Philippe Katerine

Le chanteur transporte son univers loufoque sur scène

Associé à la chorégraphe Mathilde Monnier, le chanteur Philippe Katerine se produit sur scène avec 2008 Vallée, version dansée de son album Robots après tout. Un spectacle qu'il a présenté du 24 au 26 février au théâtre de La Ferme du Buisson, en banlieue parisienne, dans le cadre d'un festival de danse contemporaine.

Il est presque 21 heures quand les cinq danseurs de la troupe – deux garçons, trois filles – arrivent au pas sur scène pour s'installer dans un rectangle délimité par de la moquette jaune et quatre baffles. Ils embrayent, a capella, sur Être humain, la chanson d’ouverture de l'album Robots après tout. Ça dissone, il y a même des moments où c’est faux, mais on reconnaît. Sans transition, Katerine déboule, en noir des chaussettes jusqu’au col roulé. Il est paré de son sourire en coin et a adopte une démarche très parodique. Les enceintes crachent des basses, lui chante d’une voix aigue son dernier single, Louxor j'adore : “J’adoooooooore…” Derrière, les cinq danseurs et Mathilde Monnier agitent leurs mains, mécaniquement. Après une séance de mime sur le refrain, le chanteur, qui n'est pas à une acrobatie près, est plaqué au sol. Déchaînés, les danseurs prennent entièrement possession de la scène : ils triturent leurs micros, les déplacent dans tous les sens, et récitent de manière surréaliste un mélange de couplets tirés des titres de Robots après tout. Face au public, ils troquent leurs costumes noirs contre des sous-pulls roses et des slips kangourous. La mèche bien en place, Katerine reprend enfin le pouvoir et part dans un vrai délire avec sa chanson, le 20-04-2005, récit-fiction de sa rencontre inopinée avec Marine Le Pen, femme politique et fille du leader du Front national, Jean-Marie Le Pen.

Le reste du spectacle est dans la même veine : celle de ce Robots après tout teinté de drôlerie et loufoque. Ce qui fait dire à une spectatrice sous le choc après le spectacle : “Ça part dans tous les sens et, en même temps, il y a ce côté enfantin, plein de candeur. Cela évite que le spectacle vire au grand n'importe quoi, comme cela aurait pu être le cas.”