PSCHENT PARTY AU MIDEM

Le label électro Pschent organise ce mercredi 22 janvier, une soirée parrainée par RFI au Midem à Cannes. Hormis des DJs aussi fameux que Charles Schilling, Albert de Paname ou Stéphane Pompougnac, est invité, en voisin, Jack de Marseille. L'occasion pour RFI Musique de revenir sur la sortie récente du premier album de Jack, intitulé Free My Music.

Portrait de Jack de Marseille

Le label électro Pschent organise ce mercredi 22 janvier, une soirée parrainée par RFI au Midem à Cannes. Hormis des DJs aussi fameux que Charles Schilling, Albert de Paname ou Stéphane Pompougnac, est invité, en voisin, Jack de Marseille. L'occasion pour RFI Musique de revenir sur la sortie récente du premier album de Jack, intitulé Free My Music.

Jack de Marseille frise la quarantaine, mais passe encore la plupart de ses nuits sur les pistes de danse de Shanghai, New York, Amsterdam ou Marseille. Après un peu plus de 15 ans de pérégrinations dans la galaxie  techno-rave, Jack de Marseille, DJ de son état, vient de sortir son premier album. House, techno, dub ou electro-funk, Free My Music est d’abord un album modeste qui lui ressemble.

Il voulait être vétérinaire. Il est devenu prof de tennis et c’est finalement un séjour à l’armée qui l’a convaincu d’opter pour l’uniforme de DJ. "Pendant que j’étais sous les drapeaux, un de mes amis m’envoyait des cassettes de nouveautés, j’ai commencé à les passer dans la chambrée et ça a plu!" sourit aujourd’hui Jack, qui avoue avoir toujours été le premier à se déhancher sur les pistes. Longue silhouette filiforme, petite crête pré-David Beckham sur la tête, menton orné d’un long bouc et bonnes manières en bandoulière, Jack de Marseille slalome aujourd’hui entre les grands hôtels de Milan, Anvers ou Paris, avec pour seul bagage sa mallette remplie de vinyls.

Loin des bidasses et des soirées underground des années 80, il est aujourd’hui l’un des piliers de la scène électronique française. Si maintenant, le Marseillais jouit d’une telle notoriété, c’est qu’il a fait partie des premiers ravers français des années80, à l’instar de Laurent Garnier ou de Manu le Malin. "Au début 1986, j’ai d’abord rencontré un son, grâce à la radio et à la presse. Un choc. J’étais fasciné par la mise en avant des Charley (des cymbales) : ce tsss, tsss obsédant. Puis, j’ai découvert les rave, raconte Jack. Ces fêtes représentaient un espace de liberté d’expression dans des lieux insolites, avec des performances artistiques, de la peinture, de la sculpture et bien sûr des œuvres musicales concoctées avec des synthétiseurs et des boîtes à rythmes".

Le jeune Jacques Garetta, nourri de "musiques noires", de soul, funk, hip hop et de rock australien version années 70, devient alors un habitué de ces soirées plus ou moins légales qui, à l’époque, se déroulaient en pleine nature. Quelques années plus tard, en 1992, celui que l’on appelle encore DJ Jack organise les premières raves à Marseille, à la Friche Belle de Mai.

C’est à peu près à la même époque que ce fauve, habitué des faunes nocturnes et connu pour ses mixes à trois platines (le meilleur moyen de ne pas relâcher l’intensité), est invité à se produire à la première Rave des Transmusicales de Rennes. "Je garde un excellent souvenir de cette première rave un peu institutionnelle qui symbolise l’ouverture des Trans aux musiques électroniques. En tant que jeune DJ français c’était un honneur d’être là aux côtés de The Orb, Underground Resistance, Frankie Bones, d’artistes influents de la scène de Detroit, de Manchester ou de New York." souligne Jack. Il y a dix ans, point de French Touch ou de renommée du son tricolore… même les galettes étaient encore assez difficiles à trouver dans l’Hexagone.

