Solidarité jazzy pour le Liban

Concert de soutien le 5 septembre 2006

"La culture libanaise est, malgré tout, toujours vivante" : cette phrase sera le leitmotiv du Concert en Blanc, en soutien au Liban, qui aura lieu le 5 septembre prochain au Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées, à Paris. Organisé par Karim Ghattas, le jeune créateur franco-libanais du Liban Jazz Festival, ce concert réunira la crème du jazz actuel. Les bénéfices de cette rencontre musico-humanitaire seront reversés à la Croix-Rouge.

Il avait commencé à organiser la troisième édition du Liban Jazz Festival, dont il a été l'instigateur, en 2003. Mais les cèdres se sont effondrés sous les bombardements, et Karim Ghattas a du quitter le Liban. Revenu en urgence à Paris, il s'est immédiatement attelé à l'organisation d'un concert de soutien à son pays, histoire de bien faire comprendre que "l'énergie libanaise est intacte" et qu'il "ne baisse pas les bras et ne laisse pas tomber à l'eau tous les efforts déployés".

Et des efforts, il en a déjà fournis pour organiser, à Beyrouth, ce fameux Liban Jazz Festival. Avec, dans l'idée, la création "d'un festival qui ait l'envergure des autres festivals musicaux qui ont lieu au Liban, mais de façon plus simple, plus accessible". Le pari a été relevé, et le public, "venu d'abord par curiosité, puis par goût", a répondu présent. Les têtes d'affiche qui avaient déjà fait le chemin jusqu'au Liban pour participer à l'édition 2004 sont revenues en 2005, et étaient censées revenir pour l'édition 2006.

La version 2006 du Liban Jazz Festal, à défaut de se dérouler du 5 au 20 septembre et d'avoir lieu dans différents endroits de Beyrouth, comme le concept original le prévoyait, se tiendra le temps d'une soirée, à Paris. Mais les artistes seront présents, et comme l'indique Karim Ghattas, " ils ont tous répondu plus que favorablement – beaucoup d'entre eux nous ont même contactés spontanément pour faire partie du spectacle". La Franco-Béninoise Mina Agossi, l'Américain Archie Shepp, le natif de Belgrade Bojan Z, le Libanais Ibrahim Maalouf ou le Tunisien Dhafer Youssef seront quelques-uns des grands noms présents le soir du 5 septembre, et "ils prévoient déjà de grandes surprises"!

Une solidarité exemplaire, mais exemptée de portée politique : "Le but de cette soirée n'est pas de débattre de l'actualité, les médias sont là pour ça. C'est un combat culturel contre ce qui s'est passé, certes, mais c'est le jazz et la communion musicale entre les artistes qui seront les meilleures armes pour reconstruire, en partie, notre pays". Union entre les différents peuples qui seront présents à la soirée et solidarité via la musique, c'est là l'unique ambition de cette soirée, pour laquelle Karim Ghattas entend œuvrer "de façon à en faire quelque chose de fort, pour transformer le drame en quelque chose de positif". La symbolique est donc forte d'autant que, comme le dit le jeune organisateur de ce concert, "nous, Libanais, ne savons pas où nous serons demain". 

Virginie Le Baler

Concert en Blanc en soutien au Liban
Au profit de la Croix-Rouge
Le 5 septembre 2006 au Théâtre du Rond-point des Champs-Élysées