapace que je me suis faite. Je suis quand même kamikaze.
On sait que vous avez eu un parcours personnel un peu difficile. Aujourd'hui, vous avez réalisé une partie de vos rêves. Pensez-vous être un modèle de réussite pour des jeunes qui se trouvent en difficulté ?
Bien sûr. Je reçois beaucoup de lettres. Par rapport à mon histoire, je me suis demandé si je devais en parler ou pas. Si je ne l'avais pas fait, ç'aurait été dommage. C'est une belle histoire. Fille d'immigrés, d'ouvrier, vivant dans des foyers, j'arrive en tant que star de la chanson française. Ce n'est pas donné à tout le monde. J'ai préféré en parler car aujourd'hui, les jeunes n'ont plus d'espoir. Les artistes les font rêver. Je reçois du courrier me disant "grâce à toi, en écoutant tes chansons, j'ai de bonnes notes à l'école, j'ai mon diplôme, etc." Ça fait plaisir.
Votre nouvel album est dans la continuité du précédent en même temps qu'il amorce un virage vers le r'n'b.
Dans mon premier album, il y avait du r'n'b aussi. Celui-ci est plus centré. Il est plus abouti, plus profond, plus recherché, mieux produit.
Croyez-vous qu'il existe en France un vrai marché r'n'b ?
Tout à fait. Quand je suis arrivée, il y a trois ans on ne parlait pas beaucoup du r'n'b français. Certains artistes en faisaient depuis longtemps. Comme K-Reen par exemple. On n'en parlait peu. Maintenant, beaucoup de choses se font et il y a vraiment une place à prendre. Il n'y a qu'à voir le succès de Matt par exemple. Certains spécialistes disent que Lââm ne fait pas du vrai r'n'b. Je m'en fous, je fais de la musique. Je suis inspirée par la musique noire américaine, je suis inspirée par la chanson française, par le groove, la house. Par plein de genres différents. Il y a un terrain que je n'ai pas encore exploré, à part dans une chanson Personne n'est à l'abri, c'est le rock. J'adore Skunk Anansie, les Red Hot Chili Peppers. Ce que je veux, c'est mettre tous ces genres dans ma musique.
D'après ce que j'ai lu, vous avez demandé à Jean-Jacques Goldman de vous écrire des chansons, il aurait décliné la proposition.
Non non, il a accepté. Il a simplement dit qu'il fallait qu'il termine son album. Ce que j'aime chez lui, c'est sa façon d'écrire mais si je chante une de ses chansons, je le ferai à ma sauce ! Là où j'interviendrai, c'est sur l'interprétation et les arrangements. Comme dit Jean-Jacques Goldman "quand la musique est bonne"… après on l'arrange à sa façon. J'ai envie de travailler avec les bons, avec les meilleurs. Mais attention. Si tu regardes sur mon dernier album, les artistes avec lesquels j'ai travaillé ne sont pas connus. Je donne une chance aux auteurs et compositeurs pas ou peu connus.
J'ai aussi lu que votre rêve était d'aller chanter devant le public américain…
En chantant en français. Comme l'ont fait Edith Piaf ou Charles Aznavour. Pourquoi pas chanter une chanson en anglais ? Il y en a déjà une dans mon album. Je ne me dis pas que je vais devenir une star internationale. C'est beaucoup de travail d'être connue en France, de gagner sa place. Attaquer le marché américain est une autre histoire. J'aimerais bien faire écouter mes chansons en français à des Américains.
Propos recueillis par Valérie Passelègue
Lââm Une vie ne suffit pas 2000 EMI
Le site de Lââm : www.laam.net
Photos Home Page : K.Westemberg EMI