Zenzile Sound System

C’est sous le nom de Zenzile Sound system que le quintette dub d’Angers livre son cinquième album Meta Meta. Un exquis mélange de bits minimalistes et acoustiques, ponctué de voix troublantes et d’effets sonores astucieux.

Meta Meta

C’est sous le nom de Zenzile Sound system que le quintette dub d’Angers livre son cinquième album Meta Meta. Un exquis mélange de bits minimalistes et acoustiques, ponctué de voix troublantes et d’effets sonores astucieux.

Meta Meta débute très fort. Par un titre romanesque aux relents d’opéra, qui happe l’oreille dès la première écoute. La chanteuse italienne Loredana Lanciano y pousse des vocalises déjantées, proches du cri, la voix perchée sur d’entêtantes boucles de batterie et de synthé. Suit Basstone, bijou techno qui n’a rien à envier au minimalisme berlinois de Maurizio.

Le vent rock qui soufflait sur Modus Vivendi, le dernier disque de la tribu Zenzile, s’est dissipé. Et c’est tant mieux. Le dub des cinq Angevins, Werner (batterie), Matthieu (basse), Alex (basse et guitare), Vince (claviers, guitare et basse) et Raggy (basse, flûtes, percus et saxo) n’en est que plus savoureux, plus précis. Quasi cinématographique sur Faux semblant et Mobylette Démocratie, sur lesquels on entend des bruitages d’eau qui coule, de chaise qui grince ou de machine à écrire et qui introduisent samples, basse et syncopes de grosse caisse. Véritables personnages dialoguant ça et là avec une flûte traversière ou une sirène d’ambulance.

On pense aux Troublemakers. On danse sur No wave et ses ludiques jeu de claviers. On frémit sur le morceau Akiko, bercé par le soliloque japonisant de Carole Gola (déjà là sur Sachem in Salem, premier opus du groupe). En bref, on s’amuse. Car chaque plage a son identité, ses surprises. Comme ces notes de sanza (piano à pouces africain) offertes sur Sanza Soundscape. Ou cette guitare acoustique sur le très afro-beat Mille francs Mille francs. Le penchant de Zenzile pour l’Afrique (tournée au Mali en 1999, collaboration avec le Nigérian Femi Kuti ou la slameuse afro-américaine Jamika) affleure encore une fois sur Meta Meta. Sorte d’album épopée qui s’achève sur les lamentations du violoncelle de Vincent Segal (alias Cello, moitié de Bumcello et complice de M). On en reste baba.

Zenzile Meta Meta (UW/Discograph) 2006