Les artistes qui ont marqué l'Olympia, entre autres

Ils sont venus, ils sont tous là... Excepté un Serge Gainsbourg, quel artiste français n'a pas foulé la scène de l'Olympia ? Souvenirs choisis.

Ils sont venus, ils sont tous là... Excepté un Serge Gainsbourg, quel artiste français n'a pas foulé la scène de l'Olympia ? Souvenirs choisis.

Edith Piaf - Entre elle et le directeur de l'Olympia existe une amitié forte. Il l'a aidée à ses tout débuts ; la chanteuse, qui a enregistré cinq albums dans cette salle, renvoie la balle en chantant à l'Olympia lors de périodes économiquement difficiles pour la salle, par exemple, )à partir du 12 décembre 1960 où elle reste 12 semaines à l'affiche.
Cinq albums live à l'Olympia : 1955, 1956, 1958, 1961, 1962 (EMI/Capitol).

Gilbert Bécaud - avec son record du nombre de passages (27), il est le symbole de la programmation. Il fait l'ouverture du music-hall en 1954 et sa réouverture en 1997. L'Olympia est clairement sa salle fétiche et porte-bonheur. Bécaud est par ailleurs un intime du couple Coquatrix.
Beaucoup d'enregistrements à l'Olympia mais peu d'albums : 1997 (BMG/RCA), compilation des meilleurs moments de 55 à 97 (EMI/Capitol).

Georges Brassens - le Sétois passe souvent à l'affiche de l'Olympia dans les premières années (huit fois) mais souffrant violemment de problèmes rénaux à chaque fois qu'il doit monter sur scène, il abandonne le boulevard des Capucines pour Bobino par superstition. Cependant, ses problèmes de santé ne cesseront jamais… Il était très ami avec Paulette Coquatrix.

Henri Salvador - Coquatrix est l'auteur d'un de ses plus célèbres titres, Clopin Clopant, en 1947. Cependant, il faut attendre 2001 avant que le chanteur octogénaire ne monte sur la célèbre scène ! Une vieille embrouille entre les deux hommes sur le montant de certains cachets a retardé cet instant de près de 50 ans.

Jacques Brel - Brel en peignoir, venant saluer un public qui ne veut pas le lâcher lors de ses adieux d'octobre 1966 : c'est peut-être la soirée la plus forte et la plus célèbre de l'histoire de l'Olympia. En 1964, il impose Amsterdam dont la seule version connue est celle enregistrée lors de ce récital. Pour la petite histoire, Brel était très ami avec Marilyn, la patronne du légendaire bar des coulisses de l'Olympia.
Deux albums à l'Olympia : 1961 et 1964 (Barclay/Universal).

Barbara – Barbara aimait l'Olympia pour, entre autres, sa couleur rouge ("comme le cirque, le théâtre"). Elle n'y a pas chanté avant 1968 mais c'est son récital de 1978 qui demeure dans les annales. La chanteuse s'installe alors dans un hôtel près de la salle, arrive le matin tôt et erre toute la journée entre la scène et sa loge.
Une soirée avec Barbara 1969 et Olympia 78 (Mercury/Universal)

Johnny Hallyday - En 1961, il fait le plein trois semaines pour son tout premier Olympia. Très fidèle à la maison Coquatrix-Boris, il donne 25 concerts bénévolement en 1973 pour remplir les caisses d'un Olympia en difficulté. En 1997, quand Jean-Michel Boris est évincé de la direction de la salle, il prend l'initiative d'une pétition que signe tout le métier. En 2000, il passe les deux mois d'été sur la scène de l'Olympia, 40 ans après son premier passage.
Olympia 62, 64, 67, 2000 (Mercury/Universal).

Léo Ferré - En 1954, il fait la première de Joséphine Baker ! Un choc culturel traumatisant pour l'artiste. Ferré trouve la salle trop commerciale, s'en prend à Coquatrix dans La Mafia… et est absent de la programmation de 1955 à 1972. Mais cette année-là, Ferré s'installe trois semaines seul avec son pianiste Paul Castanier. C'est un succès et une réconciliation.
Récital 1955 (Odéon).

Yves Montand - En 1948, Montand joue dans le Chevalier Bayard à l'Alhambra, une opérette produite par Bruno Coquatrix (avec Henri Salvador). C'est un échec qui garde Montand longtemps loin de l'Olympia. Mais le succès de la salle étant, et les salles anciennes (l'ABC, l'Etoile) fermant, Yves Montand investit finalement le boulevard des Capucines en 1968. C'est un triomphe qui présage du grand retour vers la chanson de Montand en 1981. Pour cette date historique, l'Olympia est plein trois mois avant les représentations. C'est le plus grand succès commercial de la salle.
Olympia 81 (Mercury/Universal)

Dalida - La carrière de la jeune Egyptienne est prise en charge dès ses débuts par le trio gagnant de l'Olympia : Bruno Coquatrix, patron de la salle et animateur d'une émission sur Europe 1 la diffuse. Lucien Morisse, directeur artistique d'Europe 1, devient son Pygmalion. Eddy Barclay, lui signe ses premiers contrats d'enregistrements. Sur cette scène, où elle passe sept fois, elle conquiert Paris

Sheila – En dépit d'une carrière triomphale jusque dans les années 80, Sheila n'a jamais beaucoup touché à la scène. Après un ratage au Zénith en 1985, c'est l'Olympia qui lui permet enfin en 1989, 25 ans après ses débuts, de nouer avec la réussite scénique. Présentée alors comme ses Adieux, cette expérience scénique est rééditée en 1998 et en 2002 à l'Olympia, toujours avec succès.
Live Olympia 98 (Wagram), Jamais deux sans toi, Olympia 2002 (Sony).

Michel Sardou – Après cinq passages entre 1970 et 1976, Sardou privilégie dans les années 80 et 90 les grandes salles peu chaleureuses (Palais des Congrès, Bercy). En 1995, il renoue avec la convivialité et la proximité de son public en restant cinq mois d'affilée en scène. C'est le record de l'Olympia. Il a prévu à nouveau un long retour d'un mois à l'Olympia à l'automne 2004 après une pause de quelques années au profit du théâtre.
Olympia 71, 75, 76, 95 (Trema).

Frédéric François - Cet artiste populaire et discret partage une grande histoire avec l'Olympia. Il y a débuté en 1984 et à chacun de ses passages – neuf en 20 ans -, il draine des milliers de spectateurs. Capable de remplir des Zénith, Frédéric François préfère, par superstition, rester fidèle à l'Olympia.
Olympia 88,90,94,98, 2000, 2002 (MBM/BMG).

Véronique Sanson – Elle fait un premier passage remarqué en 1974 puis revient six fois jusqu'à son très émouvant concert de 2000 en hommage à Michel Berger. En 1994, son passage fait des vagues à cause de la chanson Allah considérée par certains comme mécréante : menace d'attentats, fouille à l'entrée de la salle,...
Live at the Olympia 1976 (WEA)

Vanessa Paradis – "En 1993, elle savait tout faire sans jamais s'être produite sur scène de sa vie" dit d'elle Jean-Michel Boris qui l'adore. Indéniablement, Vanessa Paradis a un peu plus grandi professionnellement à chacun de ses passages - 1993, 2001 - à l'Olympia. Elle y a toujours remporté un franc succès et prouvé son talent à ses détracteurs (surtout en 93).
Live 93 à l'Olympia (Polydor/Universal).

Catherine Pouplain

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