Lorsqu’il ouvre sa propre boutique dans la cité phocéenne en 1995, Jack de Marseille veut justement en finir avec cette situation et permettre aux autres DJs marseillais de s’approvisionner. "Pendant des années, j’avais dû acheter mes vinyls et mes magazines spécialisés par correspondance à Lille ou monter à Paris pour écouter des nouveautés se souvient Jack. Ouvrir une boutique, c’était donc une suite logique de ma passion pour cette musique. Je voulais monter un collectif et devenir le relais de cette scène originale en distribuant ce son à Marseille. Depuis, la musique électronique a fusionné avec d’autres musiques, elle est devenue plus officielle."

Alors que DJ Jack commence à se faire un nom, il est invité à venir défendre de façon officielle les raves et ce que l’on appelle alors la techno, lors d'une d’une émission télévisée animée par Jean-Marie Cavada, La Marche du Siècle. C’est à l’issue de cet échange "sur les drogues, la fête, et trop peu sur la musique et la façon de la faire" que Jack devient Jack de Marseille puisque c’est sous ce nom qu’il a été présenté aux millions de téléspectateurs.

Après une participation remarquée à la compilation French Session 5, l’homme de Marseille fonde son propre label, Wicked Music en 2001. Il ne reste plus à Jack qu’à franchir le cap de l’album. C’est donc chose faite un an plus tard, en 2002, avec son premier essai intitulé Free My Music. Dès le premier titre, en anglais SVP, You make Me Feel So Good, cet album indique l’orientation: essentiellement le dancefloor. Soutenu par des incursions percussives, cet opus oscille entre les différentes strates de la musiques électroniques : house, deep, techno, jungle, breakbeat, électro-funk et dub new school se succèdent au fil des titres. "Les gens qui me suivent depuis pas mal d’années se reconnaîtront dans cet éclectisme, analyse Jack. Je n’ai pas voulu révolutionner la musique, j’ai juste fait un album humble, qui me ressemble." Mélange de groove et de rythmes funky, de boucles hypnotiques et de dynamisme, cet album résume les dix années que Mr de Marseille a passé à enflammer des soirées.

Pourtant, cet "album de DJ" n’a pas été composé à coup de bidouillages informatiques mais bien "à l’ancienne", avant tout sur des claviers. "J‘ai une approche de musicien car j’ai fait beaucoup de solfège et je suis assez instinctif. J’ai besoin de jouer, je ne peux pas rester quatre heures sur un écran à triturer le son" raconte Jack, avant d’évoquer l’inspiration que ses différents voyages ont pu lui procurer pour composer l’album. Bien avant de sortir cet album, notre Marseillais a arpenté les clubs et pistes de nombreux pays. Son CV stipule qu’il a été DJ résident au Rex, au More à Amsterdam, au Café d’Anvers, au Weetamix à Genève, etc. Le temps d’apprécier comment sont perçus les petits Français et la touche française aujourd’hui dans l’électronique mondiale: "Plutôt bien ! Même si avant 1995 on nous riait au nez. C’était avant les gros succès de Ludovic Navarre, Laurent Garnier, puis des Daft Punk. Aujourd’hui, on nous respecte beaucoup. Ce n’est pas pour rien que Madonna est allée chercher Mirwais. Je crois qu’il y a un vrai savoir-faire français en électronique, et puis la France symbolise toujours le bon goût et le romantisme à travers sa culture, sa gastronomie, et donc aussi sa musique…".

Jack de Marseille Free My Music (Wicked Music/Wagram Electronic) 2002

Elodie  Maillot

C’est à peu près à la même époque que ce fauve, habitué des faunes nocturnes et connu pour ses mixes à trois platines (le meilleur moyen de ne pas relâcher l’intensité), est invité à se produire à la première Rave des Transmusicales de Rennes. "Je garde un excellent souvenir de cette première rave un peu institutionnelle qui symbolise l’ouverture des Trans aux musiques électroniques. En tant que jeune DJ français c’était un honneur d’être là aux côtés de The Orb, Underground Resistance, Frankie Bones, d’artistes influents de la scène de Detroit, de Manchester ou de New York." souligne Jack. Il y a dix ans, point de French Touch ou de renommée du son tricolore… même les galettes étaient encore assez difficiles à trouver dans l’Hexagone.

