NO BLUFF SOUND
Né au début des années 90, ce collectif pratiquait déjà un détonnant melting-pot musical, associant des talents et des voix dispersés aux quatre coins du monde. Début 2001, le noyau dur décide de se constituer en groupe et intègre le trio de rappeurs sénégalais BBC. Ensemble, ils forgent les morceaux qui leur vaudront un prix Découvertes au printemps de Bourges 2002, et une signature chez Wagram pour un premier album sorti en juin 2004.
Authentiquement urbains, métis et festifs
Né au début des années 90, ce collectif pratiquait déjà un détonnant melting-pot musical, associant des talents et des voix dispersés aux quatre coins du monde. Début 2001, le noyau dur décide de se constituer en groupe et intègre le trio de rappeurs sénégalais BBC. Ensemble, ils forgent les morceaux qui leur vaudront un prix Découvertes au printemps de Bourges 2002, et une signature chez Wagram pour un premier album sorti en juin 2004.
La rencontre se passe dans les sous-sols d’un vieil immeuble du XIIIème arrondissement de Paris, rencontre avec trois No Bluff… Jérôme (batterie), Karim (basse, machines) et Izm (chant).
Au début des années 90 vous étiez dans un collectif baptisé No Bluf Stuff, et puis le collectif s’est mué en groupe: le No Bluff Sound, pourquoi?
Jérôme : Le groupe a de nombreux avantages en terme de rigueur. Le collectif ,lui, avait une faiblesse: quand ça marchait, c’était la «dream team», mais à d’autres moments ça glissait vers une sorte de flou artistique ! Le groupe a apporté une rigueur salvatrice, une efficacité dans la conception des morceaux, dans l’exécution de la musique et dans le show aussi, en effet les chorégraphies des chanteurs à certains moments du concert sont visuellement très importantes pour le public….
Karim : En même temps, pour entrer dans l’industrie de la musique on ne pouvait pas débarquer avec un collectif à géométrie variable. On a donc fixé cela, et c’est ce projet qu’on présente aujourd’hui sur le disque, cet instant du collectif. Mais l’esprit collectif n’est pas mort pour autant. On est toujours ouverts aux collaborations. Maintenant, il nous faut tourner afin qu’on se rode davantage. Après on pourra de nouveau ajouter d’autres musiciens.
Dans le groupe, il y a quatre chanteurs, dont trois Sénégalais qui forment par ailleurs le groupe BBC (Best of the Best Community). Comment ont-ils intégré No Bluff Sound?
Jérôme : BBC, c’est Kadou, Mao et Mansour: un trio vocal du Sénégal que j’ai rencontré à la Flèche d’Or, (ndlr: une scène parisienne) où ils avaient déjà montré leur show plusieurs fois. Pour nous, c’était encore l’époque du collectif. On travaillait avec des Antillais, des Américains, des Anglais, des Jamaïcains, des Mexicains donc pourquoi pas des Sénégalais ? J’ai trouvé leur trois manières de chanter très complémentaires. On recherchait justement une seconde voix mais je me voyais mal séparer ce trio vocal déjà très efficace. Ainsi quand on a décidé de monter un groupe, on l’a fait avec quatre chanteurs (Izm et le trio BBC). Les trois BBC y ont amené une vraie vibration africaine. Il était important pour moi que le groupe soit cosmopolite comme notre ville.
Si je vivais à Miami, je travaillerai sans doute plus avec des Cubains, mais là je suis à Paris, je bosse avec des Africains. Je trouve lamentable que la France n’exploite pas cette richesse musicale ! J’ai appris énormément des Africains. Grâce à eux, j’ai rencontré une dimension à la fois spirituelle et populaire dans la musique. Quand les deux sont réunis, je ne peux qu’être heureux !
Votre musique chevauche bon nombre de styles musicaux, si bien qu’on ne sait pas trop dans quelle case vous ranger, est-ce que cela ne vous pose pas de problèmes?
Jérôme : On parle d’abord de mélange : on sait pas trop où nous classer mais on voit bien nos sources d’inspiration: la jungle, le funk, le hip-hop, le ragga …et même la salsa ou le jazz !
Les professionnels y voient une fusion, quelque chose d’inclassable alors qu’en fait, c’est une unique voie. Et même si les morceaux ont des couleurs différentes, il y a une seule et même ligne directrice dans tous le répertoire, sur la scène comme sur le disque.
