VU D’AILLEURS Décembre 2003
Loin des Piaf et autres Aznavour, la génération des trentenaires célèbre le retour de ses hérauts. Il y en a pour tout le monde : de la chanson avec Patricia Kaas, du rap avec MC Solaar, de la musique électronique avec Daft Punk.
Kaas, Solaar, Daft Punk: trois images de la France d’aujourd’hui
Loin des Piaf et autres Aznavour, la génération des trentenaires célèbre le retour de ses hérauts. Il y en a pour tout le monde : de la chanson avec Patricia Kaas, du rap avec MC Solaar, de la musique électronique avec Daft Punk.
Pour les étrangers, elle est notre nouvelle Edith Piaf. Patricia Kaas, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, nous avait laissé sur l’image langoureuse d’une chanteuse de piano bar dans le film de Claude Lelouch, Ladies And Gentlemen. Dans certains pays où le film est projeté (comme les Etats-Unis) et où Patricia Kaas n’est qu’une illustre inconnue, c’est une découverte. Pour les autres, c’est un retour. Son nouvel album, Sexe fort, vient de sortir en Europe chez Columbia et confirme que l’artiste est de loin la Française la plus populaire en Allemagne, "dans une époque où Juliette Gréco réapparaît comme la dernière survivante du temps héroïque de la chanson", note le Frankfurter Allgemeine Zeitung (5/12/2003).
Mais les nouvelles chansons de la Dame, plus rock, ne font pas l’unanimité pour autant. Le chroniqueur du quotidien suisse 24 Heures (2/12) s’enthousiasme pour le renouveau de la chanson française pour mieux regretter qu’il "ne semble pas toucher les stars de la variété. Avec Patricia Kaas, cela confine au gâchis. La brochette de compositeurs coupables de ce Sexe fort se révèlent incapables de signer un texte pertinent ou une mélodie susceptible d’exhausser le grain de voix pourtant prodigieux de la demoiselle. Goldman, Obispo, Cabrel, Bertignac ressassent des musiquettes périmées rock FM lourdaud et ballades émollientes". Sexe fort vient d’entrer 72ème dans le Top 100 allemand, un début timide par rapport aux prédécesseurs qui frappaient régulièrement le Top 20. Toutefois, le succès médiatique de Patricia Kaas outre-Rhin ne se dément pas. Elle a même récemment bénéficié d’un coup de pouce inattendu de Johannes Rau lui-même. "La chanteuse française Patricia Kaas a obtenu la Croix d’Officier de l’Ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne", nous apprend Der Musikmarkt (25/11/2003), "honorée pour les services rendus à l’amitié franco-allemande(...) L’artiste a reçu cette distinction des mains de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris ".
Désormais trentenaire et établi, MC Solaar a sorti un nouvel album que d’autres appelleraient celui de la maturité. En fait, le joueur de mots paraît simplement plus sombre. "Sur ça me hante, il se met par exemple dans la peau d’un sans papier, avant d’évoquer la peur d’un homme dont la ville est bombardée" (La vie est belle), commente le correspondant canadien de l’Associated Press. "A la fois ludique et engagé, Mach 6 offre aussi une belle palette de styles musicaux rap, électronique, jazz, africains (Hijo de Africa), indiens (Au pays de Gandhi) et orientaux. On note même la présence des Petits Chanteurs d’Asnières et de l’Orchestre de Moscou qui assure les accompagnements classiques. "
Comme sa compatriote Patricia Kaas, MC Solaar sait occuper l’espace médiatique. On voit ainsi beaucoup, ces jours-ci, le rappeur et sa belle, Chloé. Explications du Tiroler Tageszeitung (Autriche, 9/12/2003) : " MC Solaar, 34 ans, Claude M’Barali pour l’état civil, a épousé Chloé Bensemoun, 24 ans, dimanche dernier à Chantilly, dans le nord de Paris." Le couple attend un enfant "pour le printemps prochain". Détail amusant : en épousant mademoiselle Bensemoun, l’auteur de Gangster moderne vient d’entrer "dans une famille qui possède des hôtels de luxe et plusieurs casinos en France".
C’est bien connu, les Daft Punk ne sont jamais là où on les attend. En octobre dernier, sortait dans de nombreux pays Interstella 5555, un manga dont ils ont signé la bande son et qui avait été présenté en mai dernier à Cannes en exclusivité mondiale. En décembre, le duo français le plus célèbre au monde réapparaissait par la petite porte dans les bacs des disquaires avec Daft Club (EMI), un album de remixes de leurs propres morceaux. "Daft Club suggère que Discovery, leur dernier enregistrement de 2001, contenait un grand album qui quelque part ne serait jamais sorti", croît deviner le Guardian (Grande-Bretagne, 28/11/2003). Il faut dire que "ces trésors" sont passés entre les mains expertes de "The Neptunes, Basement Jaxx, The Demon et d’autres", énumère le Evening Gazette (5/12/2003).
Quoiqu’il en soit, en attendant 2004, cette fin d’année, qui unit chanson, rap et techno, s’annonce bien consensuelle. Trêve des confiseurs oblige.
Gilles Rio
C’est bien connu, les Daft Punk ne sont jamais là où on les attend. En octobre dernier, sortait dans de nombreux pays Interstella 5555, un manga dont ils ont signé la bande son et qui avait été présenté en mai dernier à Cannes en exclusivité mondiale. En décembre, le duo français le plus célèbre au monde réapparaissait par la petite porte dans les bacs des disquaires avec Daft Club (EMI), un album de remixes de leurs propres morceaux. "Daft Club suggère que Discovery, leur dernier enregistrement de 2001, contenait un grand album qui quelque part ne serait jamais sorti", croît deviner le Guardian (Grande-Bretagne, 28/11/2003). Il faut dire que "ces trésors" sont passés entre les mains expertes de "The Neptunes, Basement Jaxx, The Demon et d’autres", énumère le Evening Gazette (5/12/2003).
Quoiqu’il en soit, en attendant 2004, cette fin d’année, qui unit chanson, rap et techno, s’annonce bien consensuelle. Trêve des confiseurs oblige.
