Alune

Emancipé sous influences

Longtemps bassiste pour d'autres artistes, le Sénégalais Alune vole aujourd'hui de ses propres ailes et propose un album original et personnel Mbolo.

C’est un penchant normal et naturel chez tous les musiciens qui commencent leur carrière en accompagnant les autres. Il arrive toujours un moment où ils ne peuvent plus se contenter de ce second rôle, où l’envie d’exprimer en leur propre nom ce qu’ils ont à dire les démange. Pas plus résistant qu’un autre, Alune a cédé à l’irrésistible désir.

Après avoir été pendant huit années le bassiste d’Ismaël Lo, il se lance dans une carrière solo. Enregistré en partie à Dakar, dans le home studio de son ancien collègue Paul Thieri Oliveira, le clavier sénégalo-cap-verdien du créateur de Tajabone, terminé et affiné dans un studio parisien, Mbolo est sa carte de visite qui dit tout de ses influences musicales digérées et assumées, de ses goûts éclectiques allant des rythmes d’Afrique au reggae et à la fusion jazz.

A travers ce patchwork chamarré où mbalax et Sénégal ne sont toutefois jamais très loin, Alune chante en wolof ce qui lui tient à cœur, à commencer par le gouvernail essentiel pour mener à bien sa vie, comme il le rappelle dans Mame, la chanson ouvrant l’album : "Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens. N’oublie jamais ta culture car c’est la plus belle des richesses".

Alune Mbolo (Tinkiso - Rue Stendhal) 2006