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Très marqué "haut lieu de la chanson française", l'Olympia accueille dans les années 60 et 70 une liste étourdissante de stars anglaises et américaines. Le journaliste François Jouffa témoigne de ces pages plus rock :

JEAN-MICHEL BORIS, L'AUTRE SYMBOLE DE L'OLYMPIATrès marqué "haut lieu de la chanson française", l'Olympia accueille dans les années 60 et 70 une liste étourdissante de stars anglaises et américaines. Le journaliste François Jouffa témoigne de ces pages plus rock :

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De la même génération que ses idoles, les Beatles ou Johnny Hallyday, François Jouffa est le grand connaisseur français de la musique des années 60-70. Journaliste à Europe 1 de 1964 à 1970, François Jouffa a accumulé des reportages et entrevues aujourd'hui historiques de toutes les vedettes de l'époque, françaises et anglo-saxonnes. On lui doit en particulier le tout premier interview des Beatles en France.

Auteur prolixe, il a son actif de nombreux ouvrages dont les plus récents, co-signés avec Jacques Barsamian, sont parus en 2003 : les Stones (Ramsay, livre CD) et Johnny Hallyday, 60 ans (l'Archipel, livre CD, ). En 2001, il co-écrit avec Paulette Coquatrix un ouvrage de souvenirs : Mes Noces d'or avec l'Olympia (Ed. du Castor Astral).

Quelle image avait cette salle dans les années 50 et 60 ?
C'était plus populaire, plus yéyé et plus rock que des salles comme l'Alhambra ou Bobino. C'était incontournable pour le public jeune, il n'y avait que ça. De 1955 à 1970 environ, tous les grands chanteurs internationaux, y compris les grands chanteuses arabes comme Oum Kalthoum ou Fairuz ne passaient qu'à l'Olympia qui était la seule grande salle : Otis Redding, James Brown, Stevie Wonder, les Stones, Ray Charles... Seul Presley n'y est pas passé.

L'Olympia a en fait écrasé dès ses débuts toutes les anciennes salles parisiennes, l'Alhambra, l'ABC et même Bobino ?
Oui, de par la personnalité de Bruno Coquatrix. Avec Lucien Morisse d'Europe 1 et Eddy Barclay, patron du label Barclay, ils formaient un trio magique. Prenez le cas de Dalida : Coquatrix la passait en scène, Europe 1 la diffusait et Barclay la signait. Aujourd'hui, il y aurait des lois anti-trust ! De plus, Europe 1 avait chaque semaine une émission en directe de l'Olympia, Musicorama, dans laquelle tous les grands artistes sont passés. Donc quand un artiste signait avec l'Olympia, il était sûr d'être diffusé sur Europe 1. L'impact était alors énorme. C'était un monopole.

Pensez-vous que Jean-Michel Boris a modernisé la programmation, très traditionnelle, de la salle ?
Pour moi, il est le vrai patron. Bruno Coquatrix avait du flair, il était très music-hall, Paulette a toujours aimé les chanteurs français et les grands chanteurs de music hall comme Liza Minnelli ou Jerry Lewis, quant à Boris il a apporté le rock, le jazz et la nouveauté. Il était dans le vent. Son rôle est essentiel dès les années 60. Quant il fallait signer avec Piaf, c'était Bruno Coquatrix mais avec Diana Ross, c'était plutôt Jean-Michel Boris.

L'Olympia est-il encore incontournable ?
Non parce qu'aujourd'hui, on fait des stades, des salles de plus en plus grandes. Quand les chanteurs comme Johnny Hallyday en 2002 ou les Rolling Stones en 2003 y passent, c'est juste pour le plaisir. Ca couronnait une carrière dans le temps parce qu'il n'y avait pas plus grand. Elle faisait partie des salles mythiques comme le Palladium à Londres où le Carnegie Hall à New York. Aujourd'hui, avec les Zénith, c'est différent. Ça reste une très belle salle mais elle a été reconstruite.

Propos recueillis par Catherine Pouplain

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Les artistes qui ont marqué l'Olympia, entre autres

Quelle image avait cette salle dans les années 50 et 60 ?
C'était plus populaire, plus yéyé et plus rock que des salles comme l'Alhambra ou Bobino. C'était incontournable pour le public jeune, il n'y avait que ça. De 1955 à 1970 environ, tous les grands chanteurs internationaux, y compris les grands chanteuses arabes comme Oum Kalthoum ou Fairuz ne passaient qu'à l'Olympia qui était la seule grande salle : Otis Redding, James Brown, Stevie Wonder, les Stones, Ray Charles... Seul Presley n'y est pas passé.

L'Olympia a en fait écrasé dès ses débuts toutes les anciennes salles parisiennes, l'Alhambra, l'ABC et même Bobino ?
Oui, de par la personnalité de Bruno Coquatrix. Avec Lucien Morisse d'Europe 1 et Eddy Barclay, patron du label Barclay, ils formaient un trio magique. Prenez le cas de Dalida : Coquatrix la passait en scène, Europe 1 la diffusait et Barclay la signait. Aujourd'hui, il y aurait des lois anti-trust ! De plus, Europe 1 avait chaque semaine une émission en directe de l'Olympia, Musicorama, dans laquelle tous les grands artistes sont passés. Donc quand un artiste signait avec l'Olympia, il était sûr d'être diffusé sur Europe 1. L'impact était alors énorme. C'était un monopole.

L'OLYMPIA : 50 ANS OU 111 ANS ?

Pensez-vous que Jean-Michel Boris a modernisé la programmation, très traditionnelle, de la salle ?
Pour moi, il est le vrai patron. Bruno Coquatrix avait du flair, il était très music-hall, Paulette a toujours aimé les chanteurs français et les grands chanteurs de music hall comme Liza Minnelli ou Jerry Lewis, quant à Boris il a apporté le rock, le jazz et la nouveauté. Il était dans le vent. Son rôle est essentiel dès les années 60. Quant il fallait signer avec Piaf, c'était Bruno Coquatrix mais avec Diana Ross, c'était plutôt Jean-Michel Boris.

L'Olympia est-il encore incontournable ?
Non parce qu'aujourd'hui, on fait des stades, des salles de plus en plus grandes. Quand les chanteurs comme Johnny Hallyday en 2002 ou les Rolling Stones en 2003 y passent, c'est juste pour le plaisir. Ca couronnait une carrière dans le temps parce qu'il n'y avait pas plus grand. Elle faisait partie des salles mythiques comme le Palladium à Londres où le Carnegie Hall à New York. Aujourd'hui, avec les Zénith, c'est différent. Ça reste une très belle salle mais elle a été reconstruite.

Propos recueillis par Catherine Pouplain

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