Silmarils pour la vie
Ils avaient surpris tout le monde avec leur album précédent Vegas ’76, un album atypique sortant aisément de leurs influences rock et fusion. Emergeait le tube Va y'avoir du sport qui pouvait laisser penser que le groupe voulait flirter avec la variété. Avec leur nouvel album 4LifE, Silmarils livre la bande son idéale des contestations actuelles. Percussif et frondeur.
Carambolage rock et hip hop.
Ils avaient surpris tout le monde avec leur album précédent Vegas ’76, un album atypique sortant aisément de leurs influences rock et fusion. Emergeait le tube Va y'avoir du sport qui pouvait laisser penser que le groupe voulait flirter avec la variété. Avec leur nouvel album 4LifE, Silmarils livre la bande son idéale des contestations actuelles. Percussif et frondeur.
Après un album aussi atypique dans votre discographie que Vegas’76, pourquoi ce retour à un son plus brut ?
Vegas était l’album que nous rêvions de faire. Notre envie américaine. La tournée qui a suivi fut très longue, deux ans, et au fil du temps nous avions de nouveau des choses à dire. A tel point que c’est devenu presque vital. Ce qui se passait autour de nous nous faisait réagir, on en a fait des chansons. C’est notre thérapie de groupe.
Vous avez prouvé sur Vegas que vous étiez aussi de vrais musiciens, était-ce plus facile de revenir à un album carré ?
Oui, peut-être. C’est vrai qu’avec Vegas, nous avons prouvé notre capacité à composer de vrais morceaux, en dehors des grosses guitares. Et puis, j’aime bien les groupes qui se remettent en cause, comme Radiohead, ceux qui partent un peu dans toutes les directions, capables de travailler dans un système mais aussi d’en changer.
4Life aurait-il été différent si Vegas n’avait pas marché ou existé ?
Avant tout, 4Life découle essentiellement de la tournée qui a suivi la sortie de Vegas. Les morceaux ont été adaptés au live. Cette période nous a redonné le goût des grosses machines saturées. Même ceux de Vegas ont été transformés. Spontanément, nous nous somme tournés vers un son plus percussif, hargneux et crade. C’est notre façon de fonctionner, à l’envie, spontanément.
Vous avez produit cet album, est-ce plus que jamais l’esprit punk, "do it yourself",de Silmarils ?
Depuis Vegas, c’est important pour nous de s’occuper d’un maximum de choses, la production, l’enregistrement… C’était ici encore plus bénéfique dans la mesure où l’on avait plus de temps, et que nous disposions de notre propre studio. Avec cette indépendance, vient l’apprentissage de l’autogestion. Mais rester à la maison n’est pas un repli sur soi, c’est une mission, pas une dispersion. C’est pourquoi l’album est plus tendu.
Vous n’avez pas l’impression de jouer quelques fois la contestation facile ?
C’est ce qu’on s’est dit à un moment, comment s’exprimer sans être chiant ou trop sérieux? C’est le rôle des titres fun, dynamiter ces côtés-là, éviter non plus de tomber dans le grand-guignol Elmer Food Beat.
Après quatre albums, vous prenez plaisir à régler quelques comptessur certains morceaux ?
Un peu, c’est surtout vrai que pour ceux qui ne croyaient pas en nous au début, nous disaient d’arrêter. Sachant qu’ils ne sont plus là aujourd’hui et que sort notre quatrième disque, forcément, on rigole.
Votre travail avec Fabien Layni pour le titre Pour Ça résume bien vos deux influences majeures, rock et rap. Pourquoi ne lui avoir confié qu’un morceau ?
C’est son expérience et ses compétences dans le hip-hop, avec B.O.S.S (label de Joey Starr, ndlr), qui nous intéresse, pas son travail dans le métal avec Pleymo sur l’album Medecine Cake. 4Life est d’ailleurs notre disque le plus hip-hop, avec une attention toute particulière sur les rythmes notamment. Mélanger métal et hip-hop, mais avec une vraie batterie, une vraie guitare avec lesquelles s’associent maintenant de vraies mélodies, alors qu’elles s’apparentaient précédemment à des gimmicks. C’est un des héritages de Vegas, elles sont beaucoup mieux construites, plus efficaces. Le résultat est un mélange de deux univers très durs. Mais ce traitement hip-hop ne s’imposait que sur ce morceau. Sur les autres, c’est une approche différente.
Le mixage a été une nouvelle fois confié à Clive Martin, cela fait partie de votre volonté de rester en famille ?
C’est vrai que l’on se connaît bien. On venait de travailler ensemble sur le groupe Superbus, la collaboration s’est prolongée naturellement pour 4Life. Pas besoin de se parler, on se comprend sans trop en dire.
Après trois ans d’absence et par rapport à la nouvelle vague de groupes rock français, comment vous situez-vous ?
Plus il y a de groupes à guitares, mieux le rock se portera. Cette énergie nouvelle nous fait vraiment plaisir car c’est tellement difficile de faire du rock en France. Ça reste majoritairement ce que l’on écoute, avec beaucoup de hip-hop.
A l’écoute du disque, on imagine que la tournée sera tout aussi relevée…
Le premier single sera On N’Est Pas Comme Ça. On fait quelques dates au début de l’été et une tournée en octobre. Mais on va reprendre l’entraînement, parce que les morceaux, tant au niveau du chant que des parties de guitares, sont très exigeants physiquement. Mais c’est clair, va y avoir du sport.
Le site internet de Vegas 76 était très riche, avec des photos, une interactivité amusante sur votre séjour à L.A. C’est un média que vous souhaitez continuer à privilégier ?
Le site internet est en refonte totale. Il tournera autour du concept de la Silmarils’ City, un peu dans le genre Vice City (jeu vidéo dans lequel le joueur incarne un délinquant avec pour but de gravir les échelons d’une organisation mafieuse, ndlr). Il y aura plein de trucs, ce sera agencé en quartiers. Contrairement à précédemment où nous souhaitions changer d’univers en permanence, ce site sera la base évolutive à un vrai site d’informations sur le groupe, avec des news, du merchandising, des photos… Et notamment une rubrique "Show your Teets" (montre tes seins). Ce genre de trucs existe pourtant aux Etats-Unis depuis des années. Souvenez-vous des festivals où ces nanas soulèvent leur t-shirt et montrent leurs seins. Par contre, aucun "Dick Contest" (concours de bites) ne verra le jour, pas la peine d’envoyer les photos !
Silmarils 4Life (Warner)