Jéronimo aux Nuits Botaniques
Jeronimo, une des jeunes pousses belges, a mûri, depuis son premier album, Un monde sans moi. Au Cirque Royal, à Bruxelles, dans le cadre des Nuits Botanique (le 8 mai), il lancera vraiment 12h33, son deuxième opus, écrit tout au long de sa dernière tournée. Avec une surprise, un film de Mark Langoon. Entretien…
Deuxième album et nouveau projet
Jeronimo, une des jeunes pousses belges, a mûri, depuis son premier album, Un monde sans moi. Au Cirque Royal, à Bruxelles, dans le cadre des Nuits Botanique (le 8 mai), il lancera vraiment 12h33, son deuxième opus, écrit tout au long de sa dernière tournée. Avec une surprise, un film de Mark Langoon. Entretien…
Tu sors à peine d’une tournée. Et déjà un album. Le genre de trucs que généralement les artistes ne font pas ?
Une fois l’inspiration passée, il a fallu quand même arranger le tout, en faire un album qui tienne la route ?
Cela n’a pas été facile. Si le déplacement facilite l’imaginaire, çà n’aide pas vraiment l’aboutissement. Travailler par intermittence n’est pas évident. La rigueur se perd un peu en tournée. L’enregistrement et l’écriture de l’album n’ont donc pas été faciles. Quand on revient au studio, on se dit "hou la la". La base, l’idée est bonne. Mais comment donner une direction à tout çà. Heureusement je n’étais pas tout seul. Le groupe a pris le relais. Sur certaines chansons, où j’étais dans le brouillard, il voyait plus clair que moi quelle option choisir.
Quel titre, par exemple, a été dur à accoucher ?
Les mains qui tremblent a failli ne pas voir le jour. Cette chanson est passée par tellement de formes différentes qu'il m'est difficile d'en retracer le chemin exact. Un temps abandonnée, on l'a retravaillée de fond en comble tous ensemble au studio pendant plusieurs jours, on a essayé plusieurs structures, plusieurs lignes de basse, ne parlons pas des guitares enregistrées en dernière minute. Chanson/cauchemar, j'ai cru ne jamais voir le bout. Tellement douloureuse à accoucher que je ne peux plus l'encadrer ! Elle démarre avec un pattern de piano de trois notes, joué en boucle et sur lequel la mélodie évolue. Elle devrait cependant être amusante à jouer sur scène...
12h33 tranche avec le précédent album, comment le définis-tu ?
C’est la première fois que je fais un deuxième album… Les textes du premier album étaient un peu détachés, moqueurs ou décalés. Celui-ci est plus mélancolique, plus doux, un peu plus rentré. Mais en même temps plus ouvert. Ce sont deux univers, assez complémentaires. Le premier, je l’ai fait tout seul. Celui-ci a été un travail de groupe. On l’a fait à quatre. Cela permet d’aller au plus profond de soi. Quand on est plusieurs, on ne cale jamais.
Cela ne perturbe pas tes premiers fan(e)s … ?
Tu as choisi de présenter un film au Cirque Royal. La présence d’images sur scène, c’est un hasard, une volonté ou as-tu décidé de virer cinéaste ?
En fait, une fois les chansons quasi achevées, je voulais chercher de l’image. On est donc parti à New York, cet hiver, à trois, le producteur, le réalisateur — Mark Lagoon —, et moi à la prise de son. Au hasard. Sans vraiment de scénario. Je marche dans cette ville que je ne connais pas. Dans Manhattan surtout. Ce décor nord-américain qui m’a accompagné longuement résonne un peu comme un écho de ces longs mois passés en tournée, notamment au Canada. Il y a des prises, des monologues assez monomaniaques et aussi des inédits. Cela donne une unité aux morceaux. Il y un relais entre l’image et le son, entre le carnet et les notes. Comme un long clip de 25 minutes.
Tu le projetteras durant le concert, entre tes chansons, comme justement un clip ou…
Non ce sera plutôt une première partie, indépendante, autonome en soi, sorte d’introduction au concert. D’ailleurs, la dernière goutte du film achevée, on démarre illico. Avec mes comparses de la première heure : Thomas Jungblut à la batterie, Sacha Symon à la basse et Fools au clavier…
Jeronimo 12h33 (Anoraksupersport) 2005