Francofolies de Montréal : lundi 12 juin 2006
Les Têtes Raides et Camille Bazbaz
C’est la fête aux Têtes Raides ! Le groupe n’était pas venu jouer ici depuis seize ans, mais le temps et la distance n’ont visiblement rien effacé de son aura, au contraire : Les Têtes viennent même de s’offrir un retour triomphal en terre québécoise. Ça a démarré dès hier soir, avec un premier concert très électrique au Métropolis : la grande salle rock de Montréal était pleine à craquer, le public surchauffé, et l’ambiance totalement survoltée !
Sur scène, le groupe n’a ménagé ni son énergie ni ses décibels pour entraîner la foule de ses adeptes dans ses refrains à message… Bingo : elles ont été tellement ovationnées, Les Têtes Raides, qu’elles viennent de redonner un deuxième concert – gratuit et surprise – ce lundi soir, en plein air ! Depuis le début du festival, et parmi les artistes français, c’est sans conteste le groupe qui a le plus emballé le public montréalais. Bien plus que Camille ou Cali, pourtant si prisés à Paris. Qui l’eut cru ?
Plus tranquille et plus chaloupé, le nonchalant Bazbaz a fait de son côté, une entrée remarquée dans l’arène des Francos. Il a joué tout à l’heure, sur la plus grande des scènes en plein air, et sous un soleil franchement réconfortant. La voix traînante, la barbe naissante et la casquette visée sur la tête, l’ancien trublion de la scène punk française (du temps épique de son groupe, le Cri de la Mouche) plonge désormais dans les rythmes entêtants du reggae. Mais vu que Bazbaz ne fait rien comme tout le monde, il le triture à volonté, le colore de ses fantaisies, en fait le support de ses rêveries. Sans fausse pudeur, l’homme chante la séduction, tel un charmeur de serpent. Difficile de résister : la foule a peu à peu grossi devant la scène, comme hypnotisée par le jeteur de sort. Rendez-vous réussi.