Francofolies de Montréal 2001
Le 4 août dernier se terminait la 13ème édition des FrancoFolies de Montréal, un des événements estivaux les plus en vue de la francophonie musicale. Ces Francos-là ont ainsi clôturé la série des FrancoFolies européennes, mais contrairement à La Rochelle ou Spa, la cité québécoise propose ses têtes d’affiche en salle et les artistes en émergence à l’extérieur. Petit album souvenirs du festival côté Québéc.
Le Québec à l'honneur
Le 4 août dernier se terminait la 13ème édition des FrancoFolies de Montréal, un des événements estivaux les plus en vue de la francophonie musicale. Ces Francos-là ont ainsi clôturé la série des FrancoFolies européennes, mais contrairement à La Rochelle ou Spa, la cité québécoise propose ses têtes d’affiche en salle et les artistes en émergence à l’extérieur. Petit album souvenirs du festival côté Québéc.
Aux Francofolies de Montréal, il y en a pour tous les goûts et tous les styles. Outre les spectacles extérieurs, six lieux, du club minuscule (le Shag) à la salle de 3000 places (Wilfrid Pelletier), proposent une affiche internationale et certainement votre artiste préféré parmi les 35 programmés. Une des particularités demeure cependant le principe des Cartes blanches qui réunissent les amis artistes autour d’une vedette principale, un peu comme les soirées "La Fête à" à La Rochelle. Ces concerts nous font vivre des moments uniques. Cette année, de Daniel Boucher à Bruno Pelletier, en passant par Marie-Jo Thério, les frissons et les surprises étaient au rendez-vous.
Carte blanche
Daniel Boucher a prouvé qu’il est vraiment la jeune star montante au Québec. Son charisme, sa sensualité et son assurance n’ont d’égal que son talent, des mots bien tournés, un langage bien personnel, très ‘québécois’ et une musique aguichante, intelligente et moderne. Après son spectacle, ce guitariste façon Hendrix a tenté de quitter la salle après le public, mais rien à faire, ses fans n’ont jamais voulu. Ce qui a plutôt fait l’effet d’une fin en queue de poisson. Mais cette soirée carte blanche a été une vraie réussite pour couronner une carrière démarrée sur les chapeaux de roue dès la sortie de son premier disque, Dix mille matins, en 2000 (DSI Musique). Après un an de tournée et une pluie de prix au dernier Gala de l’ADISQ (équivalent des Victoires de la musique), on peut dire que ce fut son année !
Comment ne pas aussi souligner la prestation magistrale de Bruno Pelletier, entouré de ses chanteuses préférées, l'Américaine Nanette Workman ou la Québécoise Louise Forestier ? Entre autres. Le chanteur à la voix remarquable a livré un Miserere assez exceptionnel en duo avec la chanteuse d’opéra Nathalie Choquette. Et avec Maurane, la seule Européenne sur scène, il a proposé un surprenant Toutes les Mamas. Ce soir-là, la vedette de "Notre-Dame de Paris" a vraiment donné toute sa générosité et toute sa voix.
Marie-Jo Thério, fidèle à elle-même, c’est-à-dire originale, surprenante, unique, nous a servi un menu au son constamment renouvelé avec son tandem, le multi-cordiste Éric West-Millette (contrebasse, dobro,…) et Bernard Lachaise aux guitares (auxquels s'est joint le brillant batteur Michel ‘X’ Côté). Ces deux musiciens se sont illustrés en arrangeant et réalisant le dernier album de l’excentrique et passionnée Acadienne, La Maline. Parmi les invités de Marie-Jo, citons Mara Tremblay la chanteuse ‘country-grunge’, conviée à interpréter Mon beau Raphaël, duo d’harmonies vocales qui restera longtemps gravé dans nos oreilles.
Enfin, le temps de deux soirées, le duo torride Isabelle Boulay et Zachary Richard a partagé une scène décorée dans le style louisianais. Pour cette occasion unique, tous deux ont inscrit leurs plus belles ballades à l’ordre du programme, depuis le célèbre et extraordinaire Le Saule d'Isabelle au Bord du lac Bijou du Cajun Zachary. Celui-ci semblait moins à l’aise que sa consœur, bien que notre Gaspésienne chantante ait fait preuve de beaucoup de discrétion et de respect envers l'Américain francophone et francophile.
Petites étoiles
Outre les stars, évoquons quelques noms moins connus mais dont les spectacles ont éclairé le festival. A commencer par le show délirant de la merveilleuse Lili et de son groupe Lili Fatale, au Spectrum. Les planches ont chauffé ! Et les mots sont faibles. Leur rock-techno des plus modernes a réellement embrasé la salle.
Mais c'est en extérieur que les scènes nous ont fait découvrir de rares talents, d’ici et d'ailleurs, France, Belgique, Bénin. À surveiller, des noms comme Steve Dumas, un jeune Québécois dont le premier album est encore chaud (Dumas, DKD Disques). L’auteur-compositeur, interprète et guitariste a séduit la foule avec ses chansons bien tournées, surtout vers le sexe, au plus grand plaisir de ses nouvelles admiratrices. Le sourire communicatif et le rock dans le sang, il n’en fallait pas plus pour que Dumas gagne ses galons avec cette première prestation montréalaise.
Julien Jacob du Bénin ou Zurita du Mexique ont aussi bien habité la scène des nouvelles figures de la chanson multi-ethnique, des sons et des rythmes idéaux pour la chaleur qui prévalait. La température caniculaire a permis au festival de présenter tous les spectacles et surtout la grande fête antillaise, animée par le Québécois d'origine haïtienne, star de "Notre-Dame de Paris", Luck Mervil. Cette fête qui a attiré autour de 100,000 personnes, suit la lignée des grandes soirées désormais annuelles aux Francos de Montréal.
Bilan positif donc, mais Les FrancoFolies montréalaises 2001 nous auront quand même laissés un peu sur notre faim quant aux découvertes que les maniaques de chanson francophone aiment faire lors d’un tel événement.
Louise Ethier à Montréal
Les photos sans droit sont extraites du site des FrancoFolies.