Palais de la Francophonie

La cour d’honneur du Palais Royal n’a pas désempli

La francophonie était à l’honneur pour cette 25e édition de la Fête de la musique. Même si la pluie a joué les trouble-fêtes dès le début du concert, il en fallait plus ce soir pour gâcher les prestations du Réunionnais Davy Sicard, d’Arthur H et des légendaires musiciens de l’Orchestra Baobab.

 

"J’ai un remède contre la pluie, il faut chanter plus fort !". A l’entrée de Davy Sicard et ses acolytes sur scène, le ciel se déchire sous une belle averse...

"J’ai un remède contre la pluie, il faut chanter plus fort !". A l’entrée de Davy Sicard et ses acolytes sur scène, le ciel se déchire sous une belle averse. Qu’importe, les parapluies fleurissent mais le public reste. La chaleur du maloya des quatre musiciens fera le reste, l’assemblée se réchauffe grâce à des pas de danse de plus en plus endiablés. Charismatique au diable, Davy explique entre chaque morceau l’esprit de sa musique, les combats du peuple réunionnais, l’esclavage… Sans moralisme, avec une humilité et une ferveur communicative.

Pour le public c’est un cours en accéléré. Instruments traditionnels (piqueurs, caïambe et rouleur) ou actuels, le groupe évolue à travers les âges avec bonheur. De sa belle voix, Davy chante un Maloya "cabossé". Une invitation à la transe. Une prestation très logiquement applaudie à tout rompre.

En comparaison, les Franco-Croates Darko Rundek & Cargo Orchestar font un peu pale figure. Ils commencent sur un faux rythme, entre derniers réglages et premier blues. S’ensuit un reggae un brin foutraque mais qui prend peu à peu de la consistance. C’est lorsque le groupe se lance dans la musique slave que l’ambiance décolle. Gigues endiablées, cuivres furieux et la palme : une violoniste complètement barge.

Malgré la pluie, le public se presse en masse dans la Cour d’Honneur du Palais Royal. Une ovation impatiente précède l’entrée d’Arthur H, costume en or comme pour appeler le soleil à ses côtés. On a coutume de ranger l’artiste sous la rubrique "cool jazz", obédience voix rauquissime. Certainement trop limitée comme définition pour ce soir, les quatre musiciens voguent pendant une heure entre funk abrasive, rock psychédélique et tubes imparables (Est-ce que tu aimes ? )… Après un rappel dédié aux Doors, le groupe quitte la scène. On regarde sa montre, diantre déjà une heure de retard !

Minuit et demi, l’Orchestra Baobab monte sur scène. Barthélemy Atisso nous avait prévenus, son groupe joue dans n’importe quelle condition. Ici, les réglages ne sont pas au point. Tant pis, faisons-les en temps réels ! Chaque coup de cymbale, chaque note de guitare est applaudie par la foule. Ça dure 10 minutes mais une fois en place, n’espérez plus de pause ou de reddition. Barthélemy n’avait pas menti. Salsa, rumba, boléro, les musiciens, tous cinquantenaires, jouent avec une fougue d’adolescent et une maîtrise imparable. On en aurait bien repris toute la nuit…

Ludovic Basque