L'electro française à Miami

Ambiance électrique et tropicale à South Beach pour la 17ème édition de la Winter Music Conference de Miami qui s'est tenue cette année du 23 au 27 mars. Des milliers de professionnels de la dance music venus de 60 pays s'étaient donné rendez-vous sur la plage pour parler nouvelles tendances. La crème des DJs électro, garage, house, funk ou hip hop ont fait le déplacement. Compte- rendu d'un festival où la French Touch se révèle plus que jamais infaillible.

Retour sur la Miami Winter Conference 2002

Ambiance électrique et tropicale à South Beach pour la 17ème édition de la Winter Music Conference de Miami qui s'est tenue cette année du 23 au 27 mars. Des milliers de professionnels de la dance music venus de 60 pays s'étaient donné rendez-vous sur la plage pour parler nouvelles tendances. La crème des DJs électro, garage, house, funk ou hip hop ont fait le déplacement. Compte- rendu d'un festival où la French Touch se révèle plus que jamais infaillible.

Demandez à un clubber quel est le point culminant de son année, il répondra Ibiza. Demandez à un DJ, ce sera Miami. Cette année encore, maisons de disques, labels indépendants, patrons de boîte, programmateurs radio et producteurs sont en Floride pour faire leur marché et repérer les jeunes DJs et les singles qui feront un carton cet été. Lunettes de soleil, badge officiel autour du cou et sac en bandoulière rempli de cartes de visites et de vinyles, voilà l'attirail qui fait fureur cette semaine sur Ocean Drive, la croisette de Miami.

Incontournable

Cette année, la conférence bat des records avec près de 6500 participants et environ 250 soirées. Des dizaines de débats sont également organisés autour de thèmes aussi divers que les nouvelles tendances dans les clubs, du hip hop au pop hop (!) ou l'art du mix. Autant dire que l'agenda est chargé et que la sommeil restera une option pendant ce festival.

La "Winter" comme on l'appelle dans le jargon, envahit les rues de la ville. La moindre boutique de vêtements ou galerie d'art, le moindre bar ou restaurant, déversent un flot incessant de BPM. Pour les jeunes prodiges des platines, c'est surtout l'occasion de se faire connaître et de nouer de précieux liens. Et c'est au bord des piscines des hôtels que ça se passe. Au Surfcomber, des sets de DJs chronométrés sont organisés sous une tente face à la mer. Ils n'ont pas plus de cinq minutes pour prouver ce dont ils sont capables. DJ Whiskey de New York est ce jour-là aux platines : il donne dans la techno pure. Sa performance est jugée sur la qualité de ses enchaînements et sur sa prestation.

Un peu plus bas, au sud de la ville, les clubbers se rassemblent dès midi devant l'entrée des boîtes. Fête non stop jusqu'au lendemain matin, ici on appelle ça le afterhour. Des fêtes qui débordent sur la plage et dans les villas privées louées pour l'occasion. Pour les patrons de boîte, c'est une véritable aubaine ; on s'arrache les meilleurs DJs et on organise des sets marathons. Les légendes américaines Junior Sanchez, Franckie Knuckles, et Little "Louie" Vega font le spectacle pendant dix heures d'affilée.

Cinq jours de suite, il faut marquer le coup. Eric Omores, le jeune Sénégalais qui dirige le Nikki Beach l'a bien compris. Dans ce club installé sur la plage, le cadre est idéal pour accueillir la jet set de la dance music. On est là pour se montrer et il n'est pas rare de croiser quelques stars comme Janet Jackson au milieu d'un parterre de mannequins. C'est là que les époux Guetta, les incontournables figures des nuits parisiennes, ont décidé d'organiser pour la première fois une soirée dans le ton de celles d'Ibiza. David Guetta est venu présenter son dernier single Love Don't Let Me Go devant une foule surchauffée. La soirée se finira sur la plage ou certains improvisent des bains de minuit, d'autres moins chanceux dormiront à la belle étoile. La veille, les Français Daft Punk et Cassius y ont aussi fait une apparition remarquée.

La French Touch fait toujours recette

Dimitri From Paris, un habitué, avait lui choisi l'Opium Garden, une autre boîte en plein air pour faire la pub de son nouvel album avec le label Respect After the Playboy Mansion. Succès assuré pour celui que les Américains surnomment le play-boy français. Ambiance plus conviviale mardi soir à l'hôtel Astor avec le label Yellow Productions. Au programme, "Africanism" avec DJ Gregory et Bob Sinclar. A l'entrée, il faut montrer patte blanche, les deux Français s'en donnent à cœur joie devant une cinquantaine de personnes pour un set privé. La soirée s'annonce électrique, c'est compter sans la police qui arrête tout vers 23 heures. Tout le monde se retrouve alors à l'hôtel Albion pour écouter un autre Français, DJ Deep du label Respect.

Stéphane Pompougnac, lui aussi, a fait le voyage avec dans ses valises son Hôtel Costes étage 4. Si les Français sont venus en masse à Miami, ce n'est pas un hasard. La production française réalise aujourd'hui un chiffre d'affaire à l'exportation aussi élevée que celui du cinéma, soit environ 150 millions d'euros. Et aux Etats-Unis, l'intérêt pour les petits Frenchies n'a fait que croître depuis un an et demi.

En attendant, la tendance lourde de cette 17ème édition de la WMC reste la house. Une sorte de revival. Les flyers annoncent la couleur : "Excursions in house" avec le Français Fafa Monteco jeudi, "Our definition of house music" jeudi avec Dj Deep. A Miami, les modes se font et se défont. Alors, quel sera le tube de cet été ? Depuis 2 mois, les maisons de disques gardent bien précieusement des trésors dans leurs cartons. Les professionnels attendent notamment beaucoup du nouveau single du groupe The Ones. Et le "Leasy" de X-press 2. Pendant la fête, les affaires continuent... Welcome to Miami !

Anne Verdaguer

La Winter Conference en ligne