Pulsations mandingues

Le groupe guinéen s'est produit sur la scène du Phenix le 23/04/2004. Ambiance.

Ba Cissoko au Printemps

Le groupe guinéen s'est produit sur la scène du Phenix le 23/04/2004. Ambiance.

Le percussionniste tape du poing et du plat de la main sur la demi-calebasse posée devant lui. La pulsation puissante qui en sort soulève littéralement le public du Phénix. Les bras se lèvent, les corps chaloupent. La basse roule autour des sons. Les pizzicatos des deux koras donnent le ton: c’est la fête. Il est 18h00, le concert ne fait que commencer.

Sur la scène irradiée d’une lumière solaire, Ba et ses trois musiciens - Ibrahim Bah, percussions, Sékou Kouyaté, kora électrique et Kourou Kouyaté, basse - s’en donnent à coeur joie, à cœur ouvert. Le griot guinéen raconte ses histoires d'une voix si intimement liée à la musique que les mots étrangers deviennent familiers. Ba Cissoko transcende les genres sans jamais tomber dans l’informe soupe ‘ethno-world’ vendue par compilations entières. Aux rythmes traditionnels africains se mélangent le plus naturellement du monde des intonations jazz, reggae et surtout, rock.

Sa kora électrique branchée sur une pédale wah wah, Sékou convoque le grand ancêtre Jimy Hendrix. Il arrive. Ses distorsions spiralent dans l'air, emplissent le Phenix d'une vibration quasi-transcendentale. Pas de virtuosité autiste, pas de longueurs, Ba reprend le chant accompagné de sa kora accoustique, soutenu par la section rythmique irrésistible. Les basses se transforment en boucles technoïdes. La transe n'est pas loin.

Le temps oublié, le concert se termine déjà. Le public, euphorique, redescend lentement sur terre.

Sekou Kouyaté, accompagnateur de Ba, à la kora électrique