N&SK FAIT SON CIRQUE
Les Nomades & Skaetera reviennent sur scène pour un troisième album: Le cirque du millenium. Un titre déjanté pour une musique qui mêle le ska au rock, le reggae à la chanson française, sans oublier de faire un clin d’oeil aux musiques d’Europe de l’est et du Maghreb kabyle. Entretien.
Troisième album du groupe
Les Nomades & Skaetera reviennent sur scène pour un troisième album: Le cirque du millenium. Un titre déjanté pour une musique qui mêle le ska au rock, le reggae à la chanson française, sans oublier de faire un clin d’oeil aux musiques d’Europe de l’est et du Maghreb kabyle. Entretien.
Pensez-vous que l’on puisse classer votre musique sur une étagère, avec une étiquette bien compréhensible ?
C’est une musique festive, qui fonctionne en live, parce que c’est ce qu’on estime être vraiment notre métier, en tous cas notre passion. Puis N&SK, ce sont aussi les textes. On essaie de défendre des valeurs qui nous sont communes, qui ne sont malheureusement pas encore communes à tout le monde, des valeurs d’ouverture à la différence… Il faut se rendre compte que la différence est ce qui nous rend la vie justement intéressante et plus agréable.
Vous êtes sous influence. Je pense à la scène rock alternative…
Oui. On se revendique de cette scène alternative… parce que notre parcours à force de persévérance, nous a fait passer par les salles de concert de ce réseau-là. On se sent bien dans ce mouvement-là. En même temps, il y a une autre particularité, c’est qu’on a envie d’être écouté par le plus de gens possible, parce qu’on n’essaie de défendre certaines valeurs comme je disais précédemment. Et quelque part, ces valeurs ne valent que si elles sont partagées. Le but c’est de faire une musique qui puisse être appréciée un peu par tout le monde, sans faire de sectarisme. Voilà… c’est un doux mélange justement de ce côté rock alternatif et en même temps, une ouverture à tous!
Des influences particulières ?
Je crois que la première influence qu’on peut citer, parce que commune à tout le groupe, c’est la Mano Negra, aussi bien à travers leur musique qu’à travers l’histoire et la façon dont ils faisaient leur musique, à travers la façon dont ils la vivaient. Nous, on était tous ados au moment du grand succès de la Mano et puis de la Caravane. Après… si on parle directement d’influences musicales, il y en beaucoup et elles sont diverses parce que nous sommes justement huit musiciens dans le groupe. On essaie dans la mesure du possible de toujours composer à huit, afin de profiter justement des différentes influences de chacun. Il y en a qui viennent du jazz impro par exemple. Le guitariste vient du rock dur. Moi, j’ai plutôt des influences «chanson française». Le chanteur est kabyle… Justement, on essaie de ne pas brimer ça … Et puis s’il fallait donner le nom de tous les artistes qu’on écoute, ça ferait beaucoup.
Que diriez-vous sur ce nouvel album, en comparaison des deux précédents ?
Si tu veux… le tout premier, c’était du domaine de la maquette. Un album qui avait été fait en dix jours pour douze titres. Il nous fallait un premier album pour démarrer l’histoire et pour commencer à faire des concerts. Le deuxième, c’était déjà pour nous un aboutissement. On avait avancé musicalement ainsi que dans les textes. Ça a été la rencontre aussi avec un producteur indépendant, qui s’appelle 2 More Music. C’est un label de Villefranche à côté de Lyon en France. Ça a été aussi la signature en distribution… et donc la promotion assurée par la maison de disque Naïve. Quant au Cirque Millenium, c’est l’album où l’on se sent vraiment bien dans nos bases. On est content de ce qu’on a fait. On a pu avoir des invités sur le disque, des scratcheurs, des fanfares… plein de choses différentes. Il y a les copains de studio qui sont venus faire les percussions. On a pu aboutir à ce qu’on voulait musicalement. Et puis en même temps, je crois qu’au niveau des textes, on a pris un tournant. C’est peut-être un peu plus «revendicatif» désormais. Tout en n’ayant pas envie d’être moralisateur, on a envie de pousser les gens à réfléchir, parce que tout ce qui se passe en ce moment dans le monde nous inquiète. C’est aussi pour ça que ça s’appelle Le cirque du millenium. C’est à la fois pour faire un clin d’oeil au côté festif du cirque. Mais ça aurait pu s’appeler le bordel ou le boxon du millenium [le siècle?] parce qu’il y a beaucoup de choses qui avancent bien moins vite qu’on ne le souhaiterait.
Prenons un titre comme Kangourou Nomade par exemple. Je sais que vous aimez les titres décalés. Mais pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Quand on composais la chanson, je crois que c’est ce qui représentais le plus notre public. C’est un public vigoureux, qui a tendance à beaucoup sauter. C’est dû notamment à la rythmique ska… donc un public qui est extrêmement énergique. Et puis, il y aussi cette impression de foule qui bouge d’un même mouvement. En même temps, les concerts, c’étaient de vrais moments de bonne humeur, où l’on pouvait justement écraser les idées noires au sens propre comme au sens figuré. Et donc dans ce titre… c’était surtout la représentation qu’on se faisait des gens rencontrés dans nos concerts.
N&SK Le cirque du millenium (2 More Music/ Naïve) 2004
Soeuf Elbadawi