Pour qualifier notre musique, les gens essaient de se raccrocher aux styles qui inspirent cette musique. Mais finalement on a trouvé notre propre truc qu’on a appelé No Bluff Sound aussi parce qu’on ne savait pas trop comment la qualifier ! (rires).
L’important pour nous c’est que le public soit enthousiaste. C’est une musique de danse, festive…
Les textes sont essentiellement chantés rap ou ragga. Quand on fait une musique festive comme la vôtre, est-ce qu’on ne sacrifie pas le côté revendicatif?
Izm(chant) : Tout le monde se dit revendicatif. Or cette soi-disant revendication est souvent consensuelle. Ayant commencé dans le rap, j’aime bien dire les choses comme je les ressens. Il est vrai que certains morceaux sont un peu "on bouge-on fait la fête" mais même quand ça bouge, j’essaie de faire passer quelque chose. Autrement, il n'y aurait pas d’intérêt.
Quant aux thèmes qu’on aborde, ils varient… Il y a 10 ans, je vous aurais dit que c’était l’oppression du peuple noir, les problèmes du tiers-monde, etc… Même si je suis toujours un peu dans cette optique, maintenant avec l’âge je m’intéresse plus à l’être humain en général et à la manière dont il dirige sa vie. Disons que je ne suis pas là pour donner des leçons aux gens, mais je m’auto-analyse. J’essaie de rectifier, ne serait-ce que dans mes textes, ce que j’aimerais bien rectifier dans mes actes.
CONCERTS :
06 août Villegusien (52) Festival du Chien à Plumes
22 septembre, Paris, Nouveau Casino
25 septembre, Marseille, Festival Marsattac
6 au 12 Octobre (sous réserve) Ouagadougou, festival Ouaga-Hip-Hop
Vladimir Cagnolari
Votre musique chevauche bon nombre de styles musicaux, si bien qu’on ne sait pas trop dans quelle case vous ranger, est-ce que cela ne vous pose pas de problèmes?
Jérôme : On parle d’abord de mélange : on sait pas trop où nous classer mais on voit bien nos sources d’inspiration: la jungle, le funk, le hip-hop, le ragga …et même la salsa ou le jazz !
Les professionnels y voient une fusion, quelque chose d’inclassable alors qu’en fait, c’est une unique voie. Et même si les morceaux ont des couleurs différentes, il y a une seule et même ligne directrice dans tous le répertoire, sur la scène comme sur le disque.
Pour qualifier notre musique, les gens essaient de se raccrocher aux styles qui inspirent cette musique. Mais finalement on a trouvé notre propre truc qu’on a appelé No Bluff Sound aussi parce qu’on ne savait pas trop comment la qualifier ! (rires).
L’important pour nous c’est que le public soit enthousiaste. C’est une musique de danse, festive…
Les textes sont essentiellement chantés rap ou ragga. Quand on fait une musique festive comme la vôtre, est-ce qu’on ne sacrifie pas le côté revendicatif?
Izm(chant) : Tout le monde se dit revendicatif. Or cette soi-disant revendication est souvent consensuelle. Ayant commencé dans le rap, j’aime bien dire les choses comme je les ressens. Il est vrai que certains morceaux sont un peu "on bouge-on fait la fête" mais même quand ça bouge, j’essaie de faire passer quelque chose. Autrement, il n'y aurait pas d’intérêt.
Quant aux thèmes qu’on aborde, ils varient… Il y a 10 ans, je vous aurais dit que c’était l’oppression du peuple noir, les problèmes du tiers-monde, etc… Même si je suis toujours un peu dans cette optique, maintenant avec l’âge je m’intéresse plus à l’être humain en général et à la manière dont il dirige sa vie. Disons que je ne suis pas là pour donner des leçons aux gens, mais je m’auto-analyse. J’essaie de rectifier, ne serait-ce que dans mes textes, ce que j’aimerais bien rectifier dans mes actes.
CONCERTS :
06 août Villegusien (52) Festival du Chien à Plumes
22 septembre, Paris, Nouveau Casino
25 septembre, Marseille, Festival Marsattac
6 au 12 Octobre (sous réserve) Ouagadougou, festival Ouaga-Hip-Hop
Vladimir Cagnolari