FRENCH TOUCH

La disco futuriste des Dax Riders.

Paris, le 27 septembre 2001- Enfants chéris de cette nouvelle "touche française" qui secoue si bien les clubs d'outre-Manche - avec Daft Punk, Air, Modjo, Kid Loco, Cassius ou encore Pills -, le trio Dax Riders publie son second album, Backintown , collection agitée de joyeuses séquences taillées pour la danse au clair de lune des spot lights.

Né sous le soleil de Marseille, le projet Dax Riders n'est pourtant, et en aucun cas pas originaire de la ville de Dax située, elle, dans le Sud-Ouest de la France . Les Dax Riders sont en fait des " chevaucheur de Dax " au sens littéral comme ceux qui ne reconnaissent personne en Harley-Davidson . En effet, ils tirent leur patronyme de ces mini-motos, les Dax , fabriquées par le Japonais Honda au tournant des années 70 pour parcourir les ponts démesurés des tankers géants. Puis les plaisanciers du sud de la France vont les populariser chez nous, les embarquant à bord pour circuler en ville lorsqu'ils sont à terre.

Aujourd'hui adopté par Bad Sed (alias Cedric Azencoth) aux programmations , Daxman (alias Olivier Ruel) aux guitares et Erman (alias Nicolas Berger-Vachon) au chant et aux claviers, ce patronyme en forme d'enfant du funk vient percuter généreusement notre spectre sonore, chatouillant nos sens par la rondeur câline de ses sons de basse . Le premier simple de ces super-héros du " Beat Per Minute ", People , a électrisé tout l'été les pistes dorées des discothèques. Les seize titres de l'album se déroulent désormais comme une longue trame festive de plus de soixante dix minutes. Qui saurait résister à un tel appel du rythme ?

La légende des Dax Riders commence à Lyon, voici sept ans, lorsque Ced est présenté à Daxman au cours d'une soirée où ce dernier mixe en diable. Seconde rencontre fortuite : ils se retrouvent quelques mois plus tard à Paris, au même feu…et juché à ras de bitume sur le même micro-cylindré.
Ce signe du destin incontestable va leur suggérer leur blaze et souder le groupe qui publie fin 94 un premier album éponyme . Erman, un comédien-musicien rejoindra quelques mois plus tard ce club de " chevaucheurs de Dax ". De shows en shows, en passant par quelques Gay Pride, les Dax imposent leur image farfelue et leur house chaleureuse à travers leur propre label. Mais jusqu'en 2001 la route sera sacrément longue.

Et pour une formation franco-futuriste du troisième millénaire, les instruments conventionnels, voire de collection, utilisés et la technique d'enregistrement analogique de la majorité des séquences constituent un sacré paradoxe. Le trio se regroupe donc dans le sud de la France et s'installe dans le garage des parents de Daxman où la majorité des sons sont orchestrés et assemblés. Si Erman est le plus " instrumentiste " de la bande, chacun manipule guitare, piano et batterie au gré de l'imagination. De même pour les claviers, ils choisissent d'utiliser de vieux synthés Moog, des vieilles boîtes-à-rythme TR 808 et 909 de chez Roland et l'ancêtre des sampleurs, le SP 1200 d'Emulator. Pour l'élaboration des morceaux, il n'y a pas de recette pré-établie : Dax Riders est un peu un atelier, où chacun s'applique à ce qu'il sait faire de mieux …lorsqu'il le faut.

"Nous sommes tous les trois autodidactes ", explique Bad Sed, " Personnellement, j'ai joué de la guitare étant plus jeune et Nicolas a commencé par la batterie avant de se mettre aux claviers. Au sein du groupe Cedric s'occupe essentiellement de la coordination : tout ce qui est label, management. Olivier est le technicien, celui qui maîtrise le mieux les machines, le studio. Nicolas est l'instrumentiste et le vocaliste. Le fait qu'il soit également comédien lui donne une aisance très appréciable sur scène lorsque la grande majorité des groupes de musique électronique se réfugie derrière les machines sans réel contact avec le public".

Dès le premier " vroum vroum " de l'intro de Backintown ,qui offre aussi son titre à ce second album, les vibrations de Dax Riders ont la couleur de la blackitude : voix grave à la Isaac Hayes de Shaft, guitares wah wah, échantillon pur funk inspiré du légendaire " Atomic Dog " du pionnier George Clinton et basse persistante. La voix de Erman, métamorphosée par la grâce du Vocoder, ne tarde guère à pulser son message aussi positif que répétitif. Comme Air et Daft Punk, le texte minimaliste, toujours positif et fédérateur, invariablement entonné en anglais n'est qu'un prétexte aux déflagrations énergétiques de la musique. Mais à l'actif des Dax, comme de ses fameux collègues, cette superficialité vocale est aussi une force puisqu'elle permet de contourner les barrières protectionnistes de la langue pour parvenir à s'imposer dans leurs classements, ce qu'ont rarement réussi leurs aînés de la génération des " variétés ".

Prince ET Pierre Henry, Zappa ET Kraftwerk, Giorgio Moroder ET Arthur Baker, les Brothers Johnson ET Cerrone, les influences funky-électroniques des Dax Riders sont omniprésentes en filigrane de chaque composition de cet album rafraîchissant. "On ne prétend pas faire des chansons à message, ni à texte" reprend Bad Sed, "on fait de la musique récréative, destinée à faire la 'teuf', à s'éclater. On a aussi cherché à donner à l'album un côté féminin : un de nos objectifs principaux était que le disque plaise aux filles, qu'il les fasse danser. On a privilégié la sensibilité à l'agressivité, les chatouilles de la wah wah à la distorsion".

Authentique source d'adrénaline, l'album Backintown des Dax Riders nous offre sa disco futuriste, une " body music " (musique du corps) pour accompagner nos vies électroniques rythmées désormais au gré des e-mails, SMS, vibreurs et autres boîtes vocales.

Gérard BAR-DAVID

Album : Backintown (ULM/dist. Universal)
Le site officiel des Dax Riders