Camille trouve le fil

Vendredi 16 juillet, le Grand Théatre de La Rochelle affichait complet, et même un peu plus, pour une soirée de folie très Francos, à la programmation éclectique. Elle réunissait Bazbaz, la très branchée Camille et l'excellent Kent. Revue de détails.

Vendredi 16 juillet, le Grand Théatre de La Rochelle affichait complet, et même un peu plus, pour une soirée de folie très Francos, à la programmation éclectique. Elle réunissait Bazbaz, la très branchée Camille et l'excellent Kent. Revue de détails.

 

 Examinons d'abord le cas Bazbaz. Avec son béret, ses bouclettes et sa tenue jean, il semble fidèle à la réputation de "crooner, crâneur, lover" annoncée par le programme des Francos. Côté scène, pas de doute, la prestation est efficace. Elle est pétrie de tubes potentiels et possède comme tout set qui se respecte sa chanson phare. En l'occurrence, Tutto va bene et ses intonations orientalisantes. La preuve, à chaque titre, le public de La Rochelle bat la mesure. Un rappel.

Adieu (Camille) Bazbaz ... Bonjour Camille ! Elle est pieds nus, porte une robe blanche et un corsaire orange. Elle a un charme fou avec ses cheveux attachés mais n'accepte pas d'être photographiée. Dommage, ça aurait fait un beau portrait. Passons. Le dispositif de scène est à l'image de la jeune fille (26 ans) : sophistiqué. Une toile est postée derrière les musiciens. Camille occupe le centre, son contre-bassiste, percussionniste, bruiteur le côté jardin et son pianiste, accordéoniste, human beat-box, le côté cour. Un fil est tendu entre deux lumières situées à gauche et à droite de la scène. Camille a la frite. A la voir triturer son fil, on croirait une enfant. Une enfant prodige dont le jeu préféré serait de faire ce qu'elle veut de sa voix : des bruitages à la couleur expérimentale aux chants les plus aigus. Techniquement, c'est parfait. Mais le tout manque cruellement d'émotion – à l'exception du sublime Pâle Septembre. Le public du Grand Théâtre est debout. Il en redemande, même après le seul rappel que la demoiselle nous aura accordé.

La salle, pleine à craquer pour Camille se vide quelque peu pour Kent. Pourtant, le chanteur-rocker n'a pas perdu la main. Il a toujours l'humour caustique. Et dès les premiers accords de quinte, son rock tout en sueur et en Telecaster, électrise. Sa prestation est toute en déhanchements et en guitares distordues. Côté public, les fauteuils du Grand Théâtre semblent alors bien inutiles.