Vu d'ailleurs février 2006
Quand on n’a plus rien à prouver, comme Johnny Hallyday ou Charles Aznavour, il y a mille façons de jouir de sa notoriété. Certains occupent toujours le devant de la scène, d’autres s’investissent pour une cause, mais tous renouent sur le tard avec leurs racines.
L'appel des racines
Quand on n’a plus rien à prouver, comme Johnny Hallyday ou Charles Aznavour, il y a mille façons de jouir de sa notoriété. Certains occupent toujours le devant de la scène, d’autres s’investissent pour une cause, mais tous renouent sur le tard avec leurs racines.
Star, c’est un job à plein temps. Depuis qu’il trône sur le showbiz français, Johnny Hallyday n’a guère eu le temps de cultiver un jardin secret. Son jardin est public, comme ceux de la mairie de Paris, et s’étale dans les gazettes. Il y a quelques mois, le clash avec sa maison de disques a défrayé la chronique. “Bien que le divorce entre Vivendi Universal et Johnny Hallyday soit consommé depuis un an, la décision de la rock star vieillissante de signer avec le concurrent Warner Music est néanmoins un coup dur pour le groupe français”, analyse le Financial Times (5/1), qui titre avec malice : “No Johnny holiday for Vivendi”. Dans le même temps, la presse révélait son choix de demander la nationalité belge – officiellement pour renouer avec les origines de son père, qu’il n’a pas connu. L’émoi des médias français provoque l’ironie du quotidien anglais The Independent (22/1) : “Pourquoi le plus grand Français vivant veut devenir Belge ? Une réponse possible, suggérée par la presse française, est qu’il veut vivre sans taxes à Monaco.” Les relations particulières entre la France et Monaco ne permettent pas aux ressortissants français d’obtenir facilement des papiers monégasques. Passer par la case Belgique faciliterait les choses, mais Johnny dément. Non, vraiment, être star n’est pas une sinécure, et rien de tel qu’un bon coup de rouge pour oublier les médisances. Ça tombe bien, Johnny se lance dans le vin. Même le Canada en parle (La Presse, 25/1) : “Après la star de cinéma Gérard Depardieu, le chanteur français Johnny Hallyday se lance lui aussi dans le vin et donne son nom à un cru du Languedoc. Quelque 50 000 bouteilles, portant la mention "vin découvert par Johnny Hallyday", seront commercialisées dès mars au prix de 10 euros dans les grandes surfaces.”
Le combat de Sylvie Vartan
Son ex-épouse, Sylvie Vartan, vit à Los Angeles et n’a toujours pas demandé la nationalité bulgare. Pourtant, la chanteuse milite ardemment pour son pays d’origine. Elle était le mois dernier à Sofia pour défendre les humanitaires bulgares détenues en Libye, accusées d’avoir “volontairement inoculé le virus du Sida” à 426 enfants, rapporte l’agence de presse Focus (23/1). “Les médias n’ont pas montré un intérêt exceptionnel pour le cas de ces infirmières bulgares condamnées à mort en Libye”, a-t-elle estimé sur Darik Radio, interviewée par le ministre des Affaires étrangères, Ivaylo Kalfin. “Selon elle, il est de plus en plus difficile d’attirer l’attention du public sur l’abolition de la peine de mort alors que le monde est secoué par les guerres et les calamités.” Le combat de Sylvie Vartan rappelle celui d’un autre monument de la chanson : Charles Aznavour. Depuis le tremblement de terre de 1988 qui a endeuillé l’Arménie de ses parents, il s’est improvisé porte-parole itinérant de ce petit Etat du Caucase. Il n’est pas surprenant qu’il soit associé à l’année de l’Arménie en France, “qui démarrera cet automne” et proposera “de nombreux événements dans une trentaine de villes françaises”. “L’ouverture de l’année de l’Arménie en France sera précédée du mois de la France en Arménie”, ajoute le site web Armenia Diaspora (25/1), “dont l’un des points culminants sera le concert donné par le célèbre chanteur Charles Aznavour.” On ne se coupe pas de ses origines, tel est le message d’espoir d’une génération qui, si elle n’était pas aussi blanc-black-beur, n’en était pas moins métissée. Le créateur du Métèque, Georges Moustaki, revient dans son dernier disque sur ses origines méditerranéennes. “Le vagabond globe-trotter” s’est confié à l’European Jewish Press (25/1) : “Je viens d’une famille grecque qui vivait en Egypte. Je préfère être agnostique. Mon judaïsme s’est enrichi au contact d’autres communautés et cultures, grecque, italienne, française, arabe.”
Piaf en roumain
Dans la chanson comme dans la vie, on puise sa force dans ses racines. Une quarantaine d’années après leurs adieux (l’une à la vie, l’autre à la scène), Edith Piaf et Jacques Brel inspirent toujours de nouvelles générations d’artistes. “La vie de la légendaire chanteuse Edith Piaf est le sujet d’un show en roumain et en français, Edith, dont la première sera jouée dimanche (5 février, ndlr) à la Societa Club Unesco Foundation”, annonce le Bucharest Daily News (1/2). Dans la peau de Piaf : l’actrice et réalisatrice roumaine Claudia Negroiu. De l’autre côté de l’Atlantique, selon Playbill, le magazine du théâtre (11/1), un classique du théâtre musical connaîtra en mars une seconde jeunesse à New York, avec une nouvelle distribution : “Jacques Brel Is Alive And Well In Paris présente les musiques et les textes du regretté Jacques Brel. La pièce originale a été inaugurée en 1968 au Village Gate de New York et s’est poursuivi pendant 1 847 représentations.”