Henri Salvador brésilien
Jaques Morelenbaum, un des plus grands arrangeurs de bossa nova, violoncelliste de génie, réalisateur de huit des quatorze titre du prochain album d’Henri Salvador à paraître à la rentrée, partage avec RFI Musique, cette rencontre au sommet.
Jaques Morelenbaum œuvre avec le crooner
Jaques Morelenbaum, un des plus grands arrangeurs de bossa nova, violoncelliste de génie, réalisateur de huit des quatorze titre du prochain album d’Henri Salvador à paraître à la rentrée, partage avec RFI Musique, cette rencontre au sommet.
RFI Musique : Comment avez-vous rencontré Henri Salvador ?
Jaques Morelenbaum : Ça s’est passé dans des circonstances inoubliables, à l’occasion d’un concert de Caetano Veloso en France. J’étais dans les loges et soudain deux personnes vinrent me parler au même instant, c’était Henri Salvador et Pina Bausch. Je ne pouvais pas y croire ! Ça m’a beaucoup touché qu’Henri me dise qu’il admirait mon travail mais je ne pouvais pas imaginer qu’il me proposerait un an après de travailler avec lui. C’était l’année dernière après un concert de mon trio à Paris. Sa musique, je l’ai surtout découverte en travaillant avec Caetano Veloso qui chante toujours Dans mon île pendant ses concerts, un des morceaux les plus connus d’Henri au Brésil.
On dit qu’Henri Salvador a participé à l’émergence de la bossa nova ?
Ze crois qu’Henri fait partie de cette vague à laquelle ont participé Chet Baker et Quincy Jones avec qui il est très ami d’ailleurs, au début des années 60. Une corrélation entre le cool jazz et une manière de chanter doucement, un autre mode du romantisme, synthétisé par Joan Gilberto avec la musique brésilienne, un des pères de la bossa nova. Henri a vraiment participé à l’émergence de cette musique, il a aussi vécu au Brésil dans les années 40 et tous les musiciens de bossa au Brésil reconnaissent son influence.
Comment s’est déroulé l’enregistrement ?
Henri voulait retrouver une saveur brésilienne sur cet album. Il m’a appelé pour enregistrer avec les musiciens qui m’accompagnent, dont le batteur Paulo Braga qui jouait avec Jobim et le grand pianiste Joan Donato. On a aussi enregistré une version française de Eu sei que vou te amar de Jobin et Moraes avec les textes de Georges Moustaki. Tous les morceaux ont été enregistrés au Brésil dans une ambiance joyeuse et énergique. Henri est vraiment très brésilien dans l’esprit !