L'OLYMPIA : 50 ANS OU 111 ANS ?

Cet anniversaire n'est pas qu'une cérémonie pailletée mais une vraie page d'histoire sur le monde du spectacle parisien au tournant du XXème siècle. Avec 111 années d'histoire sans jamais changer de nom, l'Olympia, vaut bien un coup de rétro dans le Paris de 1893…

JEAN-MICHEL BORIS, L'AUTRE SYMBOLE DE L'OLYMPIACet anniversaire n'est pas qu'une cérémonie pailletée mais une vraie page d'histoire sur le monde du spectacle parisien au tournant du XXème siècle. Avec 111 années d'histoire sans jamais changer de nom, l'Olympia, vaut bien un coup de rétro dans le Paris de 1893…

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Il était une fois...

  • 12 avril 1893 : inauguration de l'Olympia, music hall construit par Joseph Oller sur un ancien terrain vague devenu entre temps, un petit parc forain. L'Olympia est inauguré par la Goulue, célèbre artiste du Montmartre de la fin du XIXème siècle. Pour la petite histoire, c'est Joseph Oller qui créé le mot music hall, anglicisme totalement français.
  • 1896 : la salle est achetée par Oscar de Lagoanaire. C'est un échec commercial.
  • 1898 : les frères Isola, Emile et Vincent, reprennent le bail. On y voit des attractions du monde entier. C'est à cette époque que l'écrivain Colette y fait du mime entièrement nue !
  • 1911-1914 : la salle est reprise par Jacques Charles, formé par les frères Isola. Il transforme l'Olympia en temple de la revue. C'est la période la plus luxueuse du lieu.

L'Olympia à travers les guerres

  • 1915 : après un courte période de fermeture au début de la première Guerre mondiale, une nouvelle équipe formée de Raphel Beretta et Leon Volterra, célèbre patron par ailleurs du Casino de Paris, privilégie les tours de chant : Marie Dubas, Lucienne Boyer, Damia, Fréhel…
  • 1918-1928 : la guerre terminée, c'est un comédien, Paul Franck qui exploite la salle. Toutes les vedettes de l'époque y défilent.
  • 1929 : la crise économique qui ronge le monde entier provoque la fin des spectacles vivants. Le producteur Jacques Haïk en devient le propriétaire et transforme l'Olympia en immense cinéma.
  • 1939-1945 : pendant la seconde Guerre mondiale, le lieu continue son activité de cinéma mais sert parfois à abriter des soldats. Ce sont les années noires de l'Olympia.

Et vint Bruno Coquatrix

  • 1952 : Bruno Coquatrix, directeur d'un théâtre à 20 mètres de l'Olympia, reprend la salle en piteux état pour lui redonner ses habits de music hall. Il signe un bail avec madame veuve Jacques Haïk. Il n'est que gérant et directeur. Les deux premières années, le lieu est encore exploité comme cinéma puis Coquatrix y créé quelques opérettes en 1953 avant d'y accueillir sa première affiche de music hall le 5 février 1954.

                                                                                 A suivre...

Les artistes qui ont marqué l'Olympia, entre autres

Bruno Coquatrix en quelques lignes :

Né dans le nord de la France en 1910, Bruno Coquatrix a, dès le lycée, monté un orchestre de jazz avant de devenir imprésario dans les années 40. Très ami du légendaire producteur de spectacles Fernand Lumbroso, Coquatrix a démarré dans le métier à ses côtés comme agent, entre autres de Leo Marjane et de Lucienne Boyer. Au début des années 50, Bruno Coquatrix a touché à de multiples facettes du métier : directeur de cabarets, de théâtres, producteur de spectacles, compositeur, imprésario, il dirige alors la Comédie-Caumartin. C'est ainsi qu'il apprend que de l'autre côté de la rue, un vieux cinéma est à reprendre : l'Olympia. Il en revient le directeur et gérant en 1952. Il n'en sera jamais propriétaire.

De 1952 à 1954, Coquatrix continue à exploiter le cinéma. Mais son rêve est de monter un vrai music-hall. Le 5 février 1954, s'ouvre ainsi, dans des conditions économiques fragiles, une des grandes pages du spectacle vivant français.

L'affiche du tout premier spectacle présente en vedette Lucienne Delyle et en première partie, un inconnu, Gilbert Bécaud, qui chante trois chansons. Le succès est aussi immédiat qu'immense. Sans s'en douter vraiment, Bruno Coquatrix a remplacé tous les vieux music hall de Paris, l'Alhambra, Bobino, l'Etoile, alors poussiéreux et trop petits. Avec ses 2000 places, l'Olympia attire des foules. Cela dure encore.

L'OLYMPIA CHANGE DE MAINS

  • 1959 : Jean-Michel Boris devient directeur artistique de l'Olympia. Il insufflera une indéniable modernité dans la programmation et prendre, en particulier, le virage du rock dans les années 60.
  • 1er avril 1979 : décès de Bruno Coquatrix. Le nom "Olympia - Bruno-Coquatrix" devient une marque déposée.

L'Olympia en danger !

  • Années 90 : l'Olympia est à deux doigts d'être vendu à la Société générale, la banque propriétaire du pâté de maisons, qui souhaite détruire le lieu et en faire un minuscule club au cinquième sous-sol. Tollé du métier, résistance générale, classement in extremis en 1993 par le ministre de la culture Jack Lang, de la salle en licence 2, ce qui interdit la démolition définitive. En 1995, l'Olympia échappe à un destin de parking. La Société générale est d'accord pour le reconstruire à l'identique.
  • 14 avril 1997 : gala de clôture de la salle historique avec des dizaines d'artistes.

Un avenir pour l'Olympia

  • 15 avril 1997 : débuts des travaux de destruction et de reconstruction quelques mètres plus loin, à l'identique. Les principales différences concernent la technique et les coulisses. Mais la salle et la façade sont semblables.
  • 13 novembre 1997 : gala de réouverture avec Gilbert Bécaud.
  • Mai 2001 : Jean-Michel Boris est "démissionné" de la direction.
  • Eté 2001 : la salle est rachetée par Universal Musique. Arnaud Delbarre devient le nouveau directeur.

Arnaud Delbarre, homme du nord, fils du chanteur Raoul Godewarsvelde, s'est fait connaître comme guitariste du groupe Stocks. Avant l'Olympia, il s'est rôdé pendant huit ans à la tête du Zénith de Lille.

Catherine Pouplain

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Arnaud Delbarre, homme du nord, fils du chanteur Raoul Godewarsvelde, s'est fait connaître comme guitariste du groupe Stocks. Avant l'Olympia, il s'est rôdé pendant huit ans à la tête du Zénith de Lille.

Catherine Pouplain

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