Gaspard LaNuit
Gaspard LaNuit, c’est un drôle de bonhomme qui en a manifestement bavé avec les filles. C’est ce qu’il nous raconte au détour de Il était temps, ses douze nouvelles compositions pittoresques pour lesquelles il a su s’entourer des meilleurs musiciens.
Il était temps
Gaspard LaNuit, c’est un drôle de bonhomme qui en a manifestement bavé avec les filles. C’est ce qu’il nous raconte au détour de Il était temps, ses douze nouvelles compositions pittoresques pour lesquelles il a su s’entourer des meilleurs musiciens.
Un beau jour de 1997, le musicien Marc Chojnowski devint Gaspard LaNuit et monta sur scène. Auparavant, le jeune Marc était passé par plusieurs écoles de musique dont l’American School of Modern Music, comme son excellent prédécesseur : Julien Loureau qui s’est illustré dans nombre de très bons disques depuis. Mais revenons à Marc ou Gaspard LaNuit. Ce garçon-là a écumé les salles de concerts et cafés de France et de Navarre avant de sortir un premier disque très remarqué sur le non moins remarquable label Chant du Monde/Harmonia Mundi : Ton Fantôme. Gaspard LaNuit signait alors toutes les mélodies et les paroles de ce premier disque dans lequel son goût pour le cynisme et l’absurde transparaissait déjà.
Il réitère avec Il était temps mais cette fois-ci, il est épaulé par un guitariste - et pas des moindres - qui s’occupe des arrangements de tous ces morceaux : Fred Pallem de l’étonnant Sacre du Tympan. Ainsi, tous deux, accompagnés de trois autres musiciens, livrent là une poignée de titres où le jazz et le blues partent à la rencontre de la chanson française façon Gainsbourg.
On trouve aussi des mélodies très pop, notamment sur Au cas où, chanson dans laquelle il dépeint le quotidien prosaïque d’un jeune couple parisien avec un humour pince-sans-rire. Car ce que l’on retient avant tout d’Il était temps, ce sont ses textes à la fois loufoques et attachants, à l’image des différents personnages incarnés par Gaspard LaNuit : tantôt exaspéré, rageur, tantôt désabusé, désemparé.
Ses divagations nocturnes qu’il relate au long de l’album, ses errances dans les couloirs du métro, ses échecs avec la gent féminine (Au cas où, Amedea)… tout ceci fleure bon le romantisme. Il démarre d’ailleurs son disque sur le thème le plus tragique qui soit mais de la manière la plus élégante : avec un poème de Cesare Pavese (La mort viendra). Très beau moment. Sinon est-il bien utile de parler des références ? Elles sont évidentes : Ferré, Higelin, Tom Waits. Mais, à partir de cet héritage, Gaspard a su créer un univers bien à lui.
Gaspard LaNuit Il était temps (Disques Deluxe/Discograph) 2006