La scène et rien d'autre

L'affiche était plus qu'alléchante pour ce 14 juillet aux Francofolies de la Rochelle : les Ogres de Barback, la Rue Kétanou, Sylvano, Sinsemilia, Marcel et son Orchestre et la réformation de Au bonheur des dames. Des groupes qu'on aime voir sur scène et qui ont acquis au fil du temps et ce malgré leur quasi absence des ondes une grande notoriété auprès du public.

Les Ogres de Barback, la Rue Kétanou, and co…

L'affiche était plus qu'alléchante pour ce 14 juillet aux Francofolies de la Rochelle : les Ogres de Barback, la Rue Kétanou, Sylvano, Sinsemilia, Marcel et son Orchestre et la réformation de Au bonheur des dames. Des groupes qu'on aime voir sur scène et qui ont acquis au fil du temps et ce malgré leur quasi absence des ondes une grande notoriété auprès du public.

    Une chaleur étouffante, une esplanade St Jean d’Acre déjà bien remplie à 18h et le spectacle commence. Cette soirée se veut festive mais elle est avant tout la démonstration que le spectacle vivant se porte bien. Le concert est complet depuis dix jours. Et le public est venu applaudir des groupes de scène. Qu’on se le dise !

Un début en fanfare donc, avec les Ogres de Barback. Un combo de dix musiciens, cuivres à foison, guitare, accordéon, batterie, et sur des rythmes d’Europe de l’Est, une propension à jouer une musique de danse. Ça tourne ça virevolte et le ton est donné pour toute la soirée. Car ceux qui suivent sont des habitués de la fiesta.: la Rue Kétanou.  Une grande scène pour un trio, cela peut paraître disproportionné. Mais les Francofolies ont donné carte blanche ce soir pour inviter quelques amis artistes, c’est "La Fête à". On connaît maintenant bien le répertoire du groupe puisque le dernier disque date de 2002. Leur plaisir est sur scène, doublé quand ils sont entourés : Karpatt, Mon Côté Punk (on ne pouvait y échapper !) ou Allain Leprest (fortement applaudi dans une version envoûtante de la Painpon). Dans une chanson à plusieurs voix, C’est peut être, on retrouve Loïc Lantoine et son timbre si particulier et profond ainsi que Fred. Comme dirait Olivier, un des trois membres de la Rue Kétanou, "il faut rester curieux", curieux des autres bien sûr.

 

 La rue Kétanou passe le relais à Sylvano avant que lui-même ne le passe à Sinsemilia, les reggaemen de Grenoble. Dread locks au vent et énergie débordante, le groupe met le feu à l’Esplanade. Ici c’est chez moi comme ils le chantent et on a tendance à les croire puisque le public adhère sans réserve à leur musique.

Quatorze ans de concerts et rien ne semble avoir grippé la machine Sinsemilia. Riké, un des deux chanteurs mène la danse; propose une reprise hasardeuse de Marlène de Noir Désir (qui figure sur le dernier album) puis comme pour se rattraper, un détour du côté de Georges Brassens (la Mauvaise réputation), une filiation assez naturelle : la contestation par l’humour.

 

   Un intermède avec le feu d’artifice du 14 juillet, et le show peut reprendre. Marcel et son Orchestre déboulent et la soirée tourne au grand guignol : robes à fleur, collants roses, perruques rouges et pantalon façon tigre, la mode masculine est cette année quelque peu sauvage ! Au moins, le chanteur a abandonné son slip léopard qu’on lui avait vu porter, il y a quelques temps. Côté musique, ce serait presque vers l’Orchestre du Splendid qu’il faudrait se tourner, version punk bien sûr. Et comme c’est un peu le règne du n’importe quoi, d’aucun y vont de leur "est-ce que tu pick up le punk" avant d’entonner un délirant les Neurones à crête.  Pour continuer dans cette veine, il ne manquait plus au tableau que la réapparition, certains diront la réformation du "cultissime" Au bonheur des dames qui s'est découvert en Marcel et son Orchestre, des fils spirituels. Choc des générations oblige, le rock'n'roll de papa est ressorti des cartons. De Twist à St Tropez à Mâche des malabars ("comme Sheila et Ringo"), le répertoire laisse un peu circonspect le public qui se déchaîne depuis quatre bonnes heures. Finalement, Au bonheur des dames et Marcel se retrouvent sur scène pour quelques morceaux, histoire de clore la soirée sous le signe du partage, de l'amitié, ... du délire absolu.