Raphael en trois victoires

Dans le paysage audiovisuel français, les Victoires de la musique restent encore une des seules émissions à proposer de la musique live. Elles pêchent, par contre, par un manque de surprises. Cette année, pour la 21ème édition, les deux favoris, Raphael et Camille, ont ainsi triomphé…comme prévu.

Palmarès attendu pour cérémonie raccourcie

Dans le paysage audiovisuel français, les Victoires de la musique restent encore une des seules émissions à proposer de la musique live. Elles pêchent, par contre, par un manque de surprises. Cette année, pour la 21ème édition, les deux favoris, Raphael et Camille, ont ainsi triomphé…comme prévu.

Fini les fastes du vingtième anniversaire et les cérémonies qui s’éternisent. Pour ces vingt-et-unièmes Victoires de la Musique, il s’agissait avant tout de faire bref. Au programme donc de cette soirée, pas de distinctions d’honneurs, ni même d’invités de marque pour remettre les trophées. Juste de la musique live et deux animateurs multifonctions, Nagui et Michel Drucker, chargés d’octroyer les prix vite fait.

Sans s’attarder, Jean-Louis Aubert, en concert le soir même au Bataclan, a donc ouvert le bal. Puis, ce fut le premier trophée, celui de l’album chansons / variété de l’année, remis à Raphael, pour Caravane. Avec trois Victoires, dont celle de la Chanson originale de l’année,  le jeune chanteur à la gueule d’ange et à la voix nasillarde, aura été le grand gagnant de cette 21ème édition "dédiée à la mémoire du producteur Eddie Barclay".

Favoris de sortie.

Certes, pour ce cru 2006 des Victoires, il y aura eu un coup de jeune dans le casting, mais pas vraiment de surprises. Les favoris étaient au rendez-vous. Nommée quatre fois, Camille est ainsi repartie avec deux trophées en poche : album révélation pour Le Fil, artiste révélation scène de l’année. Comme on pouvait s’y attendre, la jeune fille n’a d’ailleurs pas dit merci. Elle s’en est tenue à un numéro volontairement absurde, dans l’esprit de celui qu’elle avait donné, en novembre 2005, lors de la remise du prix Philippe Constantin. Deux séries de vocalises, accompagnées par un numéro de ses deux human beat box, qui ont fait rire Nagui, mais exaspéré Michel Drucker. "S’il y avait une Victoire pour les remerciements, elle pourrait l’avoir", a lâché l’animateur, d’habitude plus enclin aux phrases sujets/verbes/compliments.

Récompensé dans la catégorie album électro de l’année, pour le très bon  Animal Sophistiqué, le duo Bumcello, aurait pu, lui aussi, être un sérieux prétendant, à ce trophée, si seulement il avait été crée. Leurs mercis alliés à des danses et à un numéro de percussions "do Brasil" auront mis un peu de soleil sur les visages. Tout comme ceux de Zazie, une habituée des Victoires primée pour son Rodéo Tour, qui s’est entourée de son guitariste et de son claviériste, pour rendre hommage "aux yeux, aux mains et aux cœurs du public venu (la) voir".

Intermittents sans heurts ni débordements.

Comme d’habitude, les organisateurs ont tenté de limiter au maximum les risques de dérapages liés au direct. Entre deux trophées, ils ont donc placé une intervention des intermittents du spectacle, les faisant ainsi rentrer, malgré leur colère, dans le rang de ce "programme familial". Mais ce qui fait l’intérêt des Victoires, mêmes les plus fades, c’est justement qu’il y a toujours quelqu’un pour mettre son grain de sel. Cette année, le trouble-fête aura été Cali. Visiblement agacé, le chanteur de Perpignan, a regretté "que le groupe Dionysos (qui avait mis sans dessus dessous le plateau des Victoires 2004) n’ait pas été invité", avant de partir dans le public barbouillé de rouge à lèvre, et de repeindre une caméra. Au final, on ne retiendra donc pas grand-chose de cette cérémonie sans saveur. Si ce n’est, peut-être, la présence des trois Noir Désir, récompensés pour l’excellent double DVD Noir Désir en Images et quelques prestations assez rock’n’roll. Celles d’Anaïs, d’Olivia Ruiz et du très déjanté Philippe Katerine. Des artistes qui auront tous été oubliés dans le palmarès de ces Victoires 2006. .

Le palmarès

Album de chansons /variétés de l’année : Caravane (Raphael)
Groupe ou artiste révélation de l’année du public de l’année : Amel Bent
Groupe ou artiste interprète masculin de l’année : Raphael
Album pop/rock de l’année : A plus tard Crocodile (Louise Attaque)
Video-clip de l’année : Est-ce que tu aimes ? (Arthur H et M)
Spectacle musical / tournée/ concert de l’année : Zazie
Album de musique originale de cinéma ou de télévision de l’année : La marche de l’empereur (Emilie Simon)
Album de musique du monde de l’année : Mesk Elil (Souad Massi)
Album révélation de l’année : Le Fil (Camille)
Groupe ou artiste révélation scène de l’année : Camille
DVD musical de l’année : Noir Désir en Images (Noir Désir)
Album rap/ragga/hip-hop/r’n’b de l’année : Les histoires extraordinaires d’un jeune de banlieue (Disiz la peste)
Album de musiques électroniques/groove/dance de l’année : Animal sophistiqué Bumcello
Artiste féminine de l’année : Juliette
La Chanson originale de l’année : Caravane (Raphael)