OCEANIA RECORDS

Paris, le 23 août 2001 - Premier label spécialisé autour des musiques des îles du Pacifique, Oceania Records propose un voyage entre patrimoine musical et rythmes d'aujourd'hui, voire de demain…

Le label du pacifique

Paris, le 23 août 2001 - Premier label spécialisé autour des musiques des îles du Pacifique, Oceania Records propose un voyage entre patrimoine musical et rythmes d'aujourd'hui, voire de demain…

"Représentant presque le quart du globe, le Pacifique est étrangement demeuré loin des oreilles du reste du monde" notent les quatre fondateurs d'Oceania Records, dans l'introduction qu'ils font de leur label distribué par Mélodie. "Trop souvent réduites à l'image "carte postale" de la vahiné se trémoussant au son du ukulélé, les expressions artistiques de cette partie du monde sont malheureusement réduites à une simple expression folklorique, alors que de vraies tendances musicales naissent et s'imposent dans cet océan." ajoutent-ils.

Quatre garçons dans le vent des alizés

Alain Lecante, David Trouffier, Laurent Hercz et Daniel Sparza sont à la tête de ce label. Basés à Paris, à l'exception du premier qui est resté à Nouméa où il dirige encore sa propre structure discographique (Mangrove - fondée il y a quelques années), ces quatre jeunes chefs d'entreprise connaissent bien cette région du monde. David Trouffier collabora au démarrage de Mangrove avant de rejoindre la capitale française. Laurent Hercz, lui, a initié cette démarche d'exportation des musiques océaniennes en cherchant à développer ici des formations polynésiennes, via des signatures chez Universal. Daniel Sparza, plus axé sur le spectacle vivant, est aussi un spécialiste du marketing. "Nous sommes associés à des labels basés à Hawaï, Fiji, au Vanuatu, en Papouasie Nouvelle-Guinée, aux Iles Salomon, à Tahiti, Wallis, en Australie, Nouvelle-Zélande et en Nouvelle-Calédonie." explique David Trouffier. "C'est notre amour de ces musiques qui nous a motivés au départ. Il nous semble regrettable qu'elles demeurent méconnues hors de leur bassin géographique d'origine, d'autant que ces musiciens ont développé de véritables tendances musicales comme un reggae aux sonorités spécifiquement océaniennes ou le kanéka originaire de Nouvelle-Calédonie. Par exemple, Keali'l Reichel d'Hawaii a déjà vendu de 900.000 albums à l'autre bout du monde."

Des compilations thématiques Pour faciliter leur pénétration sur le marché français et européen, Océania Records propose dans un premier temps quatre compilations thématiques. Ancestral Songs s'intéresse aux différentes traditions musicales de cette région. Celles-ci sont inspirées par des rythmes soutenus comme les percussions ou les Hakas, les chants guerriers polynésiens popularisés à travers le monde par les rugbymen. Elles peuvent être aussi plus narratives, comme ces récits des évènements qui régissent les sociétés mélanésiennes, repris par des chorales aux voix féminines très haut perchées. Reggae Vibes comme son nom l'indique, présente un panorama de la scène reggae océanienne. "Ça ressemble à la Jamaïque ou aux Antilles." indique David Trouffier. "Même passé colonial, mêmes difficultés économiques. Dans ces conditions, on comprend qu'une telle musique au fort pouvoir revendicatif ait aussi pris racine dans le Pacifique, tout en développant un son spécifique aux couleurs des lagons et aux paroles chantées souvent en pidgin, ce créole anglais. Bob Marley a autant de disciples là-bas, qu'ici. Mais sur les îles, le rastafarisme n'a pas convaincu les musiciens et chanteurs. Si ces derniers portent les dreads ou fument l'herbe locale, ils ne mangent pas ital pour autant et n'invoque pas Jah."

En pleine effervescence, cette scène est à l'image des musiques de cette vaste région, protéiforme et captivante. Plus récent encore, le kaneka, genre musical, qui s'appuie sur les traditions polyphoniques et rythmiques des Kanaks. Cette ethnie mélanésienne originaire de Nouvelle-Calédonie, donne lieu à un premier recueil Kaneka tout à fait réjouissant. Pure Groove est elle, révélatrice de l'influence des musiques actuelles qui se déclinent à travers le monde en autant de variétés que de régions traversées. Toutes les tendances, du ragga à l'électronique en passant par l'acid-jazz ou le R&B et la dance music sont représentées. Cuisinées à la sauce locale, elles libèrent des parfums et des sonorités inattendues et familières à la fois.

Un premier véritable album

Sur Pure Groove figure White Noise Point, un titre du duo Electro Mana. Motivés par la rencontre des sensibilités harmoniques du Pacifique et des musiques électroniques, Daniel Masson et Daniel Kapelian ont construit Jet Lag, un premier album aérien et fluide, qui déroute au premier abord par la variété des styles électroniques (ambient, jungle, drum'n'bass, trip hop) rencontrés au fil du track-listing. A la réécoute, une fois la surprise passée, leurs compos séduisent en libérant l'âme des musiques du Pacifique comme le suggère l'intitulé de leur formation (mana signifie âme en tahitien). Les samples d'instruments traditionnels et de voix, couchés sur des break beats aux tempos plutôt modérés inscrivent la musique de cette région dans la cosmophonie des musiques électroniques. Un bel aboutissement pour ce premier tir groupé. "Il devrait être suivi dans les mois prochains par ne bonne dizaine d'albums et de compilations" assure David Trouffier.

Squaaly

Electro mana sera en concert le 14 septembre à la Locomotive. Paris 18ème.