Le mardi était en noir
Final en demi teinte
Mieux vaut avoir les tympans bien arrimés lorsque Nicola Sirkis convie ses connaissances à St-Jean d’Acre. Asyl, Vive La Fête et Aqmé ont ouvert le bal tous décibels en avant. Résolument rock, Indochine a offert ensuite une heure et demi de show maniéré.
A moitié remplie ou à moitié vide, c’est selon… En tout cas certainement en demi-teinte, cette soirée de clôture des Francofolies 2006. Indochine en tête d’affiche n’a pas déplacé plus de 5000 personnes, dans un espace qui peut habituellement en contenir le double.
Les Rochelais du groupe Asyl en ont fait les frais puisque c’est eux qui ont du ouvrir le bal dès 19H, devant un parterre assez dispersé. Leur rock lourd aux accents punk n’a pas réussi à agiter les premiers rangs, pourtant généralement prompts à réagir.
Une heure plus tard, les Belges de Vive la Fête se sont déchaînés sur leur techno rock un peu déjanté. Quelques relents de Orchestral Manœuvre in the Dark ou de Visage, un beat entêtant, et un son de guitare saturé ont permis à la chanteuse peroxydée de se contorsionner tout au long du set.
En matière de rock attitude, la palme revient sans doute au chanteur d’Aqmé, groupe de métal français, auteur en 2005 d’un troisième album intitulé La fin des temps. Reproduisant à l’infini les figures imposées du style, les quatre corbeaux ne parviennent pas à enthousiasmer les plus de 25 ans… qui n’attendent en fait que l’arrivée sur scène de la star de la soirée, Nicola Sirkis.
Indochine offre un concert hyper rôdé avec un recadrage très rock sur les anciens titres, comme l’inévitable Aventurier. Grâce à son énergie communicative, le seul membre originel du groupe finit par faire décoller la soirée. Asyl, (auteur d’un titre sur l’album Alice et June) viendront se frotter en fin de concert aux aînés d’Indochine pour deux reprises nerveuses de rock anglais. Une soirée finalement assez convenue pour un festival qui se veut avant tout familial et rassembleur.
Ludovic Basque et Valérie Passelègue