VU D’AILLEURS Juin 2005
Le mercure monte. A l’approche de l’été, les musiques du soleil connaissent un regain de popularité sur les scènes du monde. En mai, Sergent Garcia a voyagé en Asie, continent prisé par la nouvelle vague française, le festival Primavera Sound accueille une "armada française" et Marc Lavoine change déjà d’heure.
Un avant-goût d’été
Le mercure monte. A l’approche de l’été, les musiques du soleil connaissent un regain de popularité sur les scènes du monde. En mai, Sergent Garcia a voyagé en Asie, continent prisé par la nouvelle vague française, le festival Primavera Sound accueille une "armada française" et Marc Lavoine change déjà d’heure.
Que devient Sergent Garcia ? Le Zorro du salsamuffin, ex-pilier de la scène rock alternative française des années 1980 au sein des Ludwig von 88, se fait rare en France. Comme son compère Manu Chao, franco-espagnol comme lui, Sergent Garcia (Bruno Garcia pour l’état civil) tourne plus à l’étranger que dans l’hexagone. Comme lui aussi, il a évolué musicalement vers un style bigarré, très différent de celui de ses débuts, qui laisse une large place à ses origines culturelles. "En tant que fan de musique latine, Garcia a participé en 1997 au Latin Music Festival du New Morning, à Paris. Depuis, le chanteur, avec six autres musiciens, a fondé la formation latine Los Locos del Barrio (Les fous du quartier, en français – ndlr)", explique le Thanh Nien Daily (Vietnam, 14/5), avant son passage au Cong Nhan d’Hanoi. Le Jakarta Post (22/5) s’étonne pour sa part du parcours de ce musicien qui a "abandonné le punk pour embrasser le reggae", comme le résume le journaliste, qui a rencontré l’artiste au Centre culturel français de la capitale indonésienne. "Comme j’ai voyagé, j’ai été amené à connaître d’autres musiciens et une variété de styles musicaux", raconte Sergent Garcia. "Dans cette même période, j’ai également voulu délivrer mon message à de nombreuses autres personnes. Le punk n’était pas suffisant. Le problème avec le punk, c’est que tu ne parles qu’à des punks."
En mai, la joyeuse caravane traversait l’Asie, avant un mois de juin particulièrement nomade (Venezuela, Egypte, Allemagne, Autriche). Soit dit en passant, l’Asie attire de plus en plus les artistes français, nous nous en faisons régulièrement l’écho dans cette rubrique (Matmatah en Inde, Patricia Kaas et Jean-Michel Jarre en Chine, etc). Cette fois-ci, l’initiative vient d’Asie, de Malaisie plus précisément. Pour la quatrième édition du French Arts Festival, l’Alliance Française et l’ambassade de France à Kuala Lampur ont convié musiciens, photographes, cinéastes et artistes de scène. "Pour un mois, immergez-vous dans tout ce qui est Français", conseille le quotidien New Straits Time (27/5). "Le point d’orgue de ces évènements sera l’annuelle Fête de la musique, qui se tiendra les 18 et 19 juin", mais aussi une soirée house et la venue de DJ Dee Nasty, l’un des précurseurs du mouvement hip hop en France. Seul bémol : l’annulation de la venue du jazzman Julien Lourau.
L'heure d'été
Revenons à présent en Europe et prenons un peu d’avance sur la belle saison qui approche à grands pas. Sous le soleil catalan, le Primavera Sound de saison s’est déroulé dans l’enthousiasme, le mois dernier à Barcelone. A côté d’artistes de dimension internationale (comme Iggy Pop et ses Stooges), le festival rock espagnol recevait cette année aussi une "armada française, conduite par Dominique A et Experience", commente le quotidien national ABC (30/5), complétée par la présence de Françoiz Breut et Daniel Darc, l’ancien chanteur du groupe Taxi Girl. Enfin, avant tout le monde, Marc Lavoine passe à L’heure d’été (Mercury), le titre de son nouvel album, enregistré en partie au mythique studio d’Abbey Road à Londres, où plane encore, parait-il, l’âme des Beatles. Pour La Libre Belgique (24/5), qui a rencontré le chanteur quadragénaire, c’est "un album qui se décline en trois rayons : musique de film (comme dans L’heure d’été ou J’ai oublié de te dire), machines et programmations (Je me sens si seul ou Vogue le magazine) et vintage (Tous les jours ou Toi mon amour). Côté textes, L’heure d’été est surtout l’heure d’aimer (Tu m’as renversé ou J’espère)."
Absent des studios depuis 2001 et son album éponyme (vendu à plus de 700 000 exemplaires en Europe), Marc Lavoine a survécu aux années 1980, sur le plan physique autant qu’artistique. "J'ai toujours eu très peur de l'arrêt de la vie, de l'absence de vie chez les autres", confie Marc Lavoine au journal belge. "Et chez moi, je n'ose même pas y penser. Le manque des gens qui partent... Les années quatre-vingt sont ces années où on rallonge la vie et où les jeunes meurent du sida. Il y a une sorte de dérapage entre les progrès de la science et notre incapacité à sauver des vies. Cela a dû créer un rapport au temps différent. On a du mal à accepter la maladie, le handicap, les troubles de la personnalité. J'aime aborder des thèmes importants mais de manière légère." ça tombe bien, l’été arrive !