L’année antillaise
Tout au long de l’année 2003, RFI Musique a tenté de se faire l’écho de l’actualité musicale antillaise. Des vedettes comme Jocelyne Beroard aux producteurs heureux du tube Laisse parler les gens, la création reste importante alors que d’aucun prédisent la fin du zouk. C’est pour nous l’occasion de faire le point avec Claudy Siar, animateur de Couleurs Tropicales sur RFI, sur l’état de ce courant musical majeur et de proposer la relecture des articles consacrés au sujet.
Zouk & co
Tout au long de l’année 2003, RFI Musique a tenté de se faire l’écho de l’actualité musicale antillaise. Des vedettes comme Jocelyne Beroard aux producteurs heureux du tube Laisse parler les gens, la création reste importante alors que d’aucun prédisent la fin du zouk. C’est pour nous l’occasion de faire le point avec Claudy Siar, animateur de Couleurs Tropicales sur RFI, sur l’état de ce courant musical majeur et de proposer la relecture des articles consacrés au sujet.
Le zouk est-il mort ?
Ça fait des années qu'on se pose cette question et c'est une drôle de question pour parler de la musique la plus populaire des Antilles, une musique qui est aujourd'hui le ciment de l'identité antillaise. C'est la seule qui fédère toutes les couches de la société antillaise, tous les milieux socio-professionnels, culturels, tous les peuples qui composent les Antilles. C'est aussi une musique qui marque l'émancipation du peuple antillais qui commence à se débarrasser de son complexe de peuple colonisé et du poids de l'esclavage.
Dans le zouk, dans les premières années, on a entendu des textes dans lesquels on parlait de vie quotidienne des gens, des choses qu’auparavant l'on entendait seulement dans le gwoka, la musique traditionnelle guadeloupéenne ou dans le belair, la musique traditionnelle martiniquaise. Aujourd'hui, on est plutôt dans des textes superficiels et légers : l'amour, les rapports entre les hommes et les femmes, un gros problème dans la société antillaise actuelle. C'est vraiment une musique d'émancipation et pour ça, elle ne peut vivre ses derniers instants ! Elle va se transformer, c'est sûr. Elle a déjà beaucoup changé. Il y a plein de déclinaison du zouk. On parle du zouk originel, celui que Kassav a créé. A la fin des années 80, on a eu avec des groupes comme Energy dont le chanteur était Jean-Michel Rotin, le zouk nouvelle génération, puis le zouk r'n'b, le zouk nouvelle vague, le zouk hip hop, etc. Vers la fin des années 80, il y a eu aussi un zouk parisien : des artistes vivant à Paris qui faisaient un zouk qui d'ailleurs ne prenait pas bien aux Antilles.
Un grand courant actuel du zouk ?
Le zouk love. Le zouk originel avait un tempo entre 110 et 130, voire un peu plus. Au fil des années, le tempo s'est ralenti. Aujourd'hui, c'est l'hégémonie du zouk love. C'est le plus dansé. Ça remplace les slow. Aux Antilles, il y avait une tradition de boléro et de slows. Qui dit zouk love dit chanson d'amour. On a des textes qui pour la plupart se ressemblent. C'est difficile d'avoir dans la masse du ZL des choses qui sortent de l'ordinaire. Sauf quelques artistes qui s'inscrivent eux, dans une logique de variété: ce sont des gens qui ont l’esprit beaucoup plus ouvert. Ils écoutent énormément ce qui se fait en variété française ou anglo-saxonne. Ils ont un sens mélodique et un sens du texte qui est loin du cliché du ZL.
Est-ce que le zouk est circonscrit aux Antilles françaises ?
Le premier territoire du zouk aujourd’hui, c’est l’Afrique. C’est elle qui lui a permis de devenir international. Sans l’Afrique, Kassav n’aurait jamais été le groupe qu’il est devenu. Même aux Antilles les gens disaient: «Comment? Kassav remplit des stades en Afrique!». Ce groupe est devenu star en Afrique avant de le devenir aux Antilles.
Aujourd’hui, on le voit à la Réunion, dans le Pacifique, Tahiti ou Nouméa. Le zouk est omniprésent. Même en Espagne, dans les boîtes, il y a des séries zouk. Cet été, Laisse parler les gens a été un des plus gros cartons. En version française, en plus! Il existe en effet une version espagnole.
Les grandes figures actuelles du zouk ?
Jocelyne Labylle, Thierry Cham. Kassav reste au dessus de tous. Jocelyn Béroard en solo était cet été la deuxième meilleure vente aux Antilles après Laisse parler les gens. Il y a aussi Sly mais là, on reste dans le bassin antillais. Même si en Afrique, il y en a qui aiment bien ce qu’il fait. Il a beaucoup d’avenir. Et puis, Princess Lover, grand talent, voix exceptionnelle. Elle a sorti récemment un album zouk teinté de r’n’b. Un véritable carton. Rajoutons que le dernier album de Jean-Michel Rotin est exceptionnel. Dans la production, c’est incroyable. Il n’avait pas fait d’album depuis 1994. Mais il n’arrive pas à trouver son public. Les gens ne so
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