IDEES CADEAUX : DVD

Paris, le 20 décembre 2001 - En matière de DVD on trouve de tout, le pire comme le meilleur des documents et des documentaires ou de simples compilations de clips. Les fameux « bonus tracks » ne sont parfois que des chutes de films ou une phrase volée aux détours des coulisses. Mais il reste incontestable que la qualité technique du support permet d’apprécier des images superbes et un son CD. Alors, pourquoi bouder notre plaisir en cette période de Fêtes ?… Sélection.

Quand le son rejoint l'image

Paris, le 20 décembre 2001 - En matière de DVD on trouve de tout, le pire comme le meilleur des documents et des documentaires ou de simples compilations de clips. Les fameux « bonus tracks » ne sont parfois que des chutes de films ou une phrase volée aux détours des coulisses. Mais il reste incontestable que la qualité technique du support permet d’apprécier des images superbes et un son CD. Alors, pourquoi bouder notre plaisir en cette période de Fêtes ?… Sélection.

Rachid Taha

Rachid Taha, le « Iggy Pop de la musique arabe » comme dirait Yves Aouizeraye, l’un de ses musiciens. Il s’agit dans ce Rachid Taha live (Barclay) d’un concert enregistré à l’Ancienne Belgique de Bruxelles en mars 2001. Onze titres parmi lesquels Ya Rayah, Medina ou Voilà Voilà. Le DVD contient également huit clips : des singles avec son ex-groupe Carte de Séjour (Douce France) puis en solo avec notamment Barbès, tourné avec les moyens du bord et des danseuses du ventre « très locales ». Séquence nostalgie et rigolade garantie.
Figure également un documentaire de 52 minutes sur Rachid en tournée avec son groupe. Dans ce documentaire déjà diffusé sur la chaîne Paris Première, le chanteur témoigne du côté "beauf" des figurants de son premier clip qui n’avaient pas bien compris que le groupe reprenant le Douce France du très français Charles Trenet, était en fait une bande d’Arabes. A une époque ou le leader de l'extrême droite française faisait 10 à 15 % aux élections cela faisait désordre… On y voit également le chanteur, lyonnais d’adoption, dans toutes les positions inhérentes à la star qu’il est devenu. Rachid se pliant à une grand-messe, foire au bétail chantante d’un Dance Machine (émission musicale télévisée) ou Taha s’engageant auprès de grévistes de la faim qui protestent contre la double peine. Un DVD complet où l’on découvre l’un des chanteurs les plus attachants des deux côtés des rives de la Méditerranée.

Les dix commandements

De la Méditerranée aux rives du Jourdain, il n’y a qu’un pas avec le DVD des Dix Commandements (Mercury). L’un des plus gros succès des comédies musicales de l’année se devait de sortir en vidéo.
Peu de bonus à se mettre sous l’œil, si ce n’est dix minutes de making-of où l’on voit Pascal Obispo en maître de chœur, faire répéter sa petite troupe ou lorgner jalousement sur la tignasse d’Elie Chouraqui. Des moments assez drôles… En revanche, ce qui est présenté comme le casting n’est en fait qu’un long et fastidieux enchaînement de photomatons de tous les prétendants à la comédie sans commentaire, ni dialogue. Sans intérêt. Reste la comédie musicale en elle-même qui séduira peut-être tous ceux qui n’ont pas eu la chance de voir le spectacle. A signaler, chose appréciable, que le DVD prévoit des sous-titres en anglais et en espagnol, mais pas en hébreu…

Rita Mitsouko

Les Rita Mitsouko, de leur côté, profitent de la sortie d'une compilation Bestov (Delabel) pour y joindre, dans un beau package cartonné, l'ensemble de leurs clips vidéo. Du kitchissime Marcia Baila à l'exotique Petit Train, on note qu'avec le concours de petits génies de l'image comme Jean-Baptiste Mondino ou Philippe Gautier, les Rita n'ont pas seulement révolutionné le rock français mais aussi les clips qui l'accompagnent. Seul regret, que les duettistes ne se soient pas fendus de quelques making-of ou autres bonus…

Patrick Bruel

Tandis qu’Obispo réécrivait l’Ancien Testament, Patrick Bruel, lui, tournait sur les routes de France. Patrick Bruel Live (TF1 Vidéo) est la trace en deux DVD de sa dernière tournée.
On assiste à ses confidences sur la route. Ses références de concerts : Lavilliers, Hallyday, Reggiani, Charlebois, les Rolling Stones et sa révérence à Sardou vu à l’Olympia en 75 dont le charisme lui a donné envie de faire ce métier. S’enchaînent des extraits en duo, lors d’une soirée spéciale (anniversaire) avec Ninda (sic) Fernandez, Isabelle Boulay, Charles Aznavour, Vincent Lindon, Murièle Robin, Line Renaud, Garou, Lâam ou Khaled… Bref, la galerie de portraits est complète. Tout comme le film de la tournée ou Bruel commence très fort en faisant le coup de la panne à un flic sur une bretelle d’autoroute. S’ensuit « papa » Bruel qui joue les bons offices en présentant lui-même sur scène le groupe qui assure sa première partie, les angoisses et les confidences de coulisses, le soulagement et les embrassades d’après première. De quoi satisfaire les fans et les profanes.

Léo Ferré

D’un autre âge, d’une autre époque, Harmonia Mundi publie le tournage d’un concert inédit de Léo Ferré, Sur la scène… , enregistré en novembre 1972 à l’Olympia. Y figurent Préface , Night and day , Avec le temps , Rotterdam … Accompagné seulement de Paul Castanier au piano, les plans sont fixes, la mise en scène minimale, l’éclairage indigent et les couleurs passées. Les images, exhumées des archives belges de la RTBF, bien que tournées par des Milanais, ont le charme suranné de l’ORTF(Office de Radio-télévision Française. On est loin du « son surround » ou de la « multivision » chers au « grand spectacle ». Et pourtant, le show est bel et bien là. Il mesure 1m70 tout au plus, porte crinière d’argent et hypnotise en un verbe, une parole, son public. Aussi droit et raide que le pied de son micro, Ferré transporte, renverse, bouleverse… Léo au sommet de ses mots, de son ironie, de son charisme et donc de sa poésie. De quoi croire encore un peu au Père Noël…

Frédéric Garat