GAIA WORLD EVENT PRESENTE AU MIDEM

Il est nantais d’origine, mais son nom a des consonances anglo-saxonnes. Alan Simon, artiste connu des initiés pour avoir réalisé en 1996 Excalibur, la légende des Celtes, puis en 2000 l’album du retour réussi de Roger Hodgson, fondateur de Supertramp, a réuni 350 musiciens à travers le monde pour réaliser une ode pour la sauvegarde de la planète, Gaïa, concept multimédia dont l’album sortira le 21 mars, jour du printemps.

Le défi fou d’un musicien français.

Il est nantais d’origine, mais son nom a des consonances anglo-saxonnes. Alan Simon, artiste connu des initiés pour avoir réalisé en 1996 Excalibur, la légende des Celtes, puis en 2000 l’album du retour réussi de Roger Hodgson, fondateur de Supertramp, a réuni 350 musiciens à travers le monde pour réaliser une ode pour la sauvegarde de la planète, Gaïa, concept multimédia dont l’album sortira le 21 mars, jour du printemps.

«Désolé, le Midem, c’est un spectacle live!» Et, effectivement, c’est bien compliqué de mettre en place techniquement un tel spectacle avec des musiciens qui ne s’étaient jamais rencontrés! Présenté en avant-première au grand auditorium du Palais des festivals de Cannes, ce spectacle a pris la relève des Notre-Dame de Paris et autres Cindy joués les années précédentes. Cette année, on est bien loin de la variété grand public, et c’est une vraie création mélangeant rock, folk, pop, world et classique que ce Breton a présentée avec un plateau où se côtoyaient Billy Preston (claviers des Stones et des Beatles), deux musiciens de Supertramp, Manu Dibango, Justin Hayward des Moody Blues, Didier Lockwood, Angunn, l’Angolais Lulendo ou encore Lee Holdridge, l’orchestrateur de Jonathan Livingstone le Goéland.

Inspiré par le concert pour le Bengladesh qu’avait organisé George Harrison, dont Alan Simon est un grand fan et à qui le spectacle est dédié, on a pu assister aux prémisses d’une aventure musicale dans laquelle ces artistes, d’horizons culturels et musicaux fort éloignés, étaient venus défendre la préservation de notre environnement. Ce n’est que la veille au soir qu’ils se sont retrouvés pour répéter ce concept-album que l’artiste breton avait mis trois ans à réaliser! Une soirée, c’est bien peu pour caler un tel plateau. Mais ces artistes, en véritables professionnels, ont présenté un spectacle live comme le Midem n’en présente plus depuis plus d’une vingtaine d’années.

Au début de l’aventure, ce projet avait été baptisé Ys, le concert sur le toit du monde. Il prévoyait, en novembre 2001, une Marche pour la vie et un concert exceptionnel dans l’Himalaya, à 4.000 mètres d’altitude, filmé par toutes les télévisions du monde et suivi de maintes déclinaisons (albums studio et live, film, livre…). Le tout au profit d’Amnesty International et de l’Unicef. Mais les événements du 11 septembre ont bouleversé la donne. Cela n’a pas découragé Alan Simon et Ys a été rebaptisé Gaïa.

Gaïa? Cela signifie en grec ancien la terre nourricière. «Je ne suis pas attiré par la spiritualité, mais par les symboles, nous a déclaré Alan Simon. Je n’aime pas les mystiques, à part un mystique gentil comme George Harrison. Gaïa est un cri de colère personnel et je souhaite qu’il devienne un mouvement pour la prise de conscience de l’état de notre planète. Mon père était garde-chasse et j’ai toujours eu une relation forte avec la nature. Mon ami Hubert Reeves m’a dit un jour que 72% des espaces verts de la vie sauvage disparaîtraient d’ici 2032. Je souhaite que mes chansons permettent une prise de conscience de ce problème.»

Trois années de travail ont été nécessaires pour aller à la rencontre des artistes qu’il aime et les convaincre de participer à ce projet insensé. L’album a été enregistré dans plus de quinze pays, de Paris à Los Angeles, du Népal à la République tchèque, de Montréal à Sydney. Outre les artistes présents hier soir, Césaria Evora, Zucchero, Midnight Oil (dont c’était la dernière apparition en tant que groupe), l’orchestre Philarmonique de Prague, Jane Birkin, Jean Reno, les Tambours du Bronx ou les Voix sacrées du Tibet ont participé bénévolement à cet enregistrement dont les bénéfices serviront à financer et diffuser le premier manuel d’éducation à l’environnement.

Mégalo Alan Simon? "Au début, tout le monde m’a pris pour un fou, surtout dans ce milieu de la musique, qui est de plus en plus cynique à cause des règles du business. Mais j’ai eu la chance de rencontrer des artistes emballés par la sincérité et l'authenticité du projet." Et le musicien a composé pour chacun une chanson sur mesure. Ainsi pour la diva cap-verdienne Césaria Evora a-t-il concocté Jangadero, une douce chanson-caméléon dédiée aux petits piroguiers du Brésil. Très éclectique, l’album associe la world music au rock, à la pop, au rock au blues, et 350 musiciens s’y côtoient sans s’être jamais rencontrés.

Véritable projet multimédia, l’album bénéficie des synergies avec les différentes déclinaisons du projet. Outre l’inévitable site web, vitrine virtuelle du projet, un film de 90 minutes a été réalisé en septembre dernier dans l’Himalaya, au Sahara, en Arizona et en Amazonie. Un DVD, des livres, un double-album de jam-sessions viendront compléter le projet.

Cinq concerts géants, un par continent sont également prévus. Le premier se déroulera le premier week-end de septembre dans les jardins du château de Versailles.

«Ce n’est pas ces quelques chansons qui vont changer la face du monde, mais si elles permettent une prise de conscience, ce sera déjà un grand pas de franchi. C’est mon devoir en tant qu’être humain de réaliser ce projet pour ne pas laisser crever la planète!»

Alan Simon réussira-t-il son pari de prendre la relève de George Harrison, son modèle? L’idée est ambitieuse, la musique est bonne, mais c’est le public qui jugera.