JOURNÉE SPÉCIALE M SUR RFI

Matthieu Chédid, alias M, est au Caire ce 21 juin pour la Fête de la Musique*. RFI lui consacre une partie de son antenne tout au long de la journée. C'est aussi l'occasion pour RFI Musique de l'interviewer sur ce concert exceptionnel dans la capitale égyptienne.

En direct du Caire

Matthieu Chédid, alias M, est au Caire ce 21 juin pour la Fête de la Musique*. RFI lui consacre une partie de son antenne tout au long de la journée. C'est aussi l'occasion pour RFI Musique de l'interviewer sur ce concert exceptionnel dans la capitale égyptienne.

RFI fête la musique avec M !
Retrouvez Matthieu Chédid sur l'antenne de RFI, toute la journée du 21 juin et en direct depuis le grand concert qu'il donne au Caire le soir même.
Pour la Fête de la Musique, RFI propose émissions spéciales, concerts, musique en ligne et le CD de la fête de la musique 2004 pour ses 800 radios partenaires.

M sur RFI : interviews et concert en direct avec des émissions spéciales
- M en direct du Caire dans La bande passante d'Alain Pilot (à 16h40), qui recevra également Justine Ferrané, qui s'occupe de la Fête de la Musique et qui fera l'état des lieux des artistes français à l'étranger.
- Interview exclusive de Matthieu Chédid par Pascal Paradou dans Culture Vive (à 17h10).
- Olivier Poivre d'Arvor, directeur de l'AFAA, invité de RFI Soir (à 19h10).
- Couleurs Tropicales par Claudy Siar, l'actualité des musiques "des Sud" et des Caraïbes (à 22h10).
- Le service culture : reportages et interviews toute la journée dans les tranches d'information.
- Et deux directs à 22h et 23h depuis le concert de M au Caire.

M AU CAIRE
Quand le fils Chédid retrouve ses racines.

C’est au Caire, ville natale de sa grand-mère écrivain Andrée et de son père chanteur Louis que Matthieu Chédid célèbre cette année la Fête de la Musique. Entre deux dates d’une tournée marathon, l’artiste qui remplit les salles françaises sur la seule foi de son initiale se produira ce soir, en quasi anonyme dans le jardin El Ryadi. Une première égyptienne en forme de retour aux sources.

Cette date égyptienne au beau milieu de votre tournée, outre ces connotations affectives, possède un côté assez décalé. Il s’agit pour vous d’une mise en péril artistique ?
Il y a vraiment un contraste: je suis à la fois dans un univers très familier, puisqu’il s’agit effectivement d’un retour aux sources évident et que je repense beaucoup à mes grands parents, à mon père, à toute une partie de ma famille. Et d’un autre côté, je suis plongé dans une culture que je ne connais pas bien, avec une langue que je ne connais pas du tout et des codes qui sont à réinventer, puisque je vais – heureusement - repartir de zéro par rapport à tout un acquis des communication forte avec les gens. Il y a donc une grande part d’inconnu, mais c’est la moindre des choses pour être créatif. Quand on est en terrain conquis, on peut encore - j’espère - évoluer, mais c’est quand même plus délicat. C’est dans la difficulté, dans le danger qu’il se passe des choses. Là, c’est obligatoirement inspirant, et ça remet tout à zéro. J’ai tout de même la chance d’être accompagné par Vincent Ségal et Cyrille Atef qui ne sont pas des mauvais. Ils peuvent à mon avis, avoir un langage universel, et surtout, ce sont des musiciens "terriens", dans le sens où quand ils évoquent des cultures, elles sont assez justes. Pour revenir au concert, on va faire quelques clins d’oeil à l’Egypte, sans forcément être démago, mais dire qu’on n’est pas complètement déconnecté. Je scanderai un petit "choukrane" (merci en égyptien, NDR) de temps en temps! (rire) Juste pour dire qu’on est là, et qu’on a envie de communiquer, qu’il s’agit d’un échange. Et puis même s’il y a quelques Français dans le public, on va heureusement jouer et chanter pour des Egyptiens. C’est le but. Reste néanmoins cette inconnue qui fait que je ne sais pas du tout si les gens vont être distants, très festifs, intéressés ou pas. Tout ça est essentiellement flou pour moi... et heureusement!

Dans vos concerts francophones, le public est largement mis à contribution, de manière presque rituelle, en investissant la scène le temps d’un ou plusieurs titres. Vous serez contraint de mettre cet élément de côté...
Même pas! On va essayer de se mettre dans le bain et de voir comment ça réagit. Si on voit qu’effectivement qu’il y a un moyen de faire participer le public et qu’effectivement, on peut inviter quelqu’un à faire sa chanson par exemple, sur le titre Gimmick, comme je le fais en France, je le ferai sans hésiter...Ou les gens à venir danser. Avec quand même la retenue due à certains codes. Surtout que j’ai senti qu’ici, la coupe de cheveux satanique était très présente...

A la vue des affiches du concerts, de nombreux commentaires locaux vous décrivent effectivement comme une sorte de diable à la virilité douteuse, à cause des cornes formées par votre coiffure et de votre costume rose !
Le diable gay ! Il y a tout pour plaire, ou plutôt pour déplaire, mais c’est ça qui est bien ! En même temps, si j’aime bien surprendre, je n’ai pas spécialement envie d’être dans la provocation, de générer des réactions difficiles. Je ne peux pas me laisser aller pour tout : j’ai tendance à développer toute une danse érotique en France autour du morceau Ton écho, que je ne ferai pas ce soir! Il faut s’adapter : même si tout ça est fait avec beaucoup de théâtralité, de dérision et d’humour, ici ça risque de tomber à plat ! Il faut donc avoir cette conscience-là, et parallèlement ne pas trop se brider, parce qu’on ne va pas non plus donner un concert «cul serré»... je pense que la carte que nous avons à jouer, c’est justement de mettre plus en avant la musique : être tout d’un coup moins dans le show et plus dans la musique. C’est vrai que ça peut suffire de faire des belles chansons, des mélodies. C’est peut être suffisant pour parler aux gens.

* Concert dans le jardin El Ryadi, en partenariat avec l'Association Française d'Action Artistique (AFAA) dans le cadre du programme Génération Musiques.