Lorsqu’il ouvre sa propre boutique dans la cité phocéenne en 1995, Jack de Marseille veut justement en finir avec cette situation et permettre aux autres DJs marseillais de s’approvisionner. "Pendant des années, j’avais dû acheter mes vinyls et mes magazines spécialisés par correspondance à Lille ou monter à Paris pour écouter des nouveautés se souvient Jack. Ouvrir une boutique, c’était donc une suite logique de ma passion pour cette musique. Je voulais monter un collectif et devenir le relais de cette scène originale en distribuant ce son à Marseille. Depuis, la musique électronique a fusionné avec d’autres musiques, elle est devenue plus officielle."

Alors que DJ Jack commence à se faire un nom, il est invité à venir défendre de façon officielle les raves et ce que l’on appelle alors la techno, lors d'une d’une émission télévisée animée par Jean-Marie Cavada, La Marche du Siècle. C’est à l’issue de cet échange "sur les drogues, la fête, et trop peu sur la musique et la façon de la faire" que Jack devient Jack de Marseille puisque c’est sous ce nom qu’il a été présenté aux millions de téléspectateurs.

Après une participation remarquée à la compilation French Session 5, l’homme de Marseille fonde son propre label, Wicked Music en 2001. Il ne reste plus à Jack qu’à franchir le cap de l’album. C’est donc chose faite un an plus tard, en 2002, avec son premier essai intitulé Free My Music. Dès le premier titre, en anglais SVP, You make Me Feel So Good, cet album indique l’orientation: essentiellement le dancefloor. Soutenu par des incursions percussives, cet opus oscille entre les différentes strates de la musiques électroniques : house, deep, techno, jungle, breakbeat, électro-funk et dub new school se succèdent au fil des titres. "Les gens qui me suivent depuis pas mal d’années se reconnaîtront dans cet éclectisme, analyse Jack. Je n’ai pas voulu révolutionner la musique, j’ai juste fait un album humble, qui me ressemble." Mélange de groove et de rythmes funky, de boucles hypnotiques et de dynamisme, cet album résume les dix années que Mr de Marseille a passé à enflammer des soirées.

Pourtant, cet "album de DJ" n’a pas été composé à coup de bidouillages informatiques mais bien "à l’ancienne", avant tout sur des claviers. "J‘ai une approche de musicien car j’ai fait beaucoup de solfège et je suis assez instinctif. J’ai besoin de jouer, je ne peux pas rester quatre heures sur un écran à triturer le son" raconte Jack, avant d’évoquer l’inspiration que ses différents voyages ont pu lui procurer pour composer l’album. Bien avant de sortir cet album, notre Marseillais a arpenté les clubs et pistes de nombreux pays. Son CV stipule qu’il a été DJ résident au Rex, au More à Amsterdam, au Café d’Anvers, au Weetamix à Genève, etc. Le temps d’apprécier comment sont perçus les petits Français et la touche française aujourd’hui dans l’électronique mondiale: "Plutôt bien ! Même si avant 1995 on nous riait au nez. C’était avant les gros succès de Ludovic Navarre, Laurent Garnier, puis des Daft Punk. Aujourd’hui, on nous respecte beaucoup. Ce n’est pas pour rien que Madonna est allée chercher Mirwais. Je crois qu’il y a un vrai savoir-faire français en électronique, et puis la France symbolise toujours le bon goût et le romantisme à travers sa culture, sa gastronomie, et donc aussi sa musique…".

Jack de Marseille Free My Music (Wicked Music/Wagram Electronic) 2002