L’ELECTROPOP DE MELLOW
Cousin germain du duo versaillais Air, Mellow vient de sortir son second opus Perfect Colors dans lequel Patrick Woodcock et Pierre Begon-Lours redonnent une nouvelle vie aux sixties psychédéliques anglaises. Le duo est en concert ce 3 février au Café de la Danse à Paris.
Les enfants de la French Touch
Cousin germain du duo versaillais Air, Mellow vient de sortir son second opus Perfect Colors dans lequel Patrick Woodcock et Pierre Begon-Lours redonnent une nouvelle vie aux sixties psychédéliques anglaises. Le duo est en concert ce 3 février au Café de la Danse à Paris.
Avec ses ambiances proches du Floyd de la grande époque et de celles du groupe Soft Machine, les deux acolytes de Mellow ont un parcours parallèle à celui de leurs cousins de Air. Patrick Woodcock, chanteur et compositeur de Mellow a longtemps côtoyé à Versailles Nicolas Godin et a d’ailleurs écrit Ce matin-là sur Moon Safari. Comme Air, Mellow est plus connu hors de nos frontières que dans l’Hexagone. Le Japon, l’Angleterre et les Etats-Unis sont friands de la pop multicolore du tandem qu’ils ont découvert avec un premier album sorti en 99, Another Mellow Winter, puis lors de la parution en 2001de la B.O du film CQ de Roman Coppola, frère de Sofia, qui avait travaillé avec Air pour la B.O de Virgin Suicides. Avec Perfect Colors, le duo signe un voyage dans un paysage psychédélique qui s’écoute comme une pièce et revisite la pop anglo-saxonne avec un savant dosage de mélodies, d’harmonies et de technologie. Rencontre avec Patrick Woodcock.
Vos chansons ressemblent à celles des années soixante lorsqu’il n’y avait pas de contraintes de durée…
La plupart de nos morceaux ont un format qui ressemble à celui de la pop. Il y a aussi bien des morceaux très formatés comme le single Fantastic et des morceaux comme Love Ain’t the Answer ou Where Flowers don’t Grow qui sont plutôt conçus comme le refus du diktat qui indique qu’un morceau doit faire entre 3’30 et 4’30. Si nous avons envie de faire des morceaux de 7’ ou 11’, comme cela existe dans la musique classique, je ne vois pas pourquoi on s’en priverait.
Vous-vous sentez plus proche de Pink Floyd que de Air ?
Je suis un grand fan du Floyd et on aime beaucoup Air, mais ce n’est pas une influence pour Mellow. Ce qui s’est passé entre Air et moi est personnel et j’avais fait le grand effort de ne pas écouter 1000 Mhtz Legend avant d’avoir fini cet album. S’il y a une similitude entre les deux groupes, c’est que nous avons le même intérêt pour la country contestataire, la pop anglaise de la fin des années 60 et pour Kraftwerk. A partir de-là, chacun a fait sa sauce.
Quel regard portez-vous sur la French Touch ?
Ce mot, je le trouve horrible. C’était une facilité pour les journalistes de mettre tout le monde dans le même panier. Est-ce qu’il y avait des ressemblances entre ces artistes français de cette génération pré-2000? Certainement. Il y avait l’héritage de la musique de films des années 70 avec Michel Legrand et celui de la musique électronique de Pierre Henry. Et un regard fétichiste sur la pop anglaise, ce qui fait qu’ils ont mieux capté l’essence des sons que les Anglais eux-mêmes.
Pour vous le marché international est plus important que le marché français ?
Pour notre premier album, 4 sur 5 étaient vendus en Angleterre. Cela nous a permis de voyager et de rendre le boulot passionnant. Cela nous permet également d’être confronté à un autre public, et à une autre presse. C’est toujours flatteur d’être dans des magazines que l’on aime. On remarque ainsi, d’après les questions posées par les journalistes anglais pour la sortie de Perfect Colors, que même si la vague French Touch a disparu, on s’intéresse à nous pour des raisons plus saines, plus vraies.
Vous-vous sentez comme des «indépendants» à l’international ?
On a un manager qui est basé à Londres. C’est un choix qu’on a fait quand on a voulu s’attaquer au marché anglais. Comme on ne vend pas des milliards de disques, on ne voulait pas avoir des milliards de managers qui gagneraient des clopinettes. C’est assez pratique, comme on ne marche pas mal au Japon et en Amérique.
Internet est un outil de travail important pour votre développement de carrière ?
C’est un outil génial qui me permet d’avoir des informations instantanées. On a un site Internet qui existe depuis assez longtemps sur lequel on reçoit beaucoup de courrier du monde entier. C’est un excellent outil de communication. Tout est beaucoup plus facile pour travailler à l’international, on a des propositions de concerts, de licences, plein de contacts avec les pros. Cela nous permet vraiment d’avoir des contacts que nous n’aurions pas eu.
Album : Perfect Colors (Atmosphériques)
En concert le 29 février à Tokyo et 2 mars (sous réserve) à 100 Club à Londres. Puis tournée française.
Pierre René-Worms
