Disparition de Sacha Distel

Le crooner français s'est éteint jeudi 22 juillet

Il était sans aucun doute le crooner le plus célèbre de la chanson française. Elégant, le teint halé, des manières de gentleman, un sourire de séducteur toujours affiché, Sacha Distel a distillé son swing pendant près de 45 ans de carrière. Il est décédé le 22 juillet dans le sud de la France.

Fils d'un ingénieur et d'une ancienne pianiste, sœur du célèbre Ray Ventura, Sacha Distel naît à Paris en 1933. C'est grâce à son oncle qu'il rencontre dès son plus jeune âge, Henri Salvador qui lui dispense des cours de guitare. La révélation viendra avec la découverte du jazz, notamment lors d'un concert de Dizzy Gillespie auquel il assiste en 1948. Guitariste reconnu dans les années 50, Sacha Distel rêve d'être chanteur. En 58, il se lance avec un premier titre, Scoubidou, une chanson qui s'impose comme l'hymne de la jeunesse de l'époque. Premier grand succès qui annonce une longue série. Son idylle avec Brigitte Bardot le propulse définitivement au rang de célébrité.

La télévision, désireuse de proposer un programme populaire, s'intéresse assez rapidement à ce jeune premier. Il anime pendant une dizaine d'année une émission où se précipiteront toutes les vedettes confirmées ou de nouveaux talents, le Sacha Show. Il n'oublie pas ses premiers amours pour autant et interprète de nombreuses chansons qui deviendront des succès : la Belle Vie en 64, reprise aux Etats-Unis par Tony Benett et Frank Sinatra, puis Scandale dans la famille, Monsieur Cannibale, ….

Dans les années 70, le "French lover" s'engage dans une carrière internationale. Très prisé des Britanniques, il passe beaucoup de temps dans la patrie des Beatles. En 71, il est en tête des hit parades avec Raindrops keep fallin' on my head (en français, Toute la pluie tombe sur moi). Il se produit sur de prestigieuses scènes londoniennes. Il anime également des émissions de variété à la télévision. Les sujets de la Reine l'ont adopté. En France, plusieurs succès viendront quand même ponctuer cette décennie : Accroche un ruban, Le bateau blanc ou le célèbre duo avec Brigitte Bardot, Le soleil de ma vie adapté d'un morceau de Stevie Wonder.

Les années "paillettes et smoking blanc" prennent fin au début des années 80. Après un passage à vide qui ne l'empêche pas de faire des galas dans toute la France, Sacha Distel revient en 93 sous les sunlights avec la formation d'un grand orchestre, à la manière de Ray Ventura. Il enregistre les tubes de son oncle avec les Super Collégiens, et invite aussi Henri Salvador, Michel Legrand et Stéphane Grappelli. Il retrouve son public pour des représentations, notamment à l'Olympia à Paris.

On le retrouve en 2001 à Londres, pour une comédie musicale, Chicago, qui restera à l'affiche toute la saison. En 2003, pour ses 70 ans, Sacha Distel il publie un dernier album, un double album En vers et contre vous et But Beautiful, réunissant ses deux amours, le jazz et la chanson.

Il est décédé jeudi 22 juillet 2004 à Rayol-Canadel-sur-mer dans le sud de la France, des suites d'une longue maladie.

RFI Musique avait déjà consacré des articles à Sacha Distel :

SACHA DISTEL ENTRE JAZZ ET CHANSON – 02/06/2003
Un double sinon rien ! Pour ses cinquante ans de carrière, le toujours sémillant Sacha Distel, 70 ans, sort un double album, En vers et contre vous et But Beautiful où il excelle dans ses deux passions : le jazz et la chanson populaire.
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A LONDRES, LES FRANÇAIS SONT A L'AFFICHE – 27/12/2000
Oubliés, les Modjo, Flat Eric et Air ! En ce moment, Londres subit une invasion massive d'outre-Manche, mais cette fois-ci, pas de beats électro ni de French Touch, même si cette dernière est toujours aussi branchée ; bien au contraire, c'est un crooner de 67 ans au charme suave qui commande les troupes d'invasion, avec son sourire parfait, son sex-appeal 'à la française' et son bronzage impeccable, Sacha Distel.
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