Francofolies de Montréal : mardi 13 juin 2006

De nouvelles pousses

Une remise du prix Felix-Leclerc, et quelques jeunes talents français comme Ben Ricour et surtout Emily Loizeau sont venus accrocher le cœur des Montréalais.

C’est la journée des jeunes talents. Signe éloquent : elle débute avec la traditionnelle remise du Prix Felix Leclerc. Depuis tout juste dix ans, cette récompense donne un coup de projecteur et un coup de pouce à deux jeunes artistes, l’un Québécois, l’autre Français. Echange de bons procédés : le lauréat français sera d’office invité aux prochaines Francos de Montréal, tandis que son homologue québécois gagne son ticket pour les Francos de la Rochelle. L’an passé, côté français, c’est Nicolas Jules qui l’avait emporté. Voilà pourquoi il se retrouve cette semaine sur l’affiche montréalaise.

Cette année, donc, deux nouveaux titulaires du "Felix-Leclerc" : pour les Français, l’impertinente Agnès Bihl – qui n’avait pas fait le déplacement, mais qui sera là dans un an -, et pour les Québécois, les électriques Karkwa.

Des jeunes talents, et notamment français, on en aura beaucoup vu et entendu toute la journée en pleine action musicale. Dans l’ordre d’apparition : Albin de la Simone, en première partie de Dominique A, au Spectrum. Le garçon a chanté non pas derrière un petit clavier comme c’est souvent le cas, mais aux commandes d’un grand piano, ce qui donne davantage de corps et de chaleur à ses morceaux. Bien vu.

A peu près au même moment, Da Silva et sa pop rock investissaient l’une des grandes scènes extérieures, Léoparleur faisait valser les badauds, Christophe Mali et ses chansons tendres s’installaient tranquillement au Club Soda, tandis que Ben Ricour, Nicolas Jules, Cyrz et Emily Loizeau s’apprêtaient à se partager la scène "révélation" des Francos. Scène bien nommée : nos quatre Français, parfaitement inconnus ici, sont parvenus à accrocher les passants. Nicolas Jules les a fait rire, avec son humour lunaire. Ben Ricour les a fait chanter, avec ses rythmes plus que binaires. Emily Loizeau, surtout, les a enchantés avec ses morceaux entraînants ou pleins d’une pudique émotion.

Valérie Lehoux