VU D’AILLEURS Décembre 2004
Plus de quarante ans après leurs débuts, Johnny et Sylvie occupent toujours l’actualité, tout comme Françoise Hardy et Michel Polnareff. Seule ombre au tableau : la mort du compositeur Michel Colombier.
Éternelles années 60
Plus de quarante ans après leurs débuts, Johnny et Sylvie occupent toujours l’actualité, tout comme Françoise Hardy et Michel Polnareff. Seule ombre au tableau : la mort du compositeur Michel Colombier.
Un air nostalgique souffle sur cette fin d’année. À soixante ans passés, les idoles des adolescents des années 60 sont toujours dans la course. À vrai dire, Johnny Hallyday ne l’avait jamais vraiment quitté, mais il occupe surtout ces temps-ci la rubrique des faits divers. En froid avec Universal, sa maison de disques, le patron du rock français peut souffler. "L’hôtesse qui accuse Johnny Hallyday de viol est mise en examen pour faux et usage de faux", révèle l’Agence France Presse, dans une dépêche reprise par la presse française, belge et québécoise. "Elle avait reconnu, en février 2004, avoir demandé aux trois praticiens d’antidater des certificats et un examen radiologique tout en niant qu’il s’agissait de faux." L’affaire n’est pas close, mais la défense a du plomb dans l’aile. Dans l’actualité heureuse, on a aussi appris que le chanteur et sa compagne venaient "d’adopter une petite fille au Vietnam". "Ils sont partis ce matin sur un vol Air France avec Jade, leur bébé, et Pham Le Hang de Destinée, une société basée à Hanoi qui aide les couples étrangers pendant le long processus d’adoption", rapporte le Gulf Daily News du 27 novembre. Le coup de pouce de Bernadette Chirac a fait grincer quelques dents chez les centaines d’adoptants en attente.
Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, indissociables dans l’imaginaire populaire des Français, se retrouvent à nouveau ensemble dans l’actualité. Au repos, Johnny a laissé son ex-compagne occuper la gazette des spectacles. Ça tombe bien, Sylvie est en tournée et ravit toujours ses admirateurs. C’est "une Sylvie Vartan impériale" qui est apparue au Cirque royal de Bruxelles, "deux heures et demie durant". Selon La Libre Belgique (29/11), "les oiseaux de mauvaise augure", qui imaginaient qu’elle "ne livrerait qu’un récital surgelé, qui laisserait sur leur faim ceux qui ont gravé dans leur coeur ses shows étourdissants d’hier" peuvent déchanter. "À la tête d’une vingtaine de musiciens, de choristes et de danseuses et danseurs chauffés à blanc", la plus belle (pour aller danser) a apporté un "fracassant démenti". Même son de cloche en forme d’hommage dans La Tribune de Genève (4/11), après son concert à l’Arena : "Elle déclarait récemment que chanter et danser en même temps était l’une des choses les plus difficiles à faire sur une scène. Sylvie Vartan a pourtant souvent donné l’exemple de shows à l’américaine parfaitement huilés dans lesquels elle assure le spectacle avec une décontraction forcément synonyme de travail. Car l’interprète de La Maritza est une bosseuse acharnée. Un trait de caractère qu’elle n’a cessé de développer de ses débuts à aujourd’hui."
Sa copine Françoise Hardy ne se lasse pas de parler des années 60, comme dans ce long entretien accordé au quotidien néerlandais Het Volk (20/11), dans lequel elle évoque David Bowie, ses chansons d’alors qui séduisaient l’Europe entière (Tous les garçons et les filles), sa passion pour l’astrologie, son mari Jacques Dutronc, son fils musicien et bien sûr son nouvel album, Tant de belles choses (EMI). À ce propos, le journaliste de La Libre Belgique (17/11) trouve le titre particulièrement idoine, dans le sens où "le disque reflète la beauté fragile de l’existence". Bigre ! "Née à Paris il y a un peu plus de soixante ans, elle s’est assuré la complicité musicale de Benjamin Biolay – encore lui –, mais aussi de Thierry Stremler, Perry Blake, Ben Christophers, Jacno et de son fils, Thomas Dutronc." Exilé en Californie depuis une trentaine d’années, Michel Polnareff s’est spectaculairement rappelé au bon souvenir de ses fans. Dans un entretien à l’Associated Press, "sa première interview depuis huit ans", Michel Polnareff "promet “une grande fête” pour son retour sur scène", sans toutefois donner de date. L’attente est grande : "son dernier concert dans l’Hexagone remonte à 1973." Quoi qu’il en soit, l’artiste, qui vient de sortir une autobiographie (Polnareff par Polnareff, éditions Grasset), prépare activement son retour discographique.
Né à Lyon en 1939, Michel Colombier "a débuté sa carrière en 1961 quand il fut nommé directeur artistique du prestigieux label Barclay, où quelques années plus tôt Quincy Jones s’était fait les dents en tant que producteur", narre le Times de Londres, dans un long papier biographique (25/11). Musicien confirmé, compositeur et arrangeur, le parcours de Michel Colombier, "principalement considéré, à juste titre, dans sa France natale comme une figure culturelle d’avant-garde", aura été riche en rencontres tout au long d’une carrière internationale qui s'étale sur quatre décennies, des légendes de la chanson française (Aznavour sur ses premiers albums en anglais, Barbara, Gainsbourg et Je t’aime… moi non plus), à l’Amérique où, après avoir été le directeur artistique de Petula Clark, il signe "un grandiose oratorio rock", Wings (1971), avant de poursuivre une prolifique carrière de compositeur pour le cinéma (Purple Rain, Against All Odds, New Jack City…). Récemment, "Colombier a collaboré avec la nouvelle génération de musiciens pop français, notamment Air et Mirwais, ce dernier l’ayant ensuite présenté à Madonna". Michel Colombier est mort le 14 novembre dernier à l’âge de 65 ans.