EMILE ET IMAGES

Dans les années 80, les groupes toulousains Gold et Images marquent séparément l’époque. Stars d’une décennie, ils devront attendre la fin des années 90 pour renouer avec le succès grâce à deux albums (un medley et un live), griffés désormais sous l’appellation unique Emile et Images. Toujours devant, leur nouvel opus totalement inédit est aujourd'hui disponible dans les bacs.

Le retour des revenants

Dans les années 80, les groupes toulousains Gold et Images marquent séparément l’époque. Stars d’une décennie, ils devront attendre la fin des années 90 pour renouer avec le succès grâce à deux albums (un medley et un live), griffés désormais sous l’appellation unique Emile et Images. Toujours devant, leur nouvel opus totalement inédit est aujourd'hui disponible dans les bacs.

Ingrate profession que celle de chanteur à succès. Dans la deuxième moitié des années 80, Gold et Images deux groupes qui ont vu le jour dans la ville rose explosent littéralement. Leurs tubes respectifs (Capitaine Abandonné, Ville de Lumière pour Gold. Les Démons de Minuit, Le Cœur en Exil, Maîtresse… pour Images) squattent les programmations des FM naissantes et les conduisent de salles en salles dans un tour de France à rallonge. Ces maillots jaunes de la variété connaissent la gloire et les honneurs, invités en prime time sur les plateaux de télévision où ils se croisent souvent, ils accumulent chacun de leurs côtés les Disques d’or.

Succès quand tu nous tiens ! Malheureusement, le succès est comme l’amour à cette époque, volage. En 1990, Emile le chanteur, couvert d’or, quitte Gold, groupe dont il ne pourra plus utiliser le nom. Exilé à Los Angeles pour enregistrer l’album de ses rêves, il travaille avec la crème des musiciens de la Côte Ouest. Amazonie, le single extrait ne se vendra qu’à 45 000 exemplaires. Le résultat n’est évidemment pas à la hauteur des espérances et couvre à peine les frais de productions. Emile, abandonné, ne quitte pas pour autant le navire et tout en écrivant des chansons pour d’autres, il enregistre un nouvel opus qui sortira au début de la Guerre du Golfe. Nouveau bide. La déception est forte et le chanteur passe la main se contentant juste de quelques galas dans des discothèques pour boucler des fins de mois qui si elles ne sont pas difficiles, ont tout de même perdu le faste des années passées.

Pour Images, le story-board est presque calqué sur le même schéma. Leur Démons de Minuit paru durant l’été 86 s’est écoulé à plus de 2,5 millions de 45 tours. Il restera 13 semaines consécutives en tête du Top 50. L’album qui suit, truffé de tubes (Corps à Corps, Le Cœur en Exil, Maîtresse, Quand la Ville Tourne, Enfants des Rizières), leur permet de tourner trois ans sans pratiquement aucune interruption. Leur deuxième album commercialisé au début des années 90 fait un flop. "Pour le premier nous avions été porté par les radios, mais quand le rap et la techno ont commencé à entrer sur les play-lists des radios, nous n’étions plus, l’un comme l’autre, au goût du jour" analyse Jean-Louis Pujade d’Images avec justesse. Sans rancœur ou animosité, il revient sur ces années : "Evidemment, ça a été plus dur qu’à nos débuts. Mais on y croyait toujours. C’est notre passion et ce ne sont pas des flop fussent-ils à répétition, qui allaient nous décourager. De toutes façons, ça prend autant de temps de faire un disque qui ne marche pas qu’un qui marche.".

Du medley à l’Olympia

"Un jour, on a eu l’idée du medley de nos répertoires respectifs" raconte Emile. "En fait, le rapprochement était assez naturel. On vivait dans la même région, on avait connu les mêmes expériences, le même succès et le même oubli" Si leur première maquette attire l’oreille de plusieurs maisons de disques, personne n’imagine alors que cet enchevêtrement de chansons dépassera une fois commercialisé les 2 millions de copies vendues. "Même nous avons été surpris par ce succès. On n’en espérait pas autant" sourit Jean-Louis Pujade.

Inévitablement, ce retour avec les honneurs déclenche une nouvelle avalanche de tournées en France, mais aussi en Suisse et Belgique, couronnée par un concert parisien à l’Olympia, cette fantastique adresse que tout musicien espère voir figurer un jour sur sa feuille de route. Eux doubleront ce bonheur avec un live à l’Olympia diffusé dans la foulée en CD (300.000 ventes), mais aussi en DVD et en VHS. "C’était le bonheur" se souvient Jean-Louis, qui n’a gardé aucune rancœur ou aigreur des années moins faciles, mais qui apprécie de remettre les pendules à l’heure comme en témoigne le titre au signifié explicite de leur nouvel opus : Toujours Devant.

L’épreuve du feu

C’est donc porté par cette euphorique renaissance qu’Emile, Mario, Jean-Louis et François Porterie leur ingénieur du son qui avait déjà écrit par le passé le très "successfull" Plus près des Etoiles, ébauchent leur premier véritable opus. "A nous qui avions beaucoup tourné avant d’entrer en studio, il nous semblait important que ces morceaux aient la couleur du live, qu’ils s’approchent du son de la scène, qu’ils soient plus rock, plus musclés" reprend Jean-Louis Pujade.

Retour au studio Condorcet de Toulouse où avait été enregistrée leur première collaboration ensemble. Pas par superstition mais par confort, pour le plaisir de se retrouver comme à la maison, à deux pas, entourés, choyés, dorlotés. Cette proximité aurait pu leur être fatale, car si la veille de l’explosion de l’usine AZF, ils n’avaient pas été en concert, ils auraient certainement pris la voiture pour se rendre en studio non loin de l’usine dont le nom est désormais synonyme d’effroi et de terreur. "Nous étions chacun chez soi, quand ça a fait bang comme si un avion franchissait le mur du son dans ton salon" relate Jean-Louis Pujade. "Et encore, nous habitons tous entre 20 et 40 kms d’AZF. Forcément, immédiatement, tu as peur pour tes proches, tes amis." Cette peur, Emile et Images ont cherché à la transcrire en mots. En vain. "Ou ça ne sonnait pas comme nous aurions aimé ou cela avait des airs récupérateurs qui ne collent pas à nos personnalités" commente le trio. C’est Maxime Le Forestier, qui en leur confiant le texte de Mélusine, leur permettra d’aborder cette page noire de l’histoire récente de la ville rose. "Comme Jean-Jacques Goldman qui signe Et tout recommencerait, nous avons rencontré Maxime lors de l’édition 2002 des Enfoirés au profit des Restos du Cœur. C’est là qu’on leur a demandé, car nous avions vraiment envie de travailler avec eux. Nous n’étions pas très fiers d’autant que nous leur donnions carte blanche. Ils avaient juste la musique. Quand Maxime a rendu sa copie, il nous a parlé de "caresse" pour Toulouse. C’est un texte sensible." L’adjectif convient parfaitement à l’album. Sensible et fédérateur, deux qualités souvent absentes de la production discographique de nos jours.

Toujours Devant, tourne la page du bon côté et ne retient que le plaisir d’être ensemble pour partager ses nouvelles mélodies accrocheuses et familières que l’on retient sans même y penser, pour partager avec tous, les anciens fans qui n'ont pas oublié et les nouveaux qui comme Emile et Images rêvent d’être toujours devant, au premier rang de leurs concerts.

Emile et Images Toujours devant (Une Musique) 2003

Squaaly

Du medley à l’Olympia

"Un jour, on a eu l’idée du medley de nos répertoires respectifs" raconte Emile. "En fait, le rapprochement était assez naturel. On vivait dans la même région, on avait connu les mêmes expériences, le même succès et le même oubli" Si leur première maquette attire l’oreille de plusieurs maisons de disques, personne n’imagine alors que cet enchevêtrement de chansons dépassera une fois commercialisé les 2 millions de copies vendues. "Même nous avons été surpris par ce succès. On n’en espérait pas autant" sourit Jean-Louis Pujade.

Inévitablement, ce retour avec les honneurs déclenche une nouvelle avalanche de tournées en France, mais aussi en Suisse et Belgique, couronnée par un concert parisien à l’Olympia, cette fantastique adresse que tout musicien espère voir figurer un jour sur sa feuille de route. Eux doubleront ce bonheur avec un live à l’Olympia diffusé dans la foulée en CD (300.000 ventes), mais aussi en DVD et en VHS. "C’était le bonheur" se souvient Jean-Louis, qui n’a gardé aucune rancœur ou aigreur des années moins faciles, mais qui apprécie de remettre les pendules à l’heure comme en témoigne le titre au signifié explicite de leur nouvel opus : Toujours Devant.

L’épreuve du feu

C’est donc porté par cette euphorique renaissance qu’Emile, Mario, Jean-Louis et François Porterie leur ingénieur du son qui avait déjà écrit par le passé le très "successfull" Plus près des Etoiles, ébauchent leur premier véritable opus. "A nous qui avions beaucoup tourné avant d’entrer en studio, il nous semblait important que ces morceaux aient la couleur du live, qu’ils s’approchent du son de la scène, qu’ils soient plus rock, plus musclés" reprend Jean-Louis Pujade.

Retour au studio Condorcet de Toulouse où avait été enregistrée leur première collaboration ensemble. Pas par superstition mais par confort, pour le plaisir de se retrouver comme à la maison, à deux pas, entourés, choyés, dorlotés. Cette proximité aurait pu leur être fatale, car si la veille de l’explosion de l’usine AZF, ils n’avaient pas été en concert, ils auraient certainement pris la voiture pour se rendre en studio non loin de l’usine dont le nom est désormais synonyme d’effroi et de terreur. "Nous étions chacun chez soi, quand ça a fait bang comme si un avion franchissait le mur du son dans ton salon" relate Jean-Louis Pujade. "Et encore, nous habitons tous entre 20 et 40 kms d’AZF. Forcément, immédiatement, tu as peur pour tes proches, tes amis." Cette peur, Emile et Images ont cherché à la transcrire en mots. En vain. "Ou ça ne sonnait pas comme nous aurions aimé ou cela avait des airs récupérateurs qui ne collent pas à nos personnalités" commente le trio. C’est Maxime Le Forestier, qui en leur confiant le texte de Mélusine, leur permettra d’aborder cette page noire de l’histoire récente de la ville rose. "Comme Jean-Jacques Goldman qui signe Et tout recommencerait, nous avons rencontré Maxime lors de l’édition 2002 des Enfoirés au profit des Restos du Cœur. C’est là qu’on leur a demandé, car nous avions vraiment envie de travailler avec eux. Nous n’étions pas très fiers d’autant que nous leur donnions carte blanche. Ils avaient juste la musique. Quand Maxime a rendu sa copie, il nous a parlé de "caresse" pour Toulouse. C’est un texte sensible." L’adjectif convient parfaitement à l’album. Sensible et fédérateur, deux qualités souvent absentes de la production discographique de nos jours.

Toujours Devant, tourne la page du bon côté et ne retient que le plaisir d’être ensemble pour partager ses nouvelles mélodies accrocheuses et familières que l’on retient sans même y penser, pour partager avec tous, les anciens fans qui n'ont pas oublié et les nouveaux qui comme Emile et Images rêvent d’être toujours devant, au premier rang de leurs concerts.

Emile et Images Toujours devant (Une Musique) 2003

Squaaly

L’épreuve du feu

C’est donc porté par cette euphorique renaissance qu’Emile, Mario, Jean-Louis et François Porterie leur ingénieur du son qui avait déjà écrit par le passé le très "successfull" Plus près des Etoiles, ébauchent leur premier véritable opus. "A nous qui avions beaucoup tourné avant d’entrer en studio, il nous semblait important que ces morceaux aient la couleur du live, qu’ils s’approchent du son de la scène, qu’ils soient plus rock, plus musclés" reprend Jean-Louis Pujade.

Retour au studio Condorcet de Toulouse où avait été enregistrée leur première collaboration ensemble. Pas par superstition mais par confort, pour le plaisir de se retrouver comme à la maison, à deux pas, entourés, choyés, dorlotés. Cette proximité aurait pu leur être fatale, car si la veille de l’explosion de l’usine AZF, ils n’avaient pas été en concert, ils auraient certainement pris la voiture pour se rendre en studio non loin de l’usine dont le nom est désormais synonyme d’effroi et de terreur. "Nous étions chacun chez soi, quand ça a fait bang comme si un avion franchissait le mur du son dans ton salon" relate Jean-Louis Pujade. "Et encore, nous habitons tous entre 20 et 40 kms d’AZF. Forcément, immédiatement, tu as peur pour tes proches, tes amis." Cette peur, Emile et Images ont cherché à la transcrire en mots. En vain. "Ou ça ne sonnait pas comme nous aurions aimé ou cela avait des airs récupérateurs qui ne collent pas à nos personnalités" commente le trio. C’est Maxime Le Forestier, qui en leur confiant le texte de Mélusine, leur permettra d’aborder cette page noire de l’histoire récente de la ville rose. "Comme Jean-Jacques Goldman qui signe Et tout recommencerait, nous avons rencontré Maxime lors de l’édition 2002 des Enfoirés au profit des Restos du Cœur. C’est là qu’on leur a demandé, car nous avions vraiment envie de travailler avec eux. Nous n’étions pas très fiers d’autant que nous leur donnions carte blanche. Ils avaient juste la musique. Quand Maxime a rendu sa copie, il nous a parlé de "caresse" pour Toulouse. C’est un texte sensible." L’adjectif convient parfaitement à l’album. Sensible et fédérateur, deux qualités souvent absentes de la production discographique de nos jours.

Toujours Devant, tourne la page du bon côté et ne retient que le plaisir d’être ensemble pour partager ses nouvelles mélodies accrocheuses et familières que l’on retient sans même y penser, pour partager avec tous, les anciens fans qui n'ont pas oublié et les nouveaux qui comme Emile et Images rêvent d’être toujours devant, au premier rang de leurs concerts.

Emile et Images Toujours devant (Une Musique) 2003

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