Ginger Ale
Au terme de détours douloureux, le duo français Ginger Ale réapparaît avec Daggers Dawn, un second album au ton forcément plus sombre et davantage tourné vers un registre new wave, quitte à se faire moins accessible.
Daggers Dawn
Au terme de détours douloureux, le duo français Ginger Ale réapparaît avec Daggers Dawn, un second album au ton forcément plus sombre et davantage tourné vers un registre new wave, quitte à se faire moins accessible.
En 2001, deux ingénieurs du son, Stéphane et Jonathan, créaient la surprise avec Laid Back Galerie, un album pop dopé à l’électro pour un résultat un brin foutraque mais hautement jubilatoire. Depuis, la donne a changé pour Ginger Ale. Sans Jonathan et sans maison de disque, Stéphane s'est rapproché d’Angèle, chanteuse déjà présente sur trois titres du premier album. Ensemble, ils ont recommencé à composer. Aucun label ne daigne s’intéresser à eux ? Tant pis, ils montent alors leur propre structure, Crazy Car Driver, pour s'autoproduire.
Daggers dawn, littéralement “à couteaux tirés”, est à l’image de sa pochette, froid et sans fioriture. En guise d’ouverture, Rules Of The Market (les règles du marché) pose le décor : pas de concession à l’industrie du disque, pas de recettes faciles pour séduire à tout prix. Finies les bidouilles électroniques et les ambiances groovy du précédent opus, Ginger Ale privilégie maintenant une vision new wave assez aride, basse et voix cristalline en avant. Entre Cardigans et Blonde Redhead, Angèle se taille la part du lion. Un chant appliqué, presque maniéré par instant qui, heureusement, prend une tournure plus féline sur Sleep Well et Dreams Floating, les deux titres les plus concluants du lot. Le groupe excelle toujours dans l’art des rencontres. La preuve avec Un peu après minuit où Michael Furnon du groupe Mickey 3D pointe le bout de sa glotte pour un titre aussi dépouillé que le reste. Un parti pris qui ne devrait pas rapprocher Ginger Ale du grand public.
Ginger Ale Daggers Dawn (Crazy Car Driver/EMI) 2006