Obispo Live

En tournée depuis plusieurs mois - trois Zénith parisiens complets en décembre et un premier Bercy à Paris ce 27 janvier -, Pascal Obispo est en grande forme. Pas d'album studio à promouvoir mais un bel hommage d'un Fan à l'énigmatique Michel Polnareff.

Le Bordelais s'amuse et rêve

En tournée depuis plusieurs mois - trois Zénith parisiens complets en décembre et un premier Bercy à Paris ce 27 janvier -, Pascal Obispo est en grande forme. Pas d'album studio à promouvoir mais un bel hommage d'un Fan à l'énigmatique Michel Polnareff.

Il ne défraie pas la chronique judiciaire à l'instar de son copain Florent Pagny et ne se trouve que très rarement dans les magazines people. On le sait aux abonnés absents des Victoires de la musique et omniprésent dans les émissions de télé. Depuis plusieurs mois, il a entamé une tournée intitulée "Fan" et revendique haut et fort ses maîtres à chanter là où d'autres artistes du même acabit entretiennent le culte de la personnalité.

Polnarêve

Depuis la sortie de son single Fan, on a bien compris, à force d'explications assénées tout au long de ses apparitions télévisées que le nouveau Pascal Obispo avait des airs de Michel Polnareff. Certes depuis les débuts de la carrière du créateur de Plus que tout au monde, les critiques le comparent fréquemment au mélodiste hors pair que les années 60 avaient découvert et que les années 70 avait porté aux nues.

Le "Fan" a donc préparé une grande tournée en hommage à Polnareff, celui qu'on attend comme le messie tant son prochain concert parait improbable. Problème contractuel avec sa maison de disques ou caprice de star, les rumeurs vont bon train mais rien ne vient.
Pascal Obispo s'impatientant, a un jour imaginé qu'à défaut de voir son idole sur scène, il pourrait lui-même faire revivre et donc rejouer les grandes chansons du répertoire de Polnareff. Il fallait oser...

Pour ce concert du 27 janvier au Palais Omnisports de Paris Bercy, point d'orgue d'une tournée commencée depuis l'année dernière et qui se poursuit jusqu'à l'été, il s'agit donc de renouer avec des mélodies inoubliables. L'entrée en scène de Pascal Obispo, perruqué, vêtu d'un immense manteau blanc en fausse fourrure et arborant les célèbres lunettes fumées à monture blanche rappelle évidemment les accoutrements de Polnareff dans les années 70. Le ton est donc donné : on va rêver en faisant revivre une époque de démesure et s'amuser en conséquence. "Ce soir ce seront les fans et les chansons d'abord" chante Obispo en guise d'introduction. Quels fans, ceux d'Obispo ou ceux de son aîné ? Pour l'instant, le match est incertain. On démarre donc avec Lettre à France et les mots "Je vis en chimérique" résonnent à nos oreilles comme une vérité, tellement Pascal se prend pour Michel.

Hommage et ironie

Un deuxième titre Je suis un homme et Obispo commence sa leçon de cabotinage. S'ensuit une Marylou cyber-techno relayé par un écran géant de circonstance, une version carrément rock et plutôt réussie de Tout pour ma chérie avant d'arriver à la chanson culte que d'aucuns considèrent comme la plus envoûtante de Polnareff, le Bal des Laze. Accompagné d'une quinzaine de cordes et de son seul piano, Pascal Obispo tente de faire revivre les derniers instants de l'assassin : "Je serai pendu demain matin/Ma vie n’était pas faite/Pour les châteaux… " et se laisse lui-même envoûter. L'ensemble est parfaitement mis en scène, les morceaux bien arrangés et interprétés avec conviction. Le regard distancié et légèrement ironique d'Obispo insuffle une vitalité nouvelle à ces chansons. Reste que les aficionados de l'auteur de Lettre à France ne peuvent évidemment retrouver les envolées aériennes et parfois lyriques de Polnareff, sa folie et sa finesse.

Lucie, tube parmi les tubes de Pascal Obispo dont la mélodie a largement été inspiré, dixit son auteur, par la façon de composer de Polnareff, fait le trait d'union avec la seconde partie du show. Obispo égrène donc ses succès : une version acoustique de Je suis tombé pour elle en passant par Millésime ou Pas besoin de regret. Quelques inédits aussi qui figureront sur le double album qui sortira le 8 mars : Je suis de l'Atlantique, Merci l'artiste, Zinedine et bien sûr Fan, qui clôt allègrement le spectacle. Quelques reprises aussi dont l'inattendue La Bombe humaine de Téléphone ou la plus attendue Ma liberté de penser, "en hommage à mon camarade argentin dont je n'aime pas du tout les cheveux". Obispo comme un gamin, s'émerveille de sa présence sur la scène de Bercy, taquine ses musiciens, s'amuse, plaisante avec le public. "Il y a beaucoup plus de mecs qu'avant dans mes concerts !" A n'en pas douter, il a trouvé son public. La reconnaissance de ses pairs a aussi de quoi le satisfaire. Dans le carré VIP, la présence de Luc Plamondon, Natasha St Pier et Garou a provoqué de vives acclamations. La variété française selon Pascal Obispo se porte bien et continue d'afficher sa bonne santé puisque la tournée se poursuit à travers